lundi 30 avril 2012

La BD du Lundi : Dieu voyage toujours incognito




Pas de BD ce lundi mais je ne vais pas changer l'intitulé de ma rubrique du lundi pour une ou deux exceptions à la règle. Aujourd'hui, zoom sur le roman de Laurent Gounelle, Dieu voyage incognito, dont le précédent ouvrage, L'homme qui voulait être heureux, l'avait fait connaitre du plus grand nombre. J'avais d'ailleurs consacré un billet à ce premier ouvrage sur mon ancien blog et ceux qui le souhaitent pourront (re)lire le billet en question à la fin de celui-ci.

Dieu voyage toujours incognito renvoie à une réflexion d'Einstein. Alors qu'on interrogeait ce dernier sur le hasard, le physicien avait répondu : "Le hasard, c'est Dieu qui voyage incognito".

Alan Greemor est un jeune homme qui décide de mettre fin à son existence. Alors qu'il s'apprête à commettre l'irréparable, il est stoppé dans son élan par le mystérieux Yves Dubreuil qui lui promet de lui faire voir les choses autrement, de le "sauver" en quelque sorte. Mais le service n'est pas gratuit et le pacte se paiera au prix fort puisque Alan doit désormais obéir aveuglément à son nouvel ami / ennemi quelles que soient ses exigences. Car les intentions de Dubreuil sont loin d'être claires. Veut-il l'aider comme il le prétend ou lui nuire ?

L'ouvrage est conçu comme un roman, ce qui permet de multiplier personnages, intrigues secondaires et surtout de rendre l'ensemble passionnant à lire. Vraiment, une fois que l'on est plongé dans le bouquin, on le dévore en quelques heures. Pour autant, il ne faut pas s'y tromper : il y a beaucoup de L'Homme qui voulait être heureux dans Dieu voyage toujours incognito. Il s'agit toujours, grosso modo, de trouver les clés pour s'accomplir du mieux possible et de ne pas se laisser freiner dans nos actions par la croyance de notre incapacité à aller au fond de ce que nous sommes. Laurent Gounelle est psychologue et ça se sent à chaque page. Ceux qui avaient adoré le premier livre de Gounelle seront en terrain connu, ceux qui n'avaient pas aimé aussi d'ailleurs.

On n'est pas obligé d'adhérer à tout ce que nous dit Gounelle. Il fait parfois preuve d'un optimisme débordant envers ses semblables qui peut prêter à sourire mais l'ensemble dégage un tel enthousiasme, une telle confiance en les capacités des individus que cela procure une bouffée d'oxygène bien agréable par les temps qui courent. D'autant que l'humour n'est pas absent, bien au contraire. Notamment lorsque Alan est embarqué de force dans une voiture noire et qu'il atterrit dans un lieu désert, loin de tout, persuadé que sa dernière heure est venue. Je ne vous en dirai pas davantage évidemment, ni sur ce passage, ni sur le reste du roman, mais il y a de très bons moments où l'humour se le dispute à l'angoisse. On regrettera juste un final un peu trop optimiste mais aussi une ressemblance un peu trop flagrante dans le devenir de l'un des personnages principaux.

Bref, un très bon moment de lecture qui pousse à réfléchir ou qui, plus simplement, fait du bien à défaut de fondamentalement changer les choses. Comme promis, je vous laisse désormais avec la critique que j'avais faite de son précédent livre, L'Homme qui voulait être heureux, il y a environ un an sur l'ancien blog. Bonne lecture !




(Billet de juin 2011)

Le livre s'intitule L'homme qui voulait être heureux, écrit par Laurent Gounelle. Tout un programme. Il m'avait été recommandé par une collègue du Greta lorsque je faisais ma formation en anglais. Vu le prix du bouquin (6 euros en pocket) et l'enthousiasme de la personne, je pouvais bien me laisser tenter.

Je l'ai quasiment lu d'une traite puis j'en ai racheté 4 exemplaires supplémentaires dont deux que j'ai offerts, un 3e pour Nath et un dernier que j'ai... stabiloté ! Oui, oui, vous avez bien lu. Moi, le maniaque des livres, triste à la moindre page cornée, j'ai gribouillé un exemplaire du livre, surlignant de nombreux passages qui m'avaient parlé plus que d'autres.

Rares sont les bouquins qui ont un tel effet sur moi. Avec la frustration qui va avec car, paradoxalement ce livre ne changera pas fondamentalement ma vie puisque, si le développement qui y est fait coule de source, sa mise en application me paraît impossible ou alors il faudrait se faire sacrément violence et changer bon nombre de nos comportements dont certains sont si ancrés en nous qu'il me paraît surréaliste d'y parvenir.

A ce stade de mon récit, il serait peut-être bon que j'en parle un peu plus de ce livre justement. Le point de départ est simple : un homme en vacances à Bali décide, sans trop savoir pourquoi, de rencontrer une sorte de guérisseur alors qu'il n'est apparemment pas malade. Maître Samtyang, le dit guérisseur, donne très vite son diagnostic : l'homme n'est pas malade mais est profondément malheureux. A partir de ce constat de départ, l'homme va devoir se livrer à une sorte d'introspection pour trouver les racines de ce mal-être jusqu'à remettre en cause certains fondamentaux de son existence.

Entre philosophie, psychologie et développement personnel, Laurent Gounelle navigue avec bonheur grâce à une écriture très accessible et des théories étayées d'exemples variés, tant et si bien que l'ensemble est d'une limpidité exemplaire. Après, libre à chacun d'adhérer ou pas mais le contenu du livre interpelle forcément et surtout fait du bien. Son format court permet aussi d'aller à l'essentiel.

L'ensemble des points abordés tourne autour de la perception que l'on a de soi et des autres, autant de croyances qui forgent notre réalité. Une perception des autres souvent faussée par la perception que l'on a de soi. Par exemple, nous focalisons sur nos défauts. Et du coup, nous incitons inconsciemment ceux qui nous entourent à ne voir qu'eux. Et à renforcer ainsi cette impression, ce déni de soi. Comme le dit l'auteur, "les autres ont tendance à nous voir comme l'on se voit soi-même". Et ajoute : "Quand on croit quelque chose sur soi, que ce soit en positif ou en négatif, on se comporte d'une manière qui reflète cette chose". Avant de conclure sa démonstration par cette petite phrase qui est peut-être l'essence même du livre : "Tout ce que vous vivez a pour origine ce que vous croyez".

A partir de ce postulat de départ, l'auteur réfute la notion de réalité puisqu'il s'agirait en fait d'un ensemble de croyances (pas au sens religieux du terme) que nous manipulerions "à notre guise" pour créer un monde à peu près en équilibre et qui nous rassurerait. Ces croyances ne sont pas la réalité sinon la nôtre.

Laurent Gounelle glisse ensuite sur un terrain un peu plus discutable, à mon sens, même si, fondamentalement, rien de vraiment nouveau. Il s'agit encore une fois de souligner le fort impact de nos croyances, au travers d'exemples médicaux. Ainsi certains patients qui prendraient des placebos en lieu et place de certains médicaments verraient leur état s'améliorer, jusqu'à la guérison complète parfois. Plus insidieux, dans le cadre d'une chimiothérapie, on sait que certains médicaments ont pour effet secondaire la chute de cheveux. Là encore, la prise de placebos aurait, dans bien des cas, le même effet pour peu que le patient soit convaincu d'avoir ingéré des médicaments dont les effets secondaires notoires seraient la perte des cheveux. L'auteur étaye ses exemples avec quelques pourcentages qui se veulent authentiques. Pourquoi pas ? Je suis d'un naturel sceptique mais bon... On sait tous que la façon que l'on a de se persuader de telle ou telle chose, dans la vie de tous les jours, influe réellement sur nos décisions, nos comportements et donc notre existence. Disons que c'est un chapitre du livre qui m'a interpellé mais pas totalement convaincu. Mais qui fait froid dans le dos quand même.

Le personnage principal du livre exprime ensuite ses doutes quant à sa capacité de mener à bien un projet qui lui tient à coeur. Sauf que ce projet reste flou. Et que les doutes viennent de là. L'auteur, via les mots de maître Samtyang, explique que plus un projet est flou, plus il nous semble abstrait... et donc irréalisable. C'est ce qu'il appelle une croyance limitante.

L'ouvrage insiste également beaucoup sur la notion nécessaire du sacrifice pour mener à bien sa barque : "renoncer à des choses auxquelles on tient pour aller vers ce que l'on a le plus à coeur".
Cela passe aussi par l'obligation de faire des choix alors que l'on tendrait surtout à éviter de devoir en faire. Mais si l'on aspire à un mode de vie, quel qu'il soit, ces choix sont nécessaires.
Maître Samtyang va d'ailleurs pousser son invité à faire un choix fort, un sacrifice et ce faisant s'imposera d'en faire un lui-même comme pour étayer son propos. Je ne vais pas gâcher le plaisir de la découverte ici pour ceux qui seraient tentés de se procurer le bouquin mais c'est un des meilleurs passages du livre et probablement le plus émouvant.

Plusieurs chapitres traitent de notre rapport aux autres, de cette notion de perception que j'évoquais au début. A un moment donné, le "guérisseur" confie une mission amusante à l'homme venu chercher des réponses : il doit demander des services à des gens autour de lui et obtenir des "non". Sauf que, contre toute attente, même dans des situations loufoques, tous les gens qu'il rencontre acceptent de l'aider. L'auteur explique qu'en effet "les personnes qui ont peur du rejet sont très loin de savoir qu'i est rare d'être repoussé par les autres" et que "c'est précisément lorsque l'on craint d'être rejeté que l'on finit par l'être". J'avoue que cela fait partie des points qui soulèvent un certain scepticisme chez moi, peut-être parce que je ne suis pas non plus un modèle d'altruisme. Et je n'ai pas non plus l'impression que les gens qui m'entourent se gênent pour me dire non quand ils en ont envie. Mais bon...

J'ai en revanche beaucoup apprécié l'aspect du confort matériel qu'il soulève dans plusieurs chapitres. Comment pouvait-il en être autrement, du fait de ma collectionnite aigüe ? En gros, le confort matériel n'apporte pas le bonheur et les gens riches ne sont pas plus heureux que les autres. Simplement, on le croit et c'est cette croyance qui nous fait envier les gens et nous rend malheureux.
Personnellement (mais je sais que certains de mes amis, à situation égale, ne partagent pas mon point de vue), je pense que l'argent (et dans une moindre mesure le confort matériel) apporte du bonheur, au moins celui de ne pas se soucier des problèmes d'argent en fin de mois. Je dirais même, mais ça n'engage que moi, que plus je vieillis, plus je considère que ceux qui ont de l'argent et ceux qui galèrent n'ont pas grand chose à faire ensemble. J'ai de plus en plus de mal à composer avec des amis ou des relations qui "ont les moyens" alors que paradoxalement, si j'étais riche moi-même, je placerais certes mon argent mais j'en dépenserais aussi une bonne partie, faisant partie de ceux qui refuseraient de mourir riche sans en avoir préalablement profité. Bref, je me comporterais comme ces amis. Pour autant, en attendant, j'ai l'impression que le gouffre se creuse, indépendamment de leur comportement. Difficile de partager de vrais bons moments avec des gens "aisés" si l'on traîne soi-même la patte. Ou si l'on a l'impression (ou la croyance) de traîner la patte, c'est selon. Bref, pour moi, je le dis tout de go : l'argent fait le bonheur (ou y contribue sacrément) et ce sont souvent ceux qui ne manquent de rien qui prétendent le contraire.

En revanche, l'auteur met le doigt sur une des limites du confort matériel et là, je ne peux que lui donner raison. Voilà ce qu'il dit : "cette croyance (que le confort matériel apporte le bonheur) rend malheureux puisqu'elle pousse les gens à une course sans fin ; on désire un objet (...) et l'on se met à croire que la possession de cet objet nous comblerait. On le convoite, on le veut, et finalement, si on en fait l'acquisition, on l'oublie très vite pour jeter son dévolu sur un autre qui, c'est sûr, nous comblera si on l'acquiert". Bon, là, je ne peux qu'adhérer, du fait de ma collectionnite. Je ne compte plus les coffrets DVD collector éditions limitées à acheter sur le champ avant qu'il n'y en ait plus et que je n'ai pas encore visionnés. Un exemple parmi d'autres.
L'auteur résume tout en une phrase : "Quel que soit le niveau matériel auquel on aspire, on désire plus dès qu'on l'a atteint".

Voilà en substance les points qui m'ont marqué dans cet ouvrage et les interprétations que j'ai pu en faire. Après, le livre a les défauts de ses qualités. Il est très facile à lire, très accessible, bourré d'exemples mais, en contrepartie on peut estimer que tout "coule de source" et qu'il y a donc une certaine évidence derrière toutes ces "révélations". Le personnage principal est probablement aussi un peu trop réceptif face à tout ce que lui raconte le guérisseur, il objecte rarement au final et certains propos (ou certaines situations) sont davantage démagos que réellement convaincants. Surtout, comme je le disais en introduction, il y a cette frustration de ne pas pouvoir réellement changer le cours de sa vie (ou de ses croyances) en fonction de ce que l'on apprend ici (ou de ce dont on prend conscience plutôt). Bref, c'est un ouvrage dont je sais pertinemment que je vais le relire encore et encore parce qu'il me fait du bien mais qui ne changera pas fondamentalement ma vie.

Merci à Edwige de m'avoir conseillé "L'homme qui voulait être heureux" de Laurent Gounelle. J'espère qu'elle aura l'occasion de passer par ici et de nous éclairer sur ses sentiments à la lecture de ce livre.

Et que cela n'empêche en rien les habitués de ce blog de passer par ici donner leur avis surtout !
Ou de se laisser tenter, qui sait ?

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samedi 28 avril 2012

Le Dessin du Samedi

(cliquez pour agrandir)


Je vous le dis tout de go : les bêtes de François Roussel ne se laissent pas facilement dessiner. Je pensais n'en faire qu'une bouchée de ce gorille, moi, gros naïf que je suis. Ben, j'en ai quand même bavé. Pas tant que j'y aie passé du temps, non, 20-30 minutes, pas assez pour que je m'exaspère à grands coups d'onomatopées savantes mais quand même.

Faut dire que je ne sais pas dessiner à la base. Comprenez par là que je n'ai pas de technique. Et au niveau outils à utiliser, c'est pire. Un crayon papier. Voilà. Ne sachant donc pas dessiner à la base, je ne fais pas de volumes préparatoires, d'esquisses. Du coup, je ne relâche pas vraiment mon trait. Je pars du nez puis je remonte le long de "l'arête" nasale ; j'embraie sur les yeux, le contour, je fais le bas du visage, la gueule (Je fais la gueule sans la faire, j'espère que vous suivez), je remonte jusqu'aux oreilles et enfin la base du crâne.

Voilà le résultat. Pas certain de le montrer à François celui-là. Surtout qu'il me considère comme un chic type.
S'il savait que je remets ça samedi prochain avec Matt et Higgins ! 

lundi 23 avril 2012

La BD du Lundi : Matt et Higgins



J'ai achevé la lecture / relecture / rerelecture des 3 tomes existants de Matt et Higgins, datant respectivement de 2003, 2004 et 2005 et réédités en ce pluvieux mois d'avril chez Max Milo. A ce titre, c'est très intéressant d'avoir lu Des Bêtes avant Matt et Higgins car la trilogie, à mon sens, pose vraiment les bases de ce que sera l'univers des Bêtes dès 2007. D'ailleurs, certains gags auraient pu se retrouver dans les deux séries comme celui où on voit différents insectes glisser le long d'une paroi en gros plan avant que le champ ne s'élargisse, montrant le chien Higgins uriner sur un tronc d'arbre sur lequel se trouvaient jusqu'alors les petites bébêtes. Bref, on lit Matt et Higgins, que dis-je, on dévore Matt et Higgins, et on se dit vraiment que la série Des Bêtes est une évidence dans la carrière de François Roussel.





Higgins est typiquement le genre de chien qui se trouve où on ne l'attend pas et surtout où on voudrait qu'il ne soit pas. Enfin ses maîtres surtout. Le jeune Matt n'est également pas le dernier à souffrir des "bêtises" de son chien mais il est surtout bien content d'avoir un compagnon plutôt barré pour faire les 400 coups.

Higgins fait un peu penser à Garfield par son côté sans gêne parfois même destructeur (Essayez de priver Garfield de ses lasagnes et Higgins de ses chocolats) et par l'aspect parfois très absurde des situations mais, au final, la comparaison s'arrête là, d'autant que le chien ne dispose pas de la parole. Le tour de force de François Roussel est d'avoir créé une sorte d'univers parallèle où Higgins, par le biais de ses cauchemars, n'en mène pas large alors que ça reste quand même une petite "terreur" le reste du temps.





Matt n'est pas en reste et le duo qu'il forme avec Higgins me fait parfois penser, en moins trash quand même (quoique...) à l'excellente série Andy et Gina de Relom. Là encore, c'est un avis tout personnel, le genre de réflexion que je me suis surpris à avoir en lisant ces 3 tomes. En tout cas, je me suis régalé et surtout le plaisir n'a cessé de croître au fur et à mesure de ma lecture. Je me souviens d'un tome 2 particulièrement fendard. Comme souvent dans l'oeuvre de Roussel, poésie et émotion ne sont jamais bien loin lors de quelques gags plus intimistes. Et le potentiel de relecture est important. C'est vrai que c'est un critère dont je parle souvent mais il n'y a rien de pire pour moi qu'une BD dont on se dirait au bout d'une unique lecture qu'on en a fait le tour.




Je vous vois venir avec vos gros sabots. "Tu n'es pas objectif". "Tu parles de François Roussel tout le temps". "Tu copines pour être bien vu et avoir tes dédicaces". "Tu ne te sens plus péter depuis qu'on voit ta tête sur son blog" et patati et patata... Jaloux, va ! Oui, Matt et Higgins est une série que j'adore et je suis bien content de mes achats. Et je peux le prouver messieurs-dame : voici quelques planches glanées sur le site Amazon qui vous permettront de vous faire une idée. Chanceux que vous êtes ! Le premier gag renvoie justement aux cauchemars d'Higgins dont je parlais tout à l'heure. Ils sont d'ailleurs assez nombreux sur cette thématique et certains sont particulièrement drôles.




Les parents n'interviennent qu'assez rarement dans Matt et Higgins, d'une part parce qu'ils ne sont pas les personnages principaux et d'autre part parce que François Roussel n'a jamais caché qu'il aimait surtout dessiner des animaux et pas tellement les humains. Mais quand ils interviennent, c'est souvent hilarant. J'adore ce gag où les mots dépassent la pensée sous l'effet d'une grosse contrariété.




Voilà typiquement le gag culte pour moi. Pas un mot et pourtant tout est dit. J'adore ça et le côté "avant / après" me fait hurler de rire. Higgins ou la force dévastatrice mais tranquille. Terrible ! 




Un gag qui tient sur une case. Un splash comme disent les américains. Du texte juste ce qu'il fait, un effet comique garanti. On sent qu'il y a du vécu derrière tout ça. Le genre de gag que je peux connaître par coeur  et revoir à foison.

Que rajouter ? Laissez-vous tenter, vraiment ! Matt et Higgins jouit ici d'une réédition amplement méritée. Longue vie à eux !

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samedi 21 avril 2012

Le Dessin du Samedi


(cliquez si vous êtes fou à ce point)


Il y a deux semaines, lors des Rencontres BD de Gruissan, j'ai vécu un long et pénible moment de solitude, assorti du pire dessin qu'il m'ait été donné de faire. Vous présenter ça après les compliments de Denis sur mes dessins, c'est dur vous savez ! 

Pendant que je conversais gaiement avec l'ami François Roussel qui me faisait de jolis dessins (je vous renvoie aussi à son CR sur son blog où Nath et moi sommes mis en avant de manière très sympathique), Nath s'est rendue à un atelier caricature pour les enfants et adultes de 7 à 77 ans. En fait, c'est un atelier gratuit où le public (essentiellement des enfants quand même) est censé apprendre à se dessiner et repartir avec la caricature en question. Nath s'est beaucoup amusée. Après tout, c'est le principal dans ce genre de petite manifestation bon enfant qui n'a d'autre but que de divertir entre deux séances de dédicaces.

Après que Nath eut fini, elle est venue me montrer le résultat, toute contente de son oeuvre (Comprenez par là qu'il est hors de question de jeter l'oeuvre en question) et m'a demandé de m'y coller aussi. Après moult refus, grognements, froncements de sourcils, soupirs et j'en passe, me voilà assis à une table en face de trois gamins d'une dizaine d'années. Et face au prof bien évidemment qui commence à me demander de dessiner des points à certains endroits de la feuille. Ces points, intelligemment reliés, devraient donner le contour de ma petite tête. Ensuite, tout y passe : les sourcils, les yeux, le nez, la bouche. A chaque fois, je dois tracer d'un point A à un point B imaginaires afin d'obtenir le résultat escompté. Autant dire que, aussi souriant soit le caricaturiste animateur, ça me barbe vite. Tiens, la barbe, parlons-en justement. "Faites-moi du poil", qu'il me dit, je veux du poil !". Je ne sais déjà plus où me mettre. S'il y avait un trou de souris, je me glisserais dedans.

A la fin, l'artiste regarde le travail des artistes en herbe et corrige, à grands traits façon Jean-Pierre Blanchard (Vous savez, celui qui passe chez Sébastien et qui peint de grands portraits d'artistes célèbres avec ses mains). De dos, ça fait un peu savant fou de le voir gesticuler dans tous les sens, mais bon, il gomme le plus gros des imperfections et vous voilà donc propriétaire de votre caricature. Moi, avec la gueule que j'avais, mal rasée de surcroît, il a rajouté "Wanted" en tête du dessin. Quand je vous disais que ça avait été un long moment de solitude...

Mais ça a fait plaisir à Nath et, vu que j'avais mes BD dédicacées dans une poche plastique et que j'étais tout content de mes retrouvailles avec François Roussel, j'ai décidé de prendre ça à la rigolade. D'ailleurs, cette activité n'était bien évidemment pas à prendre au sérieux. Ça a aussi fait passer un petit moment qui m'aura permis de susciter la sympathie des parents présents autour de leurs gamins.

Quand je pense que je vais devoir garder ces deux dessins pourris... Bâââââââh ! ! ! 

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vendredi 20 avril 2012

La Loterie du Vendredi : Les 10 mots de Nath

(Photo : François Golfier)


Cette fois, c'est Nath qui s'y colle ! Je lui ai soumis les 10 mots suivants (barrière, embrouilles, passion, labyrinthe, gâterie, paillasson, pizza, simagrées, gastéropode, courir) et voilà le texte que ces mots lui ont inspiré : 

Léopold

Lucas était assis derrière la fenêtre du salon et regardait la pluie tomber. Tout était fin prêt, il ne manquait plus qu'une éclaircie.
-Lucas, tu penseras à mettre tes bottes !
-Oui, m'man.
-Tu as bien prévu la bâche plastifiée ?
-Pfouiiii, souffla le garçonnet. Vivement un rayon de soleil ! 
Son voeu ne tarda pas à s'exaucer.
Lucas sauta dans ses bottes, saisit son sac à dos puis ouvrit la grande porte. Il scruta le ciel et fit un large sourire.
-A tout à l'heure, m'man !
Il savait où se diriger : tout droit vers la mare. Là, c'est certain, il en trouverait par dizaines.
-Surtout, ne dépasse pas la...
-Barrière, oui je sais m'man.
Ah cette fichue barrière ! Si seulement il ne l'avait pas franchie un an auparavant, ça aurait évité les embrouilles ! 

C'est précisément à cette époque qu'il avait commencé à observer la nature et ses petits habitants rampant, voletant, sautillant... Il partageait alors cette passion avec Paulette, sa grand-mère. Cette dernière, illustratrice de renom, lui avait inculqué les rudiments du dessin. Quand il était en vacances chez elle, ils passaient des heures allongés dans l'herbe à observer  et à coucher sur papier scarabées, coccinelles, gendarmes... Très rapidement, Paulette eut la vue qui faiblissait. Elle continuait d'accompagner son petit-fils mais n'était plus en mesure de reproduire quoi que ce soit. Lucas en fut très attristé et lui promit de continuer à dessiner ces petites bêtes, même si elle ne pouvait plus être toujours à ses côtés.

Un jour, Lucas demanda à sa grand-mère de lui écrire une liste de prénoms de personnes qu'elle avait côtoyées ou aimées et décida qu'il les attribuerait désormais à chacune des petites bêtes qu'il reproduirait. Cette idée amusa beaucoup la vieille dame. Il y eut ainsi Gaspard le lézard, Armelle la coccinelle ou bien encore Gaston le papillon. Car oui, Lucas mettait un point d'honneur à ce que prénom et nom de bébête riment forcément. Et il prenait de plus en plus d'assurance. Jusqu'à ce fameux jour.

C'était un après-midi où il avait jeté son dévolu sur une grenouille. Au moment où il s'était approché d'elle, elle s'était mis à bondir, de gauche à droite, avant de franchir la barrière et de s'enfoncer à travers le champ de maïs du voisin. Lucas s'en amusa et la poursuivit avec un filet à papillons. Il finit par finalement l'attraper, le temps de réaliser son petit croquis. Mais lorsqu'il la relâcha, il se rendit compte qu'il s'était bien trop éloigné et qu'il avait grand peine à retrouver son chemin dans ce labyrinthe végétal.
Alerté par les cris du garçonnet, le voisin était parti à sa recherche et c'est un Lucas bien penaud qu'il ramena bientôt à ses parents. C'est ainsi que Lucas décida d'appeler son dessin, Fripouille la grenouille. Oui, Fripouille n'était pas sur la liste de grand-mère mais le batracien farceur méritait bien un tel surnom ! 

Aujourd'hui, il savait qu'il ne risquait rien. Et pour cause ! Il avait choisi de compléter sa collection par... un escargot ! Il n'eut pas de mal à en trouver un, énorme, juché sur une pierre. Lucas effectua alors son rituel : il étendit soigneusement la bâche plastifiée afin de s'allonger dessus et d'être ainsi à la hauteur de l'animal. Puis il sortit crayons et feuille de papier de son sac à dos. Qu'il avait l'air fier cet escargot ! Il dressait ses antennes et semblait prendre la pose, pour le plus grand bonheur du petit garçon. Une fois son oeuvre terminée, Lucas sortit une feuille de salade en guise de petite gâterie qu'il déposa devant son modèle.

Il remballa ses affaires et prit le chemin du retour en sifflotant, l'air satisfait.
-A table ! cria sa mère en le voyant arriver de loin.
Lucas se mit à courir cahin-caha avec tout son attirail et franchit la porte d'un air triomphant.
-Et le paillasson, Lucas, c'est fait pour les chiens ? Pose moi tout ça et déchausse toi immédiatement ! N'oublie pas de te laver les mains.
Tout le monde était à table. Lucas s'installa à son tour.
-Qu'est-ce qu'on mange ?
-De la pizza aux escargots, gloussa Sylvain, son grand frère.
Lucas, stupéfait de prime abord, prit un air dégoûté. 
-Lucas, arrête tes simagrées, s'écria le père, tu vois bien que ton frère te chambre. Tu sais bien que maman a fait cuire un poulet rôti, comme tous les dimanches ! 
Le garçonnet jeta un regard en coin à son frère, hilare et le repas se poursuivit dans la bonne humeur.

Une fois le dîner achevé, Lucas monta dans sa chambre, sans oublier évidemment de récupérer son oeuvre du jour. Il s'assit sur son lit, ouvrit le tiroir de la table de nuit et en sortit la liste de prénoms griffonnée par sa grand-mère. Rosalie, Edouard, Léopold et Amélie étaient les seuls qui n'avaient pas encore été attribués.
-Zut ! Aucun prénom ne finit par "o" comme escargot.
C'est alors qu'on frappa doucement . La tête de son père dépassa de l’entrebâillement de la porte.
-Alors bonhomme, que nous as-tu dessiné de beau ce matin ?... Oh ! Le bel escargot ! Quel nom vas-tu lui donner ?
-Ben justement, chais pas, soupira Lucas, y'a rien qui finisse en "o" dans la liste...

Face au désarroi de son petit, le père prit la liste des prénoms et caressa les cheveux de Lucas. 
-Ne t'inquiète pas fiston, j'ai trouvé ! Il va s'appeler Léopold, comme ton grand-père. Léopold le gastéropode. Comme ça, tu l'auras ta rime.
-Le... quoi ?
-Gastéropode. C'est la famille à laquelle appartiennent les escargots.
Le visage de Lucas s'illumina. Il était heureux. Il n'avait pas connu son grand-père mais avait passé un excellent moment avec cet escargot, il était fier de lui donner ce prénom ! 

Et ça ferait bougrement plaisir à sa grand-mère, sûr !

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lundi 16 avril 2012

La BD du Lundi : Des Bêtes en pagaille à Gruissan !




Ah ! Quel plaisir que celui d'avoir revu le talentueux François Roussel lors des Rencontres BD de Gruissan 2012. François Roussel est, pour celles et ceux qui ne le sauraient pas ou qui auraient raté le billet que je lui avais consacré sur mon ancien blog il y a 3 ans, l'heureux papa de la série "Des Bêtes". Une série que j'ai découverte en 2009 et qui en est déjà à son 5e volume, "Nés pour courir". Je vous recommande également chaudement son blog, forcément répertorié dans mes blogs amis.




Il faut être courageux quand on est dessinateur. Surtout lors des festivals. Surtout quand un gars mal rasé et à la mine patibulaire vient s'asseoir en face de vous avec sa pile de BD. Ah, mon correcteur d'orthographe m'informe qu'il ne faut pas de "h" à patibulaire. Ça avait de la gueule pourtant. Bon, pas de "h" alors ! 




François en pleine dédicace. Un plaisir de le voir dessiner. On a même pu discuter alors que je ne suis pas forcément toujours à l'aise dans ce type de manifestation. Les gens autour, la peur de dire des choses un peu convenues du genre "J'aime beaucoup ce que vous faites". Mais bon, en même temps, j'aime beaucoup ce qu'il fait, François Roussel, alors je ne vais pas dire qu'il est nul juste pour faire original ! 





François dans ses oeuvres. Ici, il me dessine un superbe Professeur Iota (Faut vraiment que j'arrête de l'appeler Maître Iota, mais quand même, avouez que c'est confusant !). Pardon ? Vous ne connaissez pas le professeur Iota ??? Houlà, mais c'est une lacune à combler d'urgence, ça, messieurs-dames ! Hop, Iota, c'est par ICI ! (cliquez sur les 3 premières vignettes). Absolument fendard et décalé comme j'aime ! 




Allez, je ne résiste pas à l'envie de vous présenter mes dédicaces. Enfin, les siennes. Enfin, je ne sais plus. Les dédicaces, c'est un terme pour celui qui les réalise ou celui qui les reçoit ? Breeef, voici donc les zolis dessins réalisés par François Roussel à mon attention. C'est bien simple : Désormais, tous les ouvrages de François que je possède sont dédicacés ! Je peux enfin me la péter en société. Il était temps à quelques jours de ma quarantaine vieillissante. Donc, voici un chat pour illustrer, en 2009, mon tout premier volume "Des Bêtes". C'était à Gruissan, déjà.




Toujours en 2009, toujours à Gruissan, une petite coccinelle pour Nath sur une des pages du tome 2. Une petite bébête qui, tout comme Nath, ne ferait pas de mal à une mouche. A un puceron, je ne dis pas, mais à une mouche, non.




C'est sur cette photo de famille que s'était achevée ma première rencontre avec François en 2009. Pas la peine de vous demander qui est qui. Le dessin s'imposait de lui-même, forcément et je l'aime beaucoup.




En 2012, on prend les mêmes et on recommence. Retrouvailles plus qu'attendues avec François Roussel et sa charmante compagne qui a aussi fait le déplacement. Cette fois-ci, c'est carrément 5 dédicaces que je ramènerai dans ma besace. Petit tour d'horizon avec, pour commencer, pour illustrer le tome 4 de "Des Bêtes", un professeur Iota. Le jour où les petites saynètes de ce drôle de personnage auront l'honneur mérité d'une sortie papier, je me rue dessus ! 




Pour le dernier volume en date des Bêtes, Nath a demandé un âne. Je précise afin qu'on ne dise pas que c'est moi, hein ! Pfff, c'est quoi cet âne qui n'avance pas ! Hue, coco ! Coco, coco ? Ça me dit vaguement quelque chose. Un poil cucul si je me souviens bien...




François Roussel soigne ses bons clients ! Hop, un petit cadeau en prime ! Plaisanterie mise à part, je le remercie très chaleureusement pour sa disponibilité et sa patience car il m'aura consacré beaucoup de temps. Cinq dédicaces sur une journée, c'est énorme. Les deux premières m'auront permis d'être à jour dans ma collection "Des Bêtes". Mais il y en a eu 3 autres...




Car avant Des Bêtes, François Roussel avait crée la série Matt et Higgins. Or, son éditeur actuel Max Milo a eu la riche idée de ressortir l'intégrale des 3 tomes existants. Du coup, ni d'une ni de deux, je fonce ! "Des Bêtes" avait été un vrai coup de coeur et il n'y a pas de raison que le charme n'opère pas pour Matt et Higgins. On retrouve une nouvelle fois le professeur Iota (Il faut dire que j'ai beaucoup insisté auprès de François pour dire à quel point j'aimais ce personnage) avec un Higgins un tantinet indélicat. Heureusement que le professeur prend ça avec le sourire ! 




Tome 2 de Matt et Higgins et on retrouve le professeur Iota qui nous pique un petit footing de bon matin ! Ou alors il cherche désespérément un moyen de sortir de ces foutues pages de séances de dédicaces ! A moins qu'il soit attendu pour la 4e planche de ses aventures sur le blog de l'artiste. Pardon ? De quel message subliminal tu me parles, François ?




On clôt cette incroyable journée de beaux dessins par celui du tome 3 de Matt et Higgins. Je voulais un orque parce que je savais que François dessinait vachement bien les orques. Ça a de la gueule, non ? Je ne voudrais pas être à la place du jeune Matt. Il lui faudrait un miracle du genre "T'as du bol, je viens de déboulonner le professeur Iota juste avant et j'ai comme un poids sur l'estomac". Ou un truc du même tonneau. Parce que sinon, aie, aie, aie ! 

Allez, c'est tout pour aujourd'hui. Lundi prochain, zoom sur Matt et Higgins ! Forcément. 

Et... Un grand grand merci François !

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samedi 14 avril 2012

Le Dessin du Samedi

(cliquez pour agrandir)


Aujourd'hui, un petit Gaston fait à la va-vite (20-25 minutes chrono) mais je suis crevé. Ben oui, il est temps que je vous dise un petit secret : Ce billet a été écrit le 5 avril et non le 14. En fait, tous les billets du 5 au 14 avril ont été écrits préalablement puis programmés. Bref, quand vous verrez ce dessin, Nath et moi serons probablement sur le chemin du retour après une dizaine de jours de vacances. Mais je n'allais quand même pas vous laisser sans rien, allons, allons ! Epistol'Arts ne prend pas de vacances.

Bref, ce billet a été écrit le 5 avril au matin. Quelques heures seulement avant que nous ne partions pour la mer, pas très loin de Narbonne et Gruissan. Ce billet et beaucoup d'autres. Dix au total. Du coup, pas trop de jus en fin de course et donc un dessin un peu paresseux mais pas si mal quand même, vu les circonstances.

Bon, dans quelques heures on revient... Enfin, dans 10 jours quoi ! Allez, je suis certain que vous m'avez compris ! :-)

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lundi 9 avril 2012

La BD du Lundi : L'apprenti cow-boy



Autant être direct : je ne suis pas un partisan des déclinaisons de nos personnages de BD cultes. Alors oui, je m'amuse des aventures du Petit Spirou parce que je trouve qu'il n'a rien à voir avec le Spirou tel qu'on le connait. Et puis, ayant peu ou pas lu Spirou, je n'ai pas d'éléments de comparaison et ça me convient parfaitement. Dernièrement, Gastoon, le neveu de Gaston Lagaffe, a montré à quel point la récupération sans inspiration est presque une hérésie et un manque de respect envers l'artiste original de l'oeuvre. Bien sûr, ça se lit. D'ailleurs, ce ne serait pas le neveu de Gaston, on trouve dans Gastoon des sketchs plus ou moins inspirés mais qui se situent dans l'honnête moyenne de ce que l'on peut trouver dans ce type de productions. Sauf que lorsqu'on joue sur les traces d'un personnage aussi culte que Gaston, il faut envoyer du lourd et ne pas se contenter d'un ensemble moyen et pas franchement hilarant.



Kid Lucky a plus d'éléments en sa faveur à faire valoir. Déjà, le personnage avait déjà été décliné en série du vivant de Morris, papa de Lucky Luke, à l'occasion des 50 ans du cow-boy solitaire si loin de son foyer etc, etc. Kid Lucky Apprenti cow-boy, qui retrace donc la jeunesse de Lucky Luke, apparaît davantage comme une volonté de relancer la série créée en 1995 qu'autre chose.

L'autre argument de poids, c'est Achdé. Difficile d'être objectif parce que j'aime vraiment ce monsieur auquel j'avais d'ailleurs consacré un billet sur mon précédent blog. Gentil, accessible, talentueux, il n'a d'autre but que de nous divertir et, à ce titre, c'est une excellente chose qu'on lui ait confié les rênes du dessin ET du scénario. 
Côté dessin, rien à dire. Ce n'est pas pour rien que Achdé a repris le flambeau pour dessiner les nouvelles aventures de Lucky Luke. Morris peut dormir tranquille au paradis du Neuvième Art.

La BD se présente d'abord sous la forme d'une courte histoire où l'arrivée de Lucky Luke, bébé abandonné, nous est comptée. L'ensemble n'est pas d'une originalité folle mais il y a tellement de tendresse et d'humour que Achdé embarque sans problème tout son monde. Ensuite, l'album est découpé en gags d'une page. Certains sont hilarants (lorsque, par exemple, Kid Lucky monte tout un stratagème pour apprivoiser un cheval), d'autres surprennent moins, mais tous divertissent et c'est bien là l'essentiel. Bref, on passe un bon moment. Ce n'est pas l'album du siècle, du moins pour moi, mais je n'ai pas boudé mon plaisir et je ne regrette pas mon achat. Et puis ça reste Lucky Luke, quoi ! Et Lucky Luke, ben, c'est Lucky Luke ! Même haut comme trois pommes.




J'ai en revanche été un peu décontenancé par les petites phrases explicatives à chaque fin de gag. En gros, pour le sketch ci-dessus par exemple où Kid Lucky est on ne peut plus galant avec cette jolie demoiselle, on nous explique que lors de grandes crues, il n'était pas rare que l'on doive installer des planches de fortune pour pouvoir circuler dans la "ville". Ces apartés qui apportent finalement un petit éclairage sur les moeurs de l'époque sont destinés, par le ton et le vocabulaire employés, à des enfants. Mais du coup, en tant qu'adulte, j'ai eu une sensation assez bizarre, comme si j'étais subitement exclu. C'est très étrange comme ressenti. Tout à coup, j'avais la sensation que le public visé par Kid Lucky était vraiment les enfants. Ca ne dérange guère l'enfant que je suis resté, mais ma part d'adulte ne savait plus trop où se mettre. Bref, c'est un détail mais ça m'a vraiment perturbé et je ne sais toujours pas vraiment pourquoi.

Ceci étant, faites vous plaisir et savourez ce "premier" tome prometteur de Kid Lucky. Merci Achdé ! 

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samedi 7 avril 2012

Le Dessin du Samedi



Aujourd'hui, je ne dessine pas. Voilà, c'est dit. J'ai laissé Denis sur une si bonne impression avec Raymond Devos samedi dernier que je m'en voudrais de baisser dans son estime. Et puis surtout, surtout, c'est l'occasion de vous présenter mes dernières acquisitions reçues mercredi.




J'ai craqué pour ce Spiderman qui en jette vraiment dans la pénombre. C'est l'un des membres du forum Marvel Custom's, Stéphane, qui a ce très joli coup de crayon. Cela fait un peu plus d'un an qu'il dessine de façon régulière et je trouve qu'il progresse à une vitesse peu commune. Le dernier dessin date de ses tout débuts et l'avant dernier de quelques mois plus tard. Mettez les trois côte-à-côte et l'évolution est bluffante.




Avant de saliver sur son Spiderman (réalisé il y a quelques semaines), j'avais déjà lorgné sur son "triptyque Daredevil - Le Punisseur - Spiderman. A l'époque, Stéphane ne se séparait pas de ses oeuvres, probablement parce qu'il devait les trouver inabouties ou parce qu'il ne se sentait pas suffisamment en confiance. Peut-être souhaitait-il plus simplement les garder pour lui, voilà tout. Toujours est-il que lorsqu'il m'a vendu le tisseur by night, il s'est rappelé que ce triptyque m'avait intéressé à l'époque. Du coup, il a proposé de me le céder aussi, moi qui n'osais pas trop lui en reparler.




Cerise sur le gâteau : Il m'a gracieusement offert l'un de ses premiers dessins, réalisé début 2011. Une reproduction de la couverture mythique du Spécial Strange 8. Les bases étaient là avec un résultat qui a déjà de la gueule certes, mais que de chemin parcouru depuis ! Quand je vois à quel point je dois me faire violence pour me remettre au dessin et vous proposer une petite bafouille chaque samedi, la progression de Stéphane me donnerait presque envie de me mettre des coups de pieds où je pense pour retrouver de bonnes sensations et vraiment progresser enfin.

Si j'y parviens, ces dessins n'ont pas fini de compter pour moi ! 

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lundi 2 avril 2012

La BD du Lundi : Le Graal !



Pas de rubrique proprement dite ce lundi mais un immense bonheur : j'ai enfin mis la main sur l'ouvrage que je recherchais depuis de longues années. C'est bien simple, je ne l'ai vu que deux fois en dix ans. La première fois, il m'avait filé entre les doigts au tout dernier moment. Cette fois, je n'ai pas raté le coche. Quand je pense que je l'ai dégoté sur un site où je ne vais presque jamais, j'ai vraiment été bien inspiré de m'y balader ce jour là ! 

Je vous ai plusieurs fois parlé de Jean Frisano et de l'admiration que je porte aux couvertures peintes de cet artiste aujourd'hui disparu. Posséder ce livre, c'est posséder le plus bel hommage qu'on ait pu lui rendre, même si l'ouvrage n'est pas sans défauts (essentiellement par manque de moyens, le livre ayant été rédigé par des passionnés et auto-produit en quantités minimes). Bref, ce n'est qu'un livre, d'accord, mais je suis heureux comme un gamin aujourd'hui. 

Excité comme je suis, s'il avait en plus fallu que je tienne ma rubrique BD, alors là...

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