lundi 27 août 2012

La BD du Lundi : Ludo


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Ceux qui comme moi dévoraient Pif Gadget n'ont pas pu oublier chaque semaine dans les pages Jeux du magazine les enquêtes de Ludo, détective privé. Des recueils LUDO existaient d'ailleurs déjà à l'époque, compilant les énigmes parues dans Pif. Les gamins que nous étions se creusaient évidemment les méninges, trouvant tantôt aisément ou tournant les pages un peu vite jusqu'à la rubrique Solution des jeux. Avec du recul, c'était pas trop mal et les dessins bien que désuets ont gardé un charme certain. Evidemment, avec l'âge (le notre en tout cas), les enquêtes n'ont pas gagné en difficulté et celles que je vous propose ci-dessous ne vous poseront guère de problèmes. Allez, hop, on fait un bond dans le temps, retour en enfance, et on fait marcher les neurones ! Il va sans dire que je veux un sans faute ! ;-)














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lundi 13 août 2012

La BD du Lundi : New-York Trilogie

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Je vous ai déjà dit tout le bien que je pensais de Phil Cordier, de son blog passionnant et de ses 3 ouvrages de référence consacrés à Spiderman, The Spirit et Daredevil. Mais s'il y a vraiment une chose dont je lui suis particulièrement reconnaissant, c'est de m'avoir donné envie de découvrir l'oeuvre de Will Eisner dont j'ignorais tout. Après un premier contact avec Affaires de famille où une réunion familiale tourne rapidement aux règlements de compte (ouvrage que j'avais vraiment aimé mais dont j'avais regretté de ne pas en avoir eu un peu plus à me mettre sous la dent), j'ai embrayé sur du lourd avec New-York Trilogie qui regroupe en un seul volume les ouvrages La ville, L'immeuble et Les gens.

Dès le début de la lecture de La Ville, on est happé par le talent de dessinateur de Will Eisner. Personnellement, ça m'aura vraiment marqué. New-York sous toutes les coutures, des quartiers populaires aux quartiers plus huppés. New-York vue à partir d'une bouche d'égout, d'une bouche à incendie, d'en haut, d'en bas. Une multitude de saynètes comme autant d'instantanés de la vie urbaine où toutes les classes sont représentées, dans ce qu'elles ont de plus vrai, de plus drôle, de plus tragique, de plus pathétique aussi parfois. Will Eisner dépeint une société vraie mais toujours avec beaucoup de tendresse. A l'instar d'un Woody Allen dans ses films, Eisner aime New-York. Et c'est en la faisant vivre par le biais de ses habitants qu'il lui rend le plus bel hommage. La force de ces tranches de vie prises sur le vif est renforcée par un dessin réaliste et un encrage incroyables de maîtrise mais j'ai surtout été bluffé par la force de son découpage, de ses angles de vue. J'ai eu cette impression qu'il savait tout faire. Et puis, même si le format est celui de saynètes, Eisner est un conteur d’histoires remarquable. C'est passionnant, fluide, touchant.







Dans L'immeuble, Eisner s'intéresse surtout à un environnement en perpétuelle évolution et aux répercussions que ces pertes de repères peuvent avoir sur nos propres vies. On détruit des immeubles comme on arracherait des arbres. Des immeubles chargés de vie et d'histoire(s). On rompt des habitudes de vie pour en imposer d'autres. A un rythme tel que ça se passe dans la plus profonde indifférence, dans la plus grande normalité. Parce que le monde tourne vite. 





Enfin, Les gens, 3e partie de cette superbe intégrale, renvoie à l'anonymat qui touche tous ces gens qui grouillent, qui s'affairent, s'activent, vivent. Mais dans Sanctum, Pincus, le personnage principal de l'histoire, ne souffre pas de cet anonymat. Non seulement il n'en souffre pas, mais en plus il fait tout pour l'entretenir. Je ne peux pas cacher que je me suis un peu retrouvé dans ce personnage, malgré le paradoxe en ce qui me concerne d'une certaine dualité qui fait que je voudrais à la fois être transparent et en même temps bien plus visible que je ne le suis actuellement.






Je pourrais dire tellement de choses sur tout le bien de je pense de New-York Trilogie. Mais aimer particulièrement une oeuvre ne signifie pas trouver les mots qu'il faut pour faire envie ou pour dire ce que l'on ressent. J'ai pris une claque, voilà tout. Je possédais ce pavé depuis quelques mois maintenant et j'attendais LE moment où il me ferait un appel du pied pour que je m'y plonge dedans. C'est peu de dire que je n'ai pas été déçu et que l'ensemble de ces tranches de vie, comme le prisme de millions d'existences et donc forcément un peu de la nôtre, n'a pas fini de m'émouvoir. L'un de mes plus beaux achats, à bien mettre en valeur dans une bibliothèque ! 

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lundi 6 août 2012

La BD du Lundi : Batman Année Un




Parfois, je me demande sur quelle île coupée du monde j'habite. J'adore Miller et Mazzucchelli et je suis quand même complètement passé à côté de ce petit bijou qui revisite les origines de Batman. Heureusement, Urban Comics ayant eu la bonne idée de rééditer la série, j'ai pu enfin rattraper mon retard de lecture.




Miller part des fondamentaux (Traumatisé par le meurtre de ses parents alors qu'il n'était qu'un enfant, Bruce Wayne tente d'éradiquer la vermine de Gotham City, sous les traits de Batman) mais cela ne l'empêche pas de se réapproprier le mythe et de développer une intrigue solide, toute en noirceur,tournant quand même essentiellement autour de l'inspecteur Jim Gordon. Miller signe un scénario très urbain où tout est une nouvelle fois synonyme de pouvoir et de corruption dans un Gotham gangrené par le crime et les magouilles politiciennes. Gordon va devoir s'employer pour faire sa place dans un monde où le danger est partout, surtout auprès de ses collègues. L'ensemble se lit avec énormément de plaisir même si la fin est un peu abrupte. En tout cas, moi, je ne l'ai pas vue arriver. La traque de Batman est impressionnante mais ne nous y trompons pas : le héros de l'histoire, c'est l'inspecteur Gordon. Miller aime visiblement beaucoup ce personnage de flic intègre dans un milieu extrêmement hostile et c'est sans doute pour ça qu'il ne va pas jusqu'à certaines extrémités, en épargnant finalement ceux qui lui sont proches. Et comme il fallait bien également poser les (fragiles) bases du Batman sauveur du peuple, l'ensemble est plutôt cohérent.




Au dessin, David Mazzucchelli fait une nouvelle fois des merveilles, bien qu'à mon sens Daredevil : Born Again reste son plus beau fait d'armes. J'adore ce dessinateur dont le style sied particulièrement à la noirceur de Gotham, ville sale et pourrie jusque dans ses bas-fonds les plus obscurs. Il signe aussi un remarquable tour de force lors d'une traque gigantesque des forces de l'ordre sur Batman où son sens du découpage très cinématographique fait une nouvelle fois merveille. L'étau se resserre sur l'homme chauve-souris et la tension est palpable à chaque case. Franchement, à part une ou deux représentations de Batman qui m'ont laissé perplexes (mais c'est bien pour pinailler) et quelques menus soucis de lisibilité en de très rares occasions, il n'y a rien à jeter.




Au final, Batman Année Un est un ouvrage hautement recommandable, d'autant qu'il repose les bases de la genèse de Batman et de ses difficultés à lutter contre le crime. Il a aussi l'avantage de proposer un angle intéressant en mettant le futur commissaire Gordon au centre d'intrigues mafieuses dont les connections le dépassent. Pour autant, ne vous attendez pas à voir surgir le Joker, le Pingouin, l’Épouvantail ou tout autre "vilain" costumé. On retrouve certes le procureur Harvey Dent mais il est encore l'allié de Batman, bien loin du retors Double-Face qu'il sera quelques années plus tard. Pour le reste, avec Frank Miller au scénario et David Mazzucchelli au dessin, on ne peut pas de toute façon être déçu. Bienvenue dans l'enfer de Gotham.

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