dimanche 10 février 2013

Le foutage de gueule AnimeLand




Le numéro 188 d'Animeland, paru il y a seulement quelques jours, va marquer la fin d'une belle histoire entre ce magazine et moi.  Découvert aux environs du 40e numéro à l'aube des années 2000, j'avais eu un vrai coup de coeur pour ce magazine passionnant et passionné, tant et si bien que j'avais même rattrapé mon retard de lecture, hormis les 13 premiers numéros sur lesquels je n'ai jamais pu mettre la main. Avec un point d'orgue : un stage de quelques semaines au sein de leur équipe en 2005 et même la parution de 3 articles dans le 119. J'avais d'ailleurs été extrêmement bien accueilli et j'en garde un excellent souvenir.

Depuis tout a bien changé, et pas en bien. Toujours plus cher pour toujours moins de contenu. Des rubriques qui fondent comme neige au soleil, des posters qui foutent le camp, des pubs en veux-tu en voilà, de belles tranches inspirées sacrifiées sur l'autel du sacro-saint assemblage aux agrafes, un public de passionnés tout autant sacrifié pour tenter d'ameuter en masse la "jeune" génération, des refontes de la maquette à la mords-moi l'noeud (on ne compte plus les "Nouvelle Formule !" empilées sans génie. Animeland est né fanzine avant de connaître le succès -mérité- que l'on sait et il mourra probablement fanzine s'il continue à prendre tous ceux qui le font vivre pour des cons.

Dernier exemplaire en date : le 188 justement. Animeland est tellement fier d'annoncer une baisse de prix. Ca pue et il suffit de s'emparer de l'exemplaire en question pour comprendre. Le prix a fondu de 55 centimes pendant que la revue a eu un dégraissage massif de 16 pages ! Bref, vous l'aurez compris, le magazine a bel et bien augmenté de prix. La seule baisse, c'est celle du nombre de pages. Et du respect de ses lecteurs aussi. Mais le staff n'est plus à ça près...

A l'intérieur, si tout a un petit goût de moins bien, les publicités n'ont pas déserté, une vingtaine sur 84 pages. On se demande bien tout ce que ces publicités financent puisque c'est de toute façon le lecteur qui trinque.
Mais je crois que le pire, une fois qu'on est devant le fait accompli de s'être une énième fois fait flouer, est le mépris affiché par le rédacteur en chef Olivier Fallaix qui croit bon de signaler dans son édito que les remarques des lecteurs depuis un an ont été prises en compte. Sauf que dès que vous manifestez votre mécontentement sur le site d'AnimeLand, vous perdez votre temps puisque toutes leurs décisions sont immanquablement justifiées. Du moins le pensent-ils... Donc, vous êtes là comme un con sur votre clavier, en donnant votre avis, en émettant des réserves ou des suggestions, et au final vous n'aurez absolument pas été entendu. Parce qu'on vous répondra invariablement que le magazine est meilleur. Sauf que je lis Animeland depuis le numéro 14 et que je suis mieux placé que quiconque pour me rendre compte de la pertinence ou non des évolutions du magazine. Et notamment savoir si ces évolutions sont guidées par des exigences qualitatives ou purement mercantiles. Oui, on augmente le prix sans cesse, oui, il n'y a plus de tranche, plus de poster, oui, il y a moins de pages, peu ou pas de dossiers... Mais puisqu'on vous dit que malgré tout ça, le mag est meilleur, allons ! Bref depuis des années, rien de ce qui a été fait ne l'a été pour de bonnes raisons. Il doit d'ailleurs y avoir quelque chose qui m'échappe parce que franchement, Animeland voudrait se saborder qu'il ne s'y prendrait pas autrement.

Alors parce que l'opinion du lecteur fidèle que j'étais n'a aucun poids (pas plus que celle du reste des lecteurs d'ailleurs), parce que la vache à lait que je suis n'est bonne qu'à claquer du fric en dépit du bon sens pour faire vivre des gens qui se foutent de nous, parce que surtout je préfère garder d'Animeland l'image d'un magazine fait par des passionnés pour des passionnés, à l'époque où c'était encore sincèrement le cas, j'ai décidé que ce 188eme numéro serait le dernier. Et j'espère que beaucoup raisonneront comme moi. 

Qu'il me parait loin le temps où AnimeLand me captivait à chaque page... Tant pis.

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mardi 5 février 2013

The Art of John Romita


(cliquez sur les photos pour agrandir)


Chose promise, chose due avec un petit descriptif de l'ouvrage qui me manquait sur le maître John Romita. Première surprise : la taille du bouquin. Très légèrement plus grand qu'un Walking Dead. Le dernier Lucky Luke vous donne une idée. Je m'y suis fait mais ça a quand même été une claque tant je m'attendais à du plus grand, surtout que le style de Romita sied bien au grand format, il n'y a qu'à voir le bijou d'IDW Publishing pour s'en convaincre. Un format "entre-deux" aurait été parfait.


Côté épaisseur, c'est pas bien gros non plus. En même temps, l'ouvrage ne fait qu'une centaine de pages alors...


Lorsque l'on enlève la jaquette, ça en jette déjà pas mal ! Classe ! 


Je vous laisse découvrir quelques pages du bouquin. Il y a de belles choses. Evidemment, quand je serai revenu de mon voyage en Angleterre, j'espère que l'interview de John Romita sera moins nébuleuse because my english will be perfect of course (smiley sifflotant). De ce que j'ai pu comprendre, l'interview couvre quand même une large période et prend vraiment le temps de revenir sur ses débuts. Les photos ne sont pas toutes d'une qualité extrême mais vous aurez au moins un aperçu. Hors de question de pouvoir scanner quoi que ce soit sans l'abîmer, surtout du fait de la couverture rigide.











Pas mal de crayonnés, d'études mais que le format peine à mettre en valeur. Dommage parce qu'il y a quand même de très jolies choses à se mettre sous les yeux.




Le livre s'achève sur la totalité de l'épisode 109 qui semble être pour John Romita l'un de ses préférés. Un choix qui peut sembler curieux, vu le nombre d'épisodes mémorables qu'il a réalisés. Comme quoi... Une vraie curiosité pour ceux comme moi qui n'ont jamais lu un Spiderman en VO mais une petite frustration que 20 pages d'un ouvrage déjà pas bien épais soient consacrées à une histoire complète et connue. Néanmoins, on a là un très beau livre, très complet apparemment sur le parcours de John Romita par le biais d'une interview fleuve et aux choix iconographiques plutôt pertinents. Une réédition sous un format mettant en valeur le travail de dessinateur et d'encreur de l'artiste et The Art of John Romita serait probablement ce qui se fait de mieux sur ce monument des comics. En deux mots : indispensable pour les fans et hautement recommandable pour tous les autres.

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Le Couac des 40 ans d'Angoulême







N'écoutez pas ce que l'on vous dit ! Non, Willem n'est pas le grand gagnant de la 40e édition du festival d'Angoulême. Pourtant, c'est bien lui qui a remporté le prix et qui présidera donc la prochaine édition, allez comprendre ! Le grand gagnant, c'est Akira Toriyama, mangaka à l'origine notamment de la série Dragon Ball, et si ça se trouve, ça ne se saura véritablement jamais.  Akira Toriyama à qui on a honteusement volé la victoire. Dans le temple français de la BD, ça la fout mal ! Mais Angoulême n'est plus à ça près...

En fait, cette année, le festival avait décidé de faire voter l'ensemble des auteurs présents pour décerner le grand prix. Initiative louable que d'être légitimement élu par ses pairs. Sauf qu'à ce petit jeu, c'est bien le mangaka Akira Toriyama qui remporte le plus de suffrages. Pourtant, le grand prix lui échappe, ce qui ne manquera pas évidemment de jeter un froid parmi les auteurs qui ont voté sans que leur choix soit respecté.. En urgence, les organisateurs vont même jusqu'à lui décerner un prix spécial, comble du cafouillage et de l'irrespect.

Au final, nous avons d'un côté Akira Toriyama, vainqueur déchu de son titre sans l'avoir peut-être jamais vraiment su, et de l'autre Willem, davantage dessinateur politique que dessinateur de BD de surcroît, dont la victoire contestée fera de lui un usurpateur plus qu'un digne vainqueur. Bref, un couac monumental, mais finalement très peu relayé par la presse qui, visiblement, n'entend que ce qu'elle veut. Une injustice inadmissible à l'image d'un tel festival, mais l'âge d'or du festival d'Angoulême est derrière lui depuis longtemps. D'ailleurs, je n'y vais plus depuis 20 ans et il y a peu de chance que j'y retourne puisqu'en plus d'être un antre du tout commercial, les dés sont pipés.

J'espère simplement que la présence d'Uderzo à Angoulême, à l'occasion de la grande expo qui lui fut consacrée, n'a pas pesé dans la balance et ne s'est pas avérée préjudiciable à Toriyama. J'affabule peut-être mais je ne peux m'empêcher de penser au mépris presque viscéral d'Uderzo pour les mangas. Ceux qui ont un trou de mémoire pourront toujours se rabattre sur le tome d'Astérix "Le Ciel lui tombe sur la tête" avec la gué-guerre primaire entre les gentils inspirés de l'univers Disney et les méchants inspirés des mangas. Akira Toriyama n'était-il pas assez bien pour tous les grands pontes du festival ? Toujours est-il que pour moi il n'y a qu'un vainqueur de cette 40e édition, et c'est lui. N'en déplaise à tous ceux qui lui ont volé la victoire.

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