samedi 31 décembre 2011

Le Dessin du Samedi



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Goldorak n'est pas très fringuant sur ce dessin et, à vrai dire, Nath et moi, n'étions pas très en forme non plus lundi dernier. Ça sent vraiment la fin de l'année. Vivement 2012 ! 

Bref, ça a été laborieux pour l'un comme pour l'autre. Ni Nath ni moi ne sommes très satisfaits du résultat final, mais bon, on ne restera pas sur un "échec" et le cornu aura encore affaire à nous ! 

En attendant, voici quand même le résultat de nos devoirs du lundi, un Goldorak pour moi, et une Alizé (que les fans de la série reconnaîtront) pour Nath.

A la semaine prochaine ! 

lundi 26 décembre 2011

La BD du Lundi : Clown d'urgence



Clown d'urgence est un petit bijou d'émotion, de poésie mais aussi de drôlerie sur un thème pourtant difficile à aborder : les enfants malades. Pippo est un vieux clown à l'ancienne, un peu démodé dans le cirque où il travaille. Il décide de s'en aller, la mort dans l'âme mais est très triste de ne plus faire rire les gens. Un jour où il rend visite à quelqu'un à l'hôpital, il s'égare dans les couloirs. A chaque fois qu'il se trompe de chambre, il ne rencontre que solitude et tristesse. Pippo décide alors de ressortir du placard déguisements et accessoires et d'apporter du bonheur et des rires avec ses tours de magie et ses blagues.

Immédiatement adopté par les enfants malades, il prend son travail très au sérieux, notant prénom, âge, pathologie et remède du rire adapté pour chaque enfant. Seul le petit Doug reste sourd aux divers tours de Pippo... La suite, vous la connaîtrez en vous procurant ce beau livre de Thierry Dedieu, aux éditions Seuil jeunesse. L'ouvrage n'est pas d'une folle originalité en soi mais chaque chose est tellement bien amenée, les mots si judicieusement choisis, le dessin si épuré et en même temps si expressif qu'on ne peut qu'être embarqué dans les aventures de Pippo et de ses petits amis.

Le livre date de 2001 et je pense donc l'avoir acheté quasiment à parution. C'était vraiment le fruit du hasard. A l'époque, j'étais pas mal en présence d'enfants (centre de loisirs, soutien scolaire, travaux en médiathèque, accompagnement en sorties scolaires ou en mini-camps) et j'avais donc eu cette opportunité, le temps d'une seule journée malheureusement, de découvrir l'hôpital pour enfants malades de Purpan à Toulouse. Il n'était bien évidemment pas question pour le groupe que nous étions d'empiéter dans l'espace de ces enfants, mais de discuter avec des professionnels, pédopsychiatres, (ré)éducateurs, animateurs etc. Je n'ai pas persévéré dans cette voie là car il m'aurait fallu bien plus de compétences que celles que je possédais à l'époque mais c'est une journée qui m'avait beaucoup marqué.

Et puis il y avait ce livre. Je crois que tous ceux qui s'occupaient de près ou de loin de ces enfants avaient dû le lire au moins une fois dans leur vie. Et le partager autour d'eux, forcément. Je viens moi-même de le relire aujourd'hui avant de préparer ce billet. Et le plaisir, 10 ans après, est intact ! L'émotion aussi.


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samedi 24 décembre 2011

Le Dessin du Samedi


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Comme la semaine passée, Nath et moi avons chacun réalisé un dessin. Contrairement à la fois précédente où Nath avait opté pour le Grand Schtroumpf et Gargamel pendant que je faisais de mon mieux sur un personnage du Tombeau des Lucioles, nous avons dorénavant décidé de travailler chaque lundi sur un même thème.

Rémi sans famille donc. Je me suis chargé de Vitalis, Joli-Coeur et Rémi pendant que Nath reprenait une des scènes clés du générique, lorsque Rémi danse avec sa chère Madame Barberin. Je dois remercier Nath d'avoir tenu coûte que coûte à s'y atteler car je n'étais pas dans un grand jour et j'ai encore mis un certain temps à me mettre en route.

J'espère que vous apprécierez. Pour la semaine prochaine, rien n'est encore sûr mais il paraîtrait qu'un célèbre cornu soit en approche... Wait and see.

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mardi 20 décembre 2011

Un Mardi sur la toile : Simons'Cat


J'avais brièvement évoqué Simon's Cat il y a quelques semaines à l'occasion du tome 3 de ses aventures que je comptais bien me procurer, ce qui est chose faite. Mais Simon's Cat, c'est aussi un site officiel tout en anglais mais très complet. Il y a même un jeu Simon's Cat à se procurer sur l'App Store (Ne m'en demandez pas plus, je n'ai pas ce genre d'appareil et je n'y connais rien). Et une jolie peluche aussi. Pas mal, hein ? 




J'avais également indiqué un lien vers une quinzaine de vidéos qui valent plus que largement le détour. Ce mardi, j'ai simplement décidé de vous les rapatrier ici, pour ceux qui n'auraient pas encore eu le loisir de succomber aux péripéties de ce chat... et surtout de son maître qui a bien du mal à canaliser le petit félin qui sait aussi se montrer attachant. Régalez-vous ! 


















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lundi 19 décembre 2011

La BD du Lundi : The Marvel Art of John Romita Jr


Il n'est sorti que fin novembre mais j'ai l'impression que je l'attendais depuis des mois, des années ! L'ouvrage de référence sur John Romita Jr est enfin là et, hormis deux ou trois petites réserves, c'est du lourd ! Allez, on se débarrasse de ce qui gêne d'emblée, histoire d'être tranquille : le format " à l'italienne" n'est pas un choix très judicieux mais il s'inscrit complètement dans la continuité des autres parutions Marvel de la collection The Marvel art of. Le livre est un tantinet moins commode à parcourir, d'autant que les 240 pages sont quand même, bien que de qualité, un peu trop fines. L'ouvrage n'est donc pas très épais. Après, rien à dire , on est quand même sur du beau livre. Dernier regret, et non des moindres : John Romita Jr n'intervient pas personnellement pour parler de son travail. On a certes une interview de John Romita Sr, icone s'il en est de l'âge d'or des comics des années 60 et 70, et quelques interventions de ses collaborateurs, encreurs notamment, mais bon, quelques mots de Romita Jr himself n'auraient pas été superflus pour prolonger le plaisir. Allez, je vous emmène pour un état des lieux. N'hésitez pas à cliquer pour agrandir les belles images ! 



La deuxième de couverture et c'est déjà du lourd. JR Jr n'est jamais aussi bon que dans ses représentations quasi apocalyptique des super-héros.


Et ce bon vieux Spiderman en troisième de couverture. Vu que c'est mon personnage préféré, vous le verrez aondamment dans ce billet. Une planche originale de Spidey par JR Jr, un rêve pas encore réalisé.




Après une interview du papa( en anglais comme tout le reste de l'ouvrage, uniquement disponible en import ou en passant commande via des librairies qui ont un rayon de littérature étrangère (donc sans frais de port ni de douane), on entre dans le vif du sujet avec des chapitres qui dissèquent chaque décennie de 1981 à 2011.   Purée ! 30 ans que le fils a pris la relève du père ! Et dire que j'étais là en 1981... et que j'en prenais déjà plein les yeux ! 


Le Spiderman de la grande époque, pour moi. C'est étrange parce que le trait de JR Jr a beau être immédiatement identifiable, je trouve le Spidey de ses débuts bien éloigné de ce qu'il en a fait depuis une quinzaine d'années. Il reste encore assez proche du style de son illustre père, je trouve, malgré une mise en page déjà plus audacieuse.


Iron-man de la belle époque, là-aussi, probablement encré par Bob Layton, avec lequel il a beaucoup collaboré dans les années 80 et 90.


Juste pour le plaisir des yeux... Une double page magnifique issue de Daredevil, l'homme sans peur.


Dessins très rythmé, sens du découpage, plans quasi cinématographiques, un régal !


Un Daredevil évoluant au dessus des toits. C'est encore plus beau de près, mais n'insistez pas, je ne plaquerai pas les pages pour que vous puissiez en profiter. Ce livre là, je le bichonnerai jusqu'à la fin de mes jours ! 


Toutes les séries sur lesquelles il a travaillé sont représentées. Ici, Thor, le dieu du tonnerre, n'est pas content et le fait savoir.


Il faut souligner que très majoritairement JR Jr a su s'entourer de très bons encreurs et de non moins bons coloristes. Les rares encrages qu'il ait effectué lui-même ne sont généralement pas très probants.


Quand le Dr Banner devient Hulk, sous les crayons de JR Jr, ça donne ça ! Une démesure, un dynamisme au service du personnage.


John Romita Jr ne pourrait faire que du Spiderman, je ne m'en lasserais jamais. Jamais. Jamais. Et toujours cet incroyable travail dans la mise en scène. Je crois que c'est le dessinateur qui aura le mieux rendu la réalité de New York, dans ce qu'elle a de plus beau comme de plus noir.


Je me répète mais pour moi JR Jr n'est jamais aussi bon que lorsqu'il met en image des scènes d'apocalypse. Je ne veux même pas savoir comment il fait ça, c'est trop énervant.


Ouch ! Wolverine s'est méchamment mangé le bouclier de Captain América. Connaissant le velu aux griffes d'adamantium, ça m'étonnerait qu'on en reste là ! 


Dans la série La Panthère noire, John Romita Jr nous offre cette superbe page de la savane africaine où le Rhino homme (et accessoirement ennemi attitré de  Spiderman) s'apprête à affronter le rhinocéros animal.


Je connais très mal le personnage de Sentry (le type qui fait tout riquiqui et qui lévite en haut à droite) mais j'aime trop cette page pour ne pas vous en faire profiter.


Les scènes de fin du monde ou de combats extrêmes, on y revient toujours. Ici Galactus , le dévoreur de planètes, mène la vie dure aux 4 Fantastiques. Une histoire classique mais une représentation graphique hallucinante.



No comment. C'est beau, c'est beau ! ! ! 



Aux deux tiers du livre, les travaux du dessinateur sont abordés. Noir et blanc, crayonnés, encrage, tout y passe... Une nouvelle fois, Hulk n'est pas content et tout le monde déguste.




De multiples crayonnés ou pages déjà encrées de Spiderman. Dans mes rêves les plus fous, je possède ces bijoux. Et puis vient le temps où je me réveille, forcément...


Les ultimes pages du bouquin sont consacrées aux couvertures de l'artiste. Et il y en a eu un certain nombre ! Je vous laisse ici en admirer certaines.




C'est sur cette couverture du numéro 600 de Amazing Spiderman, toujours signée de John Romita Jr, que s'achève ce petit tour d'horizon. J'ai essayé de faire des photos de qualité mais il n'était pas question pour moi de scanner quoi que ce soit et de risquer d'endommager un ouvrage aussi incontournable. 

Ce livre là, je le mets tout en haut de ma liste. Un bien bel hommage rendu à John Romita Jr, illustre fils de son non moins illustre père John Romita Sr. Et un achat que je ne suis pas près de regretter ! 


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samedi 17 décembre 2011

Le Dessin du Samedi



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Il semblerait que les encouragements de certains aient été entendus puisque Nath a décidé de se remettre au dessin après un premier essai réussi mais sans suite en 2004 dont je vous ai fait profiter samedi dernier.

Du coup, comme elle s'y met, je m'y mets aussi. C'était lundi soir. Nous étions comme deux élèves studieux assis face à face à la table du salon, avec nos feuilles, crayons, gomme et taille-crayon.

Nathalie commence son Grand Schtroumpf alors que je cherche toujours l'inspiration. Finalement, j'opte pour la reproduction de la petite fille si émouvante du Tombeau des Lucioles des studios Gibli. Mais je ne suis pas à l'aise pour dessiner, et il me faudra au final un "chevalet de table orientable" pour poser le support dont je m'inspire (Pour bien faire, il devrait me permettre de dessiner mais je n'ai jamais pu m'y faire, alors je ne suis pas mécontent de lui avoir trouvé enfin une vraie utilité)



Quand je commence enfin, Nath a quasiment fini son Grand Schtroumpf et décide d'enchaîner sur le méchant Gargamel. Tellement méchant qu'elle en sera quitte pour le recommencer avant d'arriver à un résultat qui la satisfasse à peu près. Pour voir qu'elle n'a pas a priori de "coup de crayon" inné, elle s'en sort vraiment pas mal. En plus, j'ai toujours pensé que les héros dits enfantins voire naïfs étaient difficiles à dessiner. Par exemple, je pense ne pas être capable de faire un joli Tintin. Ça n'a l'air de rien, un Tintin, avec sa houppe et son visage ovale, mais je suis persuadé que pour le réussir, ben... tintin ! 

Bref, voici le résultat de nos travaux du lundi soir. Deux dessins pour Nath et un seul pour le paresseux que je suis. Je suis bien content car je n'ai pas eu à me faire violence, alors que si j'avais été seul, ça aurait été une autre histoire probablement. Je crois que Nath a aussi pris du plaisir et que nous allons donc essayer de nous y remettre chaque lundi et de vous en faire profiter le samedi suivant.

Ca tient à pas grand chose, finalement, le maintien d'une rubrique dans Epistol'Arts !

lundi 12 décembre 2011

La BD du Lundi : Aquablue T 12 Retour aux sources

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Aquablue est une véritable arlésienne de la BD. Véritable succès critique et public lors de la sortie de son premier tome en 1988, Aquablue, scénarisé par Thierry Cailleteau, aura connu sa première grosse alerte avec son tome 5 Projet Atalanta qui clôt le premier cycle des aventures de Nao, rescapé d'une expédition spatiale et élevé par les habitants de la planète océan Aquablue qui l'ont recueilli. Grosse alerte parce qu'il se sera écoulé 5 longues années avant que ce Projet Atalanta ne paraisse enfin avec, au passage, la désertion du dessinateur attitré Olivier Vatine au profit de Ciro Tota, bien connu des amateurs de comics pour avoir créé l'homme-lumière Photonik.




Bref, ça sentait déjà le roussi mais les dégâts étaient quand même limités car le cycle 1 était de très haute tenue. Puis, avec les cycles suivants, chaque cycle étant désormais étalé sur deux tomes, la série a perdu de sa superbe, allant même jusqu'à côtoyer le ridicule (et je suis poli) dans le tome 11 La Forteresse de sable. Surtout, depuis le cycle 2, les aventures du héros ne se déroulent plus sur Aquablue, le comble quand on sait que c'est quand même Aquablue qui donne son titre à la série ! ! ! Entre-temps, le dessinateur a encore changé, tandis que Thierry Cailleteau est resté aux commandes de scénarios globalement peu inspirés.




Du coup, j'étais un peu partagé quand je me suis procuré le tome 12 Retour aux sources. Heureux parce que ça faisait un bail que je n'avais pas eu de nouvelles aventures d'Aquablue à me mettre sous la dent (encore 5 longues années !) et un peu suspicieux quand même car j'avais encore en mémoire le gâchis des tomes 10 et 11 notamment. Et après lecture, ben, je suis tout autant partagé.

Nouveau tome donc et nouvelle équipe. Régis Hautière au scénario et Reno au dessin et à la mise en couleurs. D'entrée, les auteurs affirment haut et fort qu'ils veulent redonner ses lettres de noblesse à la série. Entendez par là que les nouvelles aventures de Nao se dérouleront désormais sur Aquablue, la planète océan dont on aurait presque oublié l'existence. Un bon point donc. Au niveau dessin, le style de Reno nécessite un petit temps d'adaptation mais le type est doué. Clairement. Par contre, son dessin manque parfois de lisibilité et sa mise en couleurs, de qualité mais souvent trop sombre, n'aide pas. Personnellement, je regrette quand même le superbe travail de la coloriste Isabelle Rabarot sur les tomes 3 à 7. On ne peut pas lui reprocher d'avoir quitté le navire au bon moment mais ses couleurs si particulières auraient été un vrai plus pour ce Retour aux sources.




Le scénario me laisse aussi perplexe. Le cycle 1 racontait, en gros, la tentative de colonisation de la planète Aquablue par les terriens qui y créeront un complexe industriel aux conséquences dramatiques (Nao, recueilli par les habitants d'Aquablue, venait de la Terre). Dans ce tome 12, on ne peut s'empêcher de penser que l'histoire va se répéter. Partant de l'hypothèse que certaines espèces terriennes pourraient descendre d'Aquablue, une équipe scientifique terrienne va être dépêchée sur place pour y faire toute une série de prélèvements et d'analyses. Autant dire que les habitants d'Aquablue, encore traumatisés par les pertes occasionnées par les terriens lors du cycle 1, ne voient pas ceci d'un bon oeil. Et que la fin du tome 12, qui laisse l'histoire en suspens, risque bien de leur donner raison.

Retour aux sources installe les tomes futurs, recentre la planète Aquablue au coeur de l'intrigue et replace dans leur contexte les divers protagonistes, dont certains que l'on avait presque oublié. Il faudra donc probablement attendre le tome 13 et les suivants pour voir où le scénariste veut véritablement nous emmener. Pour l'instant, j'ai une impression désagréable de redite. J'aurais vraiment préféré que les nouvelles aventures sur Aquablue se fassent sans les terriens, histoire de vraiment apporter un souffle nouveau à la série. Plus inquiétant, malgré le respect évident des auteurs pour le matériau originel et une volonté bienvenue de tout remettre à plat finalement, je me suis emmerdé. Je n'ai pas été emballé et surtout, je le redis, cette fâcheuse impression que l'histoire va se répéter ne m'a pas lâché de toute la seconde moitié du livre.




Au final, je ne suis donc pas convaincu. Les retrouvailles avec Nao et Aquablue ne m'ont pas emballé alors que j'attendais ce tome 12 avec une extrême impatience. C'est peut-être là ma plus grande déception, malgré la volonté louable de Hautière et Reno de remettre la série sur de bons rails. Une volonté à confirmer.

Je termine par une petite note à l'attention de mon ami Christian qui guette sagement chaque lundi de quoi faire quelques emplettes. Le passionné de science fiction que tu es se régalera avec le cycle 1 composé des 5 premiers tomes et disponible en intégrale. Tu peux ensuite directement passer à ce tome 12 Retour aux sources ou attendre mon avis (mais qui ne sera qu'un avis de toute façon) sur le futur tome 13. Par contre, pour ce qui est des tomes 6 à 11, je crois vraiment que tu peux passer ton tour.




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samedi 10 décembre 2011

Le Dessin du Samedi


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Gaston Lagaffe est probablement mon personnage de BD préféré, tous genres confondus. A l'époque où je dessinais bien plus régulièrement qu'aujourd'hui, j'avais reproduit ce Gaston dans son hamac, symbole d'une activité physique et mentale qui confine au respect. Le Gaston tel qu'on l'aime, quoi ! 

Quelques années plus tard, et j'en reste pas peu fier, j'ai réussi à convertir Nath. Pas tellement à l'univers de Gaston puisque ma chère et tendre ne lit quasiment aucune BD, hormis quelques Astérix ou Boule et Bill de son enfance. Mais elle avait accepté de goûter pour une fois à ma passion du dessin en essayant de reproduire Gaston, les bras chargés d'oeufs d'autruche. Le deuxième dessin est le résultat de ce travail et je le trouve très abouti. Depuis, je l'encourage à s'y remettre, mais sans succès. 

Peut-être que le fait de revoir son oeuvre lui redonnera l'envie. Qui sait ?

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vendredi 9 décembre 2011

La Loterie du Vendredi : Babar a 80 ans



Tout le monde en parle et c'est complètement fou : Babar a 80 ans ! Siiiiiiiiiiiii ! ! ! Résultat : une exposition au Musée des Arts décoratifs de Paris, un nouvel album, une série animée en 3D, des produits dérivés en veux-tu en voilà, et j'en passe...

Ben voilà. Babar a 80 ans. Ça me fait une belle jambe, à moi qui suis complètement passé à côté. Je ne vais donc pas raconter la vie de cet éléphant vu que je m'en moque éperdument et vu, surtout, que je n'en connais absolument rien. Je suppose que Babar est aux éléphants ce que Nounours est aux ours. Il parait que Babar est un phénomène de mode encore aujourd'hui. On dit même qu'il n'a jamais été démodé. Intemporel alors ?

Que voulez-vous que je vous dise ? Pendant que Goldorak défendait la Terre des terribles (mais un peu bêtes) forces de Véga et des vilains pas beaux Golgoths ou que Ulysse 31 tranchait dans le lard des Hommes-Requins, j'aurais du faire quoi, moi ? Lire du Babar ? Déjà que j'avais du mal à supporter que Nicolas, Pimprenelle et Nounours me demandent de me coucher à 20 heures ! ! ! 

J'essaie de me convaincre que Babar puisse avoir du succès encore aujourd'hui, puisque c'est apparemment le cas et cette idée laisse une impression délicieusement kitch. Meuh non, je me moque pas. Et puis, si nos chères petites têtes blondes s'y retrouvent, tant mieux, non ? Je suis bien persuadé que Babar inculque des valeurs morales bien comme il faut.

Je me demande surtout si, finalement, Babar ne ferait pas un peu son âge, tout simplement.

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jeudi 8 décembre 2011

L'écrit du Jeudi : La Cave


1

On est vendredi 18 août. Il fait beau dehors, et chaud aussi. Il fait beau pour tout le monde. Mais pas pour moi. J’ai peur. Peur du noir, de la solitude. Peur des rats aussi que j’entends gratter derrière le congélateur. Ou que je crois entendre, je ne sais plus. J’attends que mes yeux s’habituent à l’obscurité. Mais ça ne vient pas. Le noir est total et m’enveloppe. Je n’ose pas bouger, de peur de trébucher ou de perdre mes repères. Je regarde en direction de la porte ; je sais qu’elle est là. Avec ce soleil, la lumière devrait percer par en dessous. Mais non, rien. Dehors, je n’entends plus aucun bruit, mes cousins ne jouent plus. Peut-être sont-ils partis à l’étable. Je siffle entre mes dents de rage à peine contenue. Je veux sortir. Hurler. Je n’ai que six ans. En vacances chez mon oncle. Et une nouvelle fois, je suis enfermé dans la cave froide et humide. Je suis l’ennemi, l’enfant de la ville qui n’est bon à rien. Mais je ne pleurerai pas, oh non. Je serrerai les poings et resterai debout à attendre patiemment l’instant où mon bourreau voudra bien me faire sortir. Tout ça parce que je n’ai pas voulu faire la sieste.

Aaaahhh… les joies de la campagne et le bon air, qu’ils disent. Un enfant de la ville qui passe des vacances à la campagne… et bien quand il revient, tintin pour le convaincre qu’il ne s’agissait pas d’une punition. Pourtant, je suis franchement pas du genre enfant gâté… Tout le contraire, une feuille et un crayon et je suis content. Sauf que… essayez d’expliquer l’utilité d’une feuille et d’un crayon à mon oncle et ma tante. Même quand vous voulez juste dessiner, vous passez pour un intellectuel. Pourtant ils lisent bien le journal eux ! Ca donne souvent lieu à des discussions passionnantes du genre : 
-Alors, la rubrique des décès, ça donne quoi aujourd’hui ?
-Ben, rien, on connaît personne ! 
-Miladiioouu, y’a plus qu’à voir les pages sportives
Le pire à la campagne, quand tu viens de la ville (hormis le fait que tu sois une « saleté de gens de la ville » dixit mon oncle), c’est que l’accès à la maison t’est interdit. Obligation de rester dehors. L’été c’est : 
-Comment ça rester enfermé par ce temps ? Allez, hop, sous le tilleul, à l’ombre (et ce n’est pas interdit d’en ramasser fainéant !)
L’hiver, même topo : 
-Comment ça, rester enfermé par ce temps ? Non, non, dehors, ça vous évitera de tout dégueulasser avec vos allers et venues.

Sauf qu’une fois dehors, on est piégé (je dis « on » parce qu’il y a aussi mes deux cousins, mais eux c’est pas pareil, ils vivent toute l’année à la campagne, alors évidemment ce ne sont pas des "saletés de…"). Car à la campagne, il y a toujours quelque chose à faire, même quand vous ne voulez pas… Charger la remorque, manipuler les bottes de paille, garder les brebis, soigner les bêtes (tout en essayant d’éviter l’insuffisance respiratoire en entrant dans la bergerie), aller tirer le vin (nous, consciencieusement, on le goûte toujours avant), enfin bref toutes ces choses qui m’éloignent de ma feuille et de mon crayon. Bon, d’accord, je critique le travail mais faut dire que le salaire est pas folichon : à quatre heures, sirop à la menthe et tranche de pain avec un morceau de sucre. Et attention, faut pas essayer de tricher : si on veut un DEUXIEME morceau de sucre, il faut passer obligatoirement par une tranche de pain supplémentaire.

Vous voulez que je vous dise le pire finalement : tu passes toute ta journée à trimer comme un chien et finalement tu apprends que le lendemain, ben, tu seras même pas dispensé de sieste.

2


J’ai l’impression que l’on m’a oublié. C’est pas possible autrement. Je commence à avoir un peu mal aux jambes. Je suis doublement contrarié. D’une part, d’être là, enfermé comme un malpropre. Mais surtout, je viens de me rendre compte que mes cousins n’ont pas fait la sieste, eux non plus. Ils ont joué dans la cour pendant que je restais là, dans le noir. Ils commencent à m’agacer, moi, les deux chouchous de la famille. Alors que moi, je ne suis le chouchou de personne. A part peut-être le chouchou de la maîtresse. Mais attention, hein, pas le chouchou chiant à lunettes qui vient se plaindre de ses camarades à longueur de temps. Je suis un chouchou discret qui aime bien sa maîtresse parce que, de toute façon, moi, j’aime bien les grandes personnes. J’ai l’impression qu’elles me comprennent. Mais je n’aime pas mon oncle, ça non ! Et puis, c’est quand il veut pour venir me chercher, parce que y’en a marre !

J’entends toujours gratter derrière le congélateur. C’est pour ça que je ne veux surtout pas m’asseoir, au cas où un rat viendrait se faufiler auprès de moi et me mordre. Je cherche à me rapprocher de la porte mais c’est toujours l’obscurité totale. Je mets les deux bras en avant et j’avance tout doucement. Car c’est une vraie cave, avec plein de bazar, de bouts de bois cloutés ou que sais-je encore. De toute façon, quand on se fait des idées, on ne manque jamais d’imagination. Et là, tout à coup, je n’en reviens pas.

Je viens de mettre la main sur l’interrupteur, dissimulé sous un pan de jute. C’est marrant, je viens de me rendre compte que je ne m’étais jamais posé la question de savoir où il pouvait être. Ni mes cousins non plus (car, de temps en temps, mes cousins sont aussi avec moi dans la cave, faut pas croire). Faut dire que quand mon oncle nous dit de rester là et de ne pas bouger et que ça nous serve de leçon, ben nous, on ne bouge pas. Quand je songe qu’on est resté à chaque fois comme des pantins droits comme des « i » et qu’on n’a jamais pensé à éclairer la pièce, j’ai presque envie de rigoler.

Clic. J’ai de la chance, l’ampoule fonctionne. La cave se retrouve faiblement éclairée. Je me rends compte que je n’avais jamais pris le temps de la regarder en détail. Pourtant, je commence à bien connaître l’endroit. En fait, il y a tout ce que je m’attendais à y voir. Des saletés partout. Des paniers, des chapeaux en paille, des planches, de la poussière, de vieux vêtements, et au fond le congélateur. Les bruits ont cessé d’ailleurs mais je n’ai pas pour autant envie de m’approcher davantage. Pourtant, une pulsion soudaine m’étreint. J’ai une vague idée, quelque chose d’un peu flou mais dont je sens que je pourrais tirer une certaine satisfaction. J’ai un temps d’arrêt, parce que, quoi qu’en dise mon oncle, je ne suis pas un méchant garçon et je ne fais pas de bêtises. Tout ce que je veux, moi, c’est être dans mon coin, rêver et dessiner et ne rien demander à personne. Mais là, la tentation est trop forte. Je tends l’oreille. Toujours aucun bruit dans la cour. Alors je ne tiens plus. Je prends mon courage à deux mains, je cours vers le congélateur et je débranche rageusement la prise. A six ans, on ne se rend pas trop compte de ce que ça peut faire mais on sent que ça doit être interdit. C’est vrai quoi, cette prise doit bien servir à quelque chose.

Plus tard, j’ai tiré une leçon de cette journée. Quand vous faites une bêtise, assumez là et ne revenez jamais en arrière. Parce que moi, quelques jours plus tard, j’ai eu des remords (à moins que j’aie simplement manqué cruellement de courage à l’idée d’être découvert et de me prendre une raclée) et j’ai rebranché la prise. Je pensais avoir bien fait. Jusqu’au fameux jour où un poulet sorti du congélateur nous a tous conduit à l’hôpital. Enfin, surtout eux. Parce que moi, le poulet, je n’en mange jamais. Mais ça s’est bien terminé : ma mère a pris une semaine de congés pour me garder puisque mon oncle, ma tante et mes cousins étaient à l’hôpital. Et comme j’avais pris soin de rebrancher la prise, mon oncle a cru que c’était le congélateur qui ne fonctionnait pas bien. Il a fait venir le réparateur qui n’a rien trouvé évidemment mais qui lui a facturé le déplacement et le temps perdu. Quant à moi, on ne m’a jamais reproché quoi que ce soit bien sûr. Mais quand même, je me suis souvent demandé si mon oncle n’avait pas eu de doutes. Parce que, depuis ce jour là, on ne m’a plus jamais envoyé à la cave.

3


Les minutes s’écoulent, des heures me semble t-il. Et puis, j’entends des voix, des pas. J’appuie sur l’interrupteur et me revoilà dans le noir. Mon oncle retire la chaîne qui entoure le loquet et ouvre la porte. Il a la tête des mauvais jours.
-Tu peux sortir à présent, dit-il
Je ne me le fais pas dire deux fois. Je manque de laisser échapper un cri en apercevant ma mère derrière lui. Elle semble fixer mon oncle d’un regard noir. Elle n’est pas contente, c’est certain. Mais elle ne dit rien, se contente de me presser contre son ventre. Je veux me retenir, être un grand mais je ne peux me contrôler. Les larmes viennent, abondantes et la colère monte. J’ai soudainement comme une boule à l’estomac et un mal de tête terrible. Je jette un regard embué sur le côté. Je vois mon oncle qui soupire et ma tante qui lève les yeux au ciel. Théo, l’un de mes cousins, regarde ses chaussures. Ca lui réussit bien ça, l’air désolé. Mais le deuxième, Jean, me fixe, hilare. Mais je lis à travers lui comme dans un livre. Ses yeux me disent :
-Alors, il est content le petit… il a retrouvé sa môman. Et il chiale comme une fille.

Jean aurait véritablement ouvert la bouche que je n’aurais pas été plus excité. Je me détache brusquement de l’étreinte de ma mère, ne supportant plus ce regard de défi. Je me jette à terre et saisis un gros caillou à portée de main. La bouche de Jean trace subitement un « O » de surprise mais il n’a pas le temps de réagir. J’ai mis toutes mes forces dans ce lancer. J’y ai mis aussi toute ma haine accumulée depuis le début de mon séjour, toute ma rancœur à l’idée de n’être bon à rien. Tout en lançant la pierre, je lui offre mon sourire le plus carnassier et mon regard le plus profond, le plus noir.
A la campagne, on a des jeux simples. Notamment celui, très classique, de s’amuser à faire tomber des boites de conserve. J’ai toujours été très mauvais, avec cette satanée manie de viser trop à gauche. Finalement, je n’étais pas plus à l’aise pour jouer que pour travailler.
Peut-être aurais-je dû mettre une photo de mon cousin Jean sur chaque boite. J’aurais sans doute été bien meilleur.

Parce que là, pour le coup, le tir est parfait. En plein milieu du front, entre les deux yeux. Jean étouffe une sorte de grognement et ses yeux me fixent comme des soucoupes. Il ne rit plus, semble ne rien comprendre. J’ai l’impression que le temps s’est arrêté. Je n’entends plus aucun bruit. Jean fait quelques mouvements désordonnés puis part en arrière. A l’instant même où il touche le sol, le silence se rompt. Tout le monde se rue vers lui, en poussant des cris. Ma mère vient vers moi et lève sa main. Elle retombe avec une force inouïe.
J’encaisse le coup. Mais je ne détache pas mon regard du sien. Qu’elle ne s’attende pas à des remords, encore moins à des excuses. Je porte la main à ma joue et je lui souris.
-Même pas mal, lui dis-je.

4


Mon cousin a la tête dure. Quelques étoiles et un pansement plus tard, il est comme neuf.
Le repas du soir est sinistre. Et le fait que ma mère soit venue n’est finalement pas une bonne nouvelle. Comme elle n’a pas son permis, mon oncle était parti la chercher. Ce qui signifiait qu’elle allait passer le week-end avec nous. J’aurais préféré qu’il me ramène chez moi. Je l’aurais eue pour moi tout seul et surtout je serais enfin parti de cet endroit.
Nous avons tous le nez plongé dans notre assiette. De temps en temps, ma mère me jette un regard bienveillant en coin. Malgré la gifle, je sais qu’elle me comprend. Ou qu’elle essaye en tout cas. Je ne veux pas qu’elle s’inquiète. Je sais que c’est dur pour elle. Mais cet endroit, je n’en peux plus.
En face de moi, Jean fait comme son frère. Il observe ses pompes. Malgré la volée de bois vert que je me suis prise de la part de toute la famille, il évite de la ramener. Pour un peu, je commencerais presque à croire qu’il me craint. Sûr qu’il a été surpris en tout cas. Peut-être me fichera t-il la paix à l’avenir. Il se décide enfin à me regarder. C’est bizarre. Au delà de la crainte, je crois qu’il éprouve une sorte de respect. Son regard n’a rien d’agressif. Le mien non plus. Je lui souris. Car nous savons que très vite, nous referons les quatre cents coups ensemble. Pour lui, je ne serai peut-être plus seulement le gamin de la ville.

Plus de peur que de mal finalement. Ma colère est retombée maintenant. Mais je ne veux plus être ici. Je n’aime pas cette vie.
Je m’aperçois tout à coup que mon oncle nous regarde tous les deux. Il nous voit sourire. Je ne pense pas qu’il comprenne. Mais il a un geste qui me touche. Un geste qu’il n’a en principe que le dimanche. Il débouche la bouteille de vin placée devant lui et nous en sert à chacun une bonne rasade.
-Et n’oubliez pas d’y mettre de l’eau, ajoute t-il.

Il me reste deux semaines avant la fin des vacances. Rien que d’y penser, ça me rend malade. Mais contre toute attente, elles passent très vite. Il faut dire que le poulet du congélateur précipite les choses. Six jours plus tard, je suis de retour à la maison. Et la dernière semaine, je la passe avec ma mère qui a dû se résoudre à me garder, vu que tout le monde est en observation à l’hôpital. Et puis, je crois qu’elle est soulagée que je n’aie rien.


                                                           FIN


Je relis ma copie. Je suis assez satisfait du résultat. Le sujet de la rédaction est : « Racontez votre pire souvenir de vacances ». Je pense que je ne m’en sors pas trop mal. J’ai 11 ans à présent mais je me souviens de cet été comme si c’était hier. Je repense encore très souvent à la cave. Mais je n’y suis plus jamais retourné. Cette cave… je crois que je l’aimerais quand même un peu plus si elle pouvait me permettre d’obtenir une bonne note.