jeudi 31 mai 2012

L'écrit du Jeudi : Genèse d'un billet culte




-Il commence à se faire tard, tu te rappelles que c'est le jour de l'écrit du jeudi. Tu es à ce point en manque d'idées ?
-Oui là j'avoue que je suis comme qui dirait en panne sèche.
-Parle de Denis, il aime bien ça et puis c'est souvent rigolo.
-Tu veux rire ? La dernière fois, alors que je ne l'ai même pas cité explicitement, ça m'a coûté 500 euros ! Pour ce prix là, j'aurais dû lui en faire baver dans ma nouvelle de jeudi dernier, histoire d'en avoir pour mon argent ! Il n'attend que ça, devenir un personnage récurrent de mes délires hebdomadaires... Il peut attendre longtemps ! 
-Oui bon, j'ai compris, je n'insiste pas... Et si tu laissais ton esprit vagabonder ? Il finira bien par en sortir quelque chose.
-C'est ça ta solution miracle ??? Ça fait des heures que mon esprit vagabonde et que j'attends qu'il se décide à me faire un compte-rendu ! Esprit, es-tu là ? Un coup pour oui, deux coups pour non, ha-ha-ha, la bonne blague ! 
-Ressors une vieillerie de ton ancien blog, je suis bien certaine qu'il y a encore des nouvelles que tu n'as pas rapatriées. Et hop, un billet express avec un plaisir nostalgique coupable en prime pour tes lecteurs ! 
-Ben voyons ! Et je donne le bâton pour me faire battre ! Je les entends déjà, les mécontents. Billet de faignant, paresse honteuse, mépris de ceux qui viennent par ici etc, etc. Je les vois comme s'ils étaient ici avec leurs petites phrases mesquines. Eh bien non, ils n'auront pas ce plaisir ! Je vais me remuer le popotin et leur proposer du sensationnel, du jamais vu, du lourd de chez lourd ! Je serai là où personne ne m'attend ! 
-Bon, je te laisse chercher alors... parce que l'heure tourne ! 

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-Alors, c'est bon ? Tu as trouvé ? 
-Dis-moi juste qu'on les a, les 500 euros ! 

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lundi 28 mai 2012

La BD du Lundi : La Mort de Staline




Au départ, à la sortie du premier tome en octobre 2010, La Mort de Staline était surtout pour moi prétexte à retrouver enfin le toujours trop rare Thierry Robin, auteur de Koblenz et surtout de la série passionnante en 4 tomes Rouge de Chine. J'avais bien aimé la première partie de La Mort de Staline mais je savais qu'il me faudrait attendre le tome 2 pour pleinement en apprécier l'histoire dans son ensemble.




Mai 2012 : Nous y voilà. Fabien Nury au scénario et Thierry Robin au dessin nous gratifient de la suite et fin d'un diptyque superbe et prenant de bout en bout. Cette fois, je me suis vraiment laissé happer par l'histoire en la reprenant depuis le début. Les BD historiques ne sont pas vraiment ma tasse de thé d'ordinaire mais là, des séries de cette qualité, j'en redemande ! La série se présente comme une fiction inspirée de faits réels, et pour cause, l'histoire relate les jeux de pouvoirs qui ont suivi l'attaque cérébrale de Staline. Ceux qui se voient calife à la place du calife avancent leurs pions, ne reculant devant aucune bassesse ni aucun crime mais, comme souvent, les plus calculateurs et malins ne sont pas forcément ceux que l'on croit.




Difficile pour le non historien de savoir exactement où est la part de réalité et de fiction mais, pour m'être moi-même un peu documenté à l'issue de ma lecture, les auteurs se sont quand même appuyés sur de solides sources. Les personnages ont réellement existé, l'excès de méfiance de Staline (qui ira jusqu'à supprimer ses propres médecins lui faisant du coup cruellement défaut par la suite) est tout aussi bien rendu de même que la manipulation de l'opinion ou les zones d'ombres entourant le décès du dictateur etc. Bref, si La Mort de Staline a sa part de fiction, les références historiques n'ont hélas pas manqué pour faire de ce diptyque une oeuvre forte, cynique et d'une noirceur absolue.




Christian, si tu me lis et si tu cherches une occasion unique de te mettre à la BD puisque nous en parlions tout récemment encore, voici une oeuvre complète en deux volumes qui devrait passionner le féru d'Histoire que tu es. Un vrai et gros coup de coeur incroyablement bien ciselé et d'une richesse graphique hors-norme, dans les méandres et la folie des arcanes du pouvoir dans l'ex-URSS de 1953. Cette recommandation est bien évidemment valable pour l'ensemble de ceux qui me font le plaisir de venir me lire car, et je suis bien placé pour en parler, il n'est pas nécessaire de connaître cette période trouble pour apprécier  ces deux albums prenants de bout en bout.

En un mot : In-dis-pen-sa-ble ! 


La Mort de Staline : Une Histoire vraie... soviétique
Tome 1 : Agonie (disponible)
Tome 2 : Funérailles (disponible)
Editeur : Dargaud

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samedi 26 mai 2012

Le Dessin du Samedi : William Vance


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En 1992, à l'époque où je trouvais encore un semblant d'intérêt à me rendre au festival de la BD d'Angoulême, j'étais reparti avec cette superbe oeuvre, exemplaire 316 / 500  signé par l'auteur William Vance.

Cette affiche, forcément sous verre, a donc 20 ans (le dessin original date lui de 1983) et je ne m'en lasse pas. Univers de pirates, galion majestueux sortant de la brume, teintes bleues du meilleur effet, silence que l'on imagine pesant malgré le mouvement des rames sur l'eau, ce dessin me fait frissonner à chaque fois que je prends vraiment le temps de m'y arrêter. Quelle beauté du trait, quelle maîtrise de la couleur ! Cette oeuvre tirée de l'univers de Bruce J Hawker (dont j'ignore absolument tout) reste ma préférée et trône fièrement dans mon bureau.

Pour moi, William Vance, c'est XIII, une série passionnante en son temps avant de se traîner lamentablement dans ses derniers segments. Et les séries "parallèles" propices à user le filon jusqu'au bout me laissent perplexes. C'est aussi l'un des quatre dessinateurs ayant oeuvré sur la série Bob Morane. Mais Bruce J Hawker, je n'en avais jamais entendu parler. Pas bien grave.

Parce que je retiendrai avant tout de William Vance, c'est clairement ce dessin là ! 

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jeudi 24 mai 2012

L'Ecrit du jeudi : Echec et Mat




Vis chaque jour comme si c'était le dernier, se plaisent à dire certains qui ne connaîtraient même pas leur bonheur s'ils y parvenaient Ce dont je doute un peu, tellement nous sommes peu libres de notre destin. On nous rabâche qu'on a le choix. Là-aussi, je suis sceptique. A t-on au moins le choix de faire les bons ? Ou uniquement ceux qui s'imposent à nous ? Avons-nous seulement la moindre once de liberté ?

Si je considère que ce jour est le dernier, alors je devrais par exemple vite faire mon testament. Mais quelle curieuse idée ce serait de passer l'ultime jour sa de vie à entasser des volontés imprécises sur quelques feuilles éparses, non ? N'y aurait-il vraiment pas autre chose à faire ? 

Je serais bien incapable de savoir si demain sera un autre jour en fait. J'ai au moins ce choix. Vivre ou mourir. Mourir ou mourir devrais-je dire. Car est-ce vivre que de voir les jours s'égrener depuis une cellule de prison ? Ou est-ce comme une petite mort, plus lente mais tout aussi insidieuse ?

Les masques viennent de tomber et j'ai perdu. Je pensais avoir commis le crime parfait mais mes certitudes se sont embrasées en même temps que mon alibi. Ça m'apprendra à être davantage dans ma tête que dans celle des gens. Lui aurait pu anticiper. Prévoir et agir en conséquence. Avoir toujours un coup d'avance. Mais bon, je l'ai tué et je ne pense pas pouvoir revenir en arrière. Il ne manquerait plus que ça, tiens, que ce petit con prétentieux revienne d'entre les morts me hanter. Et bien non, reste bien où tu es, sale enfoiré. J'en ai raté des choses dans ma vie mais toi, je ne t'ai pas loupé, joueur d'échecs de mes deux ! Je vais certainement le payer cash maintenant. J'espère que vous faites crédit ou que vous prenez les chèques en bois, messieurs les policiers. Parce que, je ne sais pas si vous savez mais... les temps sont durs, à ce qu'il paraît.

Je souris péniblement. Ils n'étaient pas encore là que je m'y voyais déjà. Ils ne tarderaient plus maintenant. Je devais me décider. Les attendre ou leur échapper encore. Une ultime fois. Mes mains caressèrent l'arme. Le choix était-il donc si évident que je ne puisse finalement m'y soustraire ?

J'avais pêché par orgueil, persuadé d'avoir tout prévu. C'était si mal me connaître. C'est mon éternel problème. Je crois me connaître et j'ignore tant de choses. Le tuer m'a rendu plus fort. M'a donné une assurance que je ne pensais pas posséder. Jouer au chat et à la souris avec les forces de l'ordre n'a fait qu'accentuer cet état de grâce où tout me semblait permis. Où je me sentais invincible. Sauf que je ne l'étais pas. Et lorsque l'armure s'est fendillée et que je me suis retrouvé face à moi-même, le constat a été sans appel : je n'étais rien. Et sa mort n'y avait rien changé.

J'entends les sirènes au loin. C'est le moment. Où se situe la lâcheté ? Dans le fait de vivre ou de mourir ? Le pire serait de vouloir les emmerder tous et au final de n'emmerder personne. J'aurais au moins voulu profiter un peu plus de ma victoire sur cet enfoiré qui s'était barré avec ma femme et mon fils. Surtout que, vraiment, mon alibi tenait la route. J'étais forcément chez moi à l'heure du meurtre, messieurs les jurés, puisque j'étais en train de rédiger un courrier sur l'ordinateur, enregistré à la même heure que celle du crime commis à une heure de route de mon domicile. Je pensais les tenir avec ça. Mais mon complice avait craqué. Un informaticien balèze qui avait pris possession de mon ordi à partir du sien. Pour 5 000 euros, il avait été trop content de me rendre ce service à l'heure dite, sans me demander la moindre explication. Dommage qu'il ait pris peur en voyant que sa petite bidouille avait servi un meurtre sauvage. Il ne pouvait cautionner ça. J'aurais peut-être du supprimer tout témoin mais je ne suis pas un tueur. Et on n'est pas dans un film. L'autre, c'était différent. Il fallait que je le fasse. Ah ! Quand je repense à ma femme qui voulait en baiser deux et qui se retrouve sans personne ! Lui, je devais me le faire. Mais ça ne compte pas. Parce qu'autrement, je ne suis pas un tueur. Pas un tueur.

L'informaticien, bien qu'ayant fait dans son froc, il m'a quand même prévenu. Pour les flics. Qu'il les avait appelés et qu'ils allaient rappliquer. Quelle délicate attention vraiment, merci ! D'ailleurs, ils sont là. Des crissements de pneus, des portes qui claquent, des ordres que l'on donne. Toujours les mêmes. Encerclez la maison. Ne tirez pas sauf en cas d'absolue nécessité. Et patati. Et patata.

La sonnette retentit. Au moins, ils sont civilisés, ils s'annoncent, c'est bien. Bon, et moi, je fais quoi ? J'ai tellement caressé cette arme depuis dix minutes que j'ai l'impression qu'un lien s'est tissé entre elle et moi. Une sensation étrange, comme si nous appartenions l'un à l'autre. Mes doigts continuent de la parcourir. Et dehors, ils s'impatientent.

Je ne réponds pas. Du coup, je sais qu'ils entreront de force. Ce n'est qu'une question de minutes. De secondes même. Je vais devoir faire un choix. Je sens qu'une nouvelle fois, ce sera davantage un choix qui s'impose à moi. Qu'il soit bon ou mauvais, on n'en est plus là. L'once de liberté que je cherchais tout à l'heure, elle est là, à portée de main. Infime mais bien là. Si près. Si loin.

Ma liberté, je la reprends  en même temps que mes doigts pressent la détente.

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lundi 21 mai 2012

La BD du Lundi : Les Schtroumpfs de l'ordre


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N'ayant rien lu de made in schtroumpf depuis la superbe version 2011 du Schtroumpfissime, c'est avec un plaisir non dissimulé que je me suis procuré le 30e tome, Les Schtroumpfs de l'ordre aux éditions du Lombard. Le thème était séduisant, renvoyant bien évidemment à la politique sécuritaire du moment. Parce que les schtroumpfs connaissent des querelles de voisinage de plus en plus fréquentes, le Grand Schtroumpf décide d'instaurer des lois et un "service d'ordre" pour les faire appliquer avec, à sa tête, le toujours très pointilleux schtroumpf à lunettes dont l'excès d'autorité et de zèle passera plutôt mal chez nos petits bonhommes bleus. Il y a donc forcément un peu du schtroupfissime dans le rapport autoritaire qu'entretiennent les schtroumpfs de l'ordre avec le reste de la population, toutes proportions gardées évidemment puisque l'on n'en vient quand même pas aux mêmes extrémités. 




Les Schtroumpfs de l'ordre est, pour moi, typiquement le genre de BD frustrante avec une première partie sans fausse note, avec un scénario remarquable de maîtrise et de drôlerie, et une seconde partie qui ne tient pas ses promesses et qui alourdit considérablement le propos... et l'histoire tout court d'ailleurs. Heureusement, les superbes dessins de Jeroen de Conink, très agréablement rehaussés par les couleurs de Nine Culliford, nous permettent néanmoins de passer le cap. Mais quand même, quel dommage que Alain Jost et Thierry Culliford aient soudainement embrayé de manière aussi poussive ! 




Car vraiment, la première partie confine au chef-d'oeuvre avec des situations extrêmement plaisantes, le scénario emporte l'adhésion, les répliques font mouche. Je me suis même fait la réflexion qu'il y avait, l'espace de quelques pages, un retour à l'âge d'or des schtroumpfs, du temps où l'immense Peyo nous régalait de ses histoires simples et pourtant si passionnantes. Jusqu'au début de la grande fête estivale organisée par les schtroumpfs, tout va bien. Ensuite, ça se gâte avec les méfaits d'un mystérieux individu qui sabote les installations de la dite fête, bien décidé à faire tourner en bourrique les schtroumpfs en général et les schtroumpfs de l'ordre en particulier. Là, ça traîne en longueur, les actes de vandalisme s'enchaînent au détriment de l'humour, la fin est expédiée et ne convainc guère une fois l'identité du fauteur de troubles révélée. On comprend bien le message que les scénaristes ont cherché à faire - maladroitement- passer mais l'ensemble tombe un peu à plat.




Les Schtroumpfs de l'ordre reste un bon album sur lequel on aurait été plus indulgent si la première partie n'avait pas été si réussie. C'est tout le paradoxe de ce 30e titre. L'excellence du début rend la suite forcément frustrante. Cela étant, l'univers de Peyo est respecté, le charme opère indiscutablement et, une nouvelle fois, le dessin est un régal pour les yeux. A défaut du millésime attendu, un bon cru donc. 

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samedi 19 mai 2012

Le Dessin du Samedi : Ron Frenz



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En général, quand on est gamin / ado et qu'on dévore une bonne vieille BD, on ne s'attarde pas trop sur "qui fait quoi". On dévore. La passion pour les dessinateurs ou encreurs à proprement parler n'intervient que plus tard. Mais le nom de Ron Frenz, je l'ai enregistré tout de suite, lorsqu'il a repris Spider-man au milieu des années 80. Et pour cause ! Il prenait le relais de John Romita Jr et cela ne plaisait pas à tout le monde. Le courrier des lecteurs de Strange était assez passionné à l'époque et Ron Frenz avait au moins autant de détracteurs que de fans.

Si on passe outre la déception que j'avais eue à l'époque moi aussi de ne plus voir Romita Jr aux commandes de mon perso Marvel préféré, j'avoue que le style de Ron Frenz m'a immédiatement séduit. Un peu étrange quand on sait que certains n'hésitèrent pas à comparer son travail avec celui du tout premier dessinateur de Spidey, Steve Ditko dont je n'appréciais pas du tout le style, indépendamment de son talent que je ne conteste pas, chacun ses goûts.

Bref, j'ai adoré Ron Frenz à cette époque où, de surcroît, les scénarios de Roger Stern puis de Tom De Falco étaient des plus plaisants. Une guerre des gangs passionnante mettant en scène, entre autres, le Caïd, La Rose et Le Super-Bouffon, la première apparition du costume / symbiote noir de Spiderman, une très bonne mise en valeur de la vie "civile" de Peter Parker, vous mélangez tout ça et vous obtenez un pan emblématique de la mythologie arachnéenne de ces années-là. La couverture du numéro 260 de Amazing Spiderman en est une parfaite illustration. Admirez le travail ! 

Ron Frenz, c'est un dessin faussement dépouillé, voire naïf par certains aspects, mais bougrement dynamique et très expressif. Avec une qualité dans la mise en scène où rien n'est superflu. Et un vrai sens du rythme. Dommage qu'à mon sens, il n'ait jamais retrouvé la totalité de son génie depuis. Principalement dans la série Spider-girl, personnage qu'il a pourtant co-créé avec son compère de toujours, Tom de Falco. En même temps, je déteste cette série qui se situe dans une sorte d'univers alternatif où Peter Parker, plus âgé, est papa d'une adolescente qui va devenir Spider-girl qui dispose, à l'instar de son célèbre père, de certains pouvoirs. On peut d'autant moins se délecter du trait de Ron Frenz que ce dernier se partage le travail avec le dessinateur Pat Olliffe qui est pour moi ce qui se fait de pire niveau dessin. Mais bon, je m'égare. Restons en à ce que Ron Frenz a fait de mieux c'est-à-dire son superbe travail sur Amazing Spider-Man à partir de 1984.

Et pour ceux qui voudraient parcourir une partie de cet âge d'or sans se ruiner, Panini réédite ce mois-ci les premières aventures de Spider-Man avec son costume noir. Première partie (sur deux) déjà disponible depuis le 15 mai pour 5,90 euros. Idéal pour découvrir Ron Frenz à son zénith ! 




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jeudi 17 mai 2012

L'Ecrit du Jeudi : Bruxelles, mon amour !






Le Manneken Pis semblait se foutre de ma gueule. Il faut dire que je les accumulais depuis que j'avais posé les pieds à l'aéroport de Bruxelles Charleroi. Déjà, j'avais fait un bide en débitant une ânerie avec l'accent belge, façon Jacques Villeret dans Le Diner de Cons :  "Québec Charlebois, c'est bien ici uune foois ?". Enfin, moi je m'étais bien marré. Les belges présents, moins visiblement. Quand on n'a pas d'humour...

J'étais arrivé de bonne humeur, avec ma bonhomie légendaire, mais épuisé. Ah, ces vols low-cost où il faut se relayer pour pédaler. Pas cher mais si on tombe sur un passager un peu moins sportif que les autres, je vous dis pas les trous d'air que ça provoque ! Et  quand VOUS êtes le passager en question et que l'ensemble des autres voyageurs se met à vous regarder méchamment (du genre c'est pas le moment de piquer du nez), ben, vous pédalez tout de suite plus vite ! Oh que oui ! Même que nous étions finalement arrivés en avance sur l'horaire prévu.

J'étais là pour un petit week-end tranquille, histoire de visiter Bruxelles et ses monuments, son Centre National de la BD, ses bons restaurants, ses hôtels aux chambres confortables. Mais les visites, ce serait pour demain ! Car il se faisait déjà tard et une nuit réparatrice à l'hôtel me ferait le plus grand bien !

Les hôtels à Bruxelles, il faut se méfier. Moins c'est cher, plus tu dois faire ton lit toi-même. Héé oui, à ce prix là, la femme de ménage n'est pas comprise, forcément ! Et si en plus tu es français, tu dois même nettoyer la chambre de ceux qui t'ont précédés. Hop, un coton-tige usagé par ci, un préservatif par là, pouh, ça sent le fauve, m'étonnerait qu'ils aient aéré... Les auberges de jeunesse en Belgique, ça le fait pas ! 

Les restaurants belges sont également très particuliers : moins tu payes, moins tu as de plats. Mais si tu payes plus, tu peux manger plus. Waouh, c'est trop bien pensé ! Ah ? C'est partout pareil ? Mince alors ! On ne me dit jamais rien de toute façon... 

Ce que j'ignorais, c'est qu'il y avait des Gay Pride en Belgique. Première nouvelle. La Belgian Pride pour être exact. Dix-septième du nom. Pile poil le week-end de mes vacances bruxelloises. Pile poil quand je m'apprêtais à visiter quelques musées et autres monuments de la ville. Drag Queen, perruques bariolées, musique techno à fond, rien ne me fut épargné. Étonnamment, je me surpris à me prendre au jeu. Une perruque bleue fluo plus tard vissée sur la tête, j'avais intégré le cortège festif, dansant en rythme sur les airs dance et techno. L'éclate totale ! Quand je pense que j'aurais pu m'emmerder à faire le touriste lambda... Ah ! Vraiment, je n'étais pas venu pour rien ! J'ai juste regretté de ne pas avoir apporté mon saxo, j'aurais foutu une de ces ambiances ! Mais bon, ce n'était pas possible, vu que mes bagages faisaient déjà 9,8 kg et que je ne devais pas dépasser les 10. Eh oui, partir en vacances, ce n'est pas rien, c'est un calcul permanent ! Tant pis pour le saxo...

Bon, j'ai quand même fait le Centre National de la Bande-Dessinée... C'est pas mal mais il y a des sans-gêne qui garent leur 2 CV dans le hall et j'ai trouvé ça assez inélégant. J'y ai mis quelques tags, histoire de quand même leur faire comprendre que non, ce n'était pas bien de stationner n'importe où ! L'exposition permanente n'était pas folichonne. Je n'avais pas eu la chance, comme mon ami Franck, de voir celle consacrée aux 50 ans des Schtroumpfs en 2008. Heureusement, il y avait des informations très intéressantes sur l'architecture du CNBD ! 

Au final, j'ai quand même passé un bon moment et un week-end bien dépaysant, quoique un peu court ! Et je ne vous dis pas les mollets que je me suis fait en l'espace de deux heures de vol ! La Belgique, y'a pas à dire, c'est le pied ! 


A votre avis, qui a été le héros de ces aventures à peine exagérées vu que c'est vraiment pas le genre de la maison ?

a) Isa, en pleine crise de la trentaine, pendant que Laurent se tape tout le boulot à la maison
b) Christian, parce que "Le changement, c'est maintenant !"
c) Nath toujours partante pour se déguiser et faire la fête ! 
d) Denis en free lance pour le Guide du Routard
e) Le passant qui passe, parce qu'il n'est peut-être pas encore passé partout
f) François alias le e)
g) Phil Cordier parce que j'aime bien le citer et qu'il a un super blog, même si ça n'a rien à voir
h) Un autre
i) Tous à la fois

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lundi 14 mai 2012

La BD du Lundi : Spider-man

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Et plus particulièrement The John Romita's The Amazing Spider-Man : Artist's Edition. Ça, c'est du titre ! 
C'est bizarre, j'étais persuadé de vous avoir parlé de ce petit bijou mais je n'en retrouve aucune trace dans la rubrique BD du lundi... Bon, s'il y a doublon, vous me le dites... Va vraiment falloir que je fasse la liste de mes sujets déjà traités dans ce blog sinon je vais finir par ne plus m'y retrouver.

Ce bouquin, c'est la Rolls Royce de l'âge d'or du comics. Ce volume consacré au Spider-man de John Romita Sr, édité par IDW Publishing est de toute beauté, de grande taille afin de respecter au mieux le format des planches originales qui ont été scannées en haute définition pour l'occasion, sur un papier de qualité. La couverture, rigide évidemment, n'est pas en reste avec un léger effet relief du plus bel effet. L'avantage de cette édition luxueuse est de présenter les planches originales donc d'époque (dont certaines n'ont pas du être évidentes à retrouver avec les collectionneurs all around the world car on remonte quand même à la fin des années 60) avec les annotations quand il y en avait, quelques traces de crayon parfois visibles sous la partie encrée etc. Le grand format permet surtout de profiter pleinement du trait de l'artiste et de voir ainsi ces BD cultes sous un autre angle qui rend vraiment hommage au talent de John Romita. Je vous laisse admirer quelques planches qui valent mieux qu'un long discours ! (Photos glanées sur le net, pas question que j'abîme mon exemplaire, maniaque comme je suis). Il vous faut vraiment imaginer la taille de l'ouvrage pour avoir une idée de la beauté de l'ensemble auquel ces quelques vignettes ne rendent pas justice. En terme de qualité et de format, vous pouvez vous référer aux Intégrales VO de Gaston par exemple pour vous donner une idée, si vous avez déjà eu la chance de parcourir ces sublimes ouvrages édités par Marsu production.








Bon, moi, au départ, idéalement, j'aurais voulu cette version ci-dessus encore plus limitée que la précédente car hors commerce avec couverture différente et exemplaire signé par les deux maîtres, Stan Lee et John Romita. Mais comme la version "normale" coûte déjà un bras (et encore, si je n'avais pas eu la chance de me le procurer via Londres, j'aurais du passer par les USA car bien évidemment, on ne trouve pas ça par chez nous), j'ai du me faire une raison. Un jour peut-être...


Et pour ceux qui voudraient en apprendre un peu plus sans se ruiner, voici une petite vidéo de présentation (8 minutes quand même !) que je ne résiste pas à l'envie de partager avec vous ! (merci à Jarvis de m'avoir fait découvrir ce lien sur Marvel Custom's) Juste pour le plaisir des yeux...



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samedi 12 mai 2012

Le Dessin du Samedi : Fastner & Larson

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Un blog, ça n'a l'air de rien, mais c'est en constante évolution. Les libellés, le contenu, l'image d'arrière-plan... Il y a toujours quelque chose à revoir, en espérant à chaque fois que les menus changements apportés continueront à satisfaire mes quelques lecteurs.

La rubrique du samedi a subi quelques modifications. Si son libellé ne change pas, son contenu fait, en quelque sorte, peau neuve. Je n'ai actuellement plus vraiment la motivation pour faire un dessin chaque samedi. A cela s'ajoute une certaine frustration de ne faire "que" des reproductions et de ne pas évoluer techniquement, surtout au niveau du matériel que je pourrais employer. Pour autant, je ne renonce pas catégoriquement à dessiner (Nath non plus, du reste) et il se peut que je me risque à quelques crobards ci et là dans La Loterie du Vendredi.

Dorénavant, le Dessin du Samedi mettra en avant, par le biais d'une ou plusieurs oeuvres, un dessinateur, illustrateur, peintre de l'univers BD / Comics. Cela me permettra aussi de me focaliser le lundi uniquement sur le contenu d'une BD et pas forcément sur ses auteurs.




On commence aujourd'hui par un duo que je ne connaissais pas encore ce matin et que j'ai découvert via mon forum de prédilection, Marvel Custom's : Steve Fastner & Rich Larson. Duo car les deux compères bossent ensemble depuis 1976, Larson dessinant et Fastner peignant à l'aérographe pour des résultats bluffants.


Si les toiles issues du monde des super-héros ne représentent qu'une petite partie de leur oeuvre, ce sont bien évidemment celles-ci qui ont attiré mon regard. Notamment Old Dark House où Spiderman a fort à faire avec le vampire Morbius. Je trouve cette composition parfaite : scène dynamique, atmosphère glaciale renforcée par les couleurs froides, le souci du détail (la toile avec un type au faciès inquiétant, genre descendant de Dracula, le salon très détaillé en contrebas...). Je rêverais bien de moi heureux détenteur de cette tuerie, si Loana voulait bien se faire oublier...


Autre exemple avec Spiderman qui montre à quel point Larson épouse avec facilité le style des plus grands (ici un hommage évident à l'âge d'or du tisseur, époque Ditko / Romita). Graphiquement, son Spidey n'a plus grand chose à voir avec le précédent et pourtant c'est superbe en tous points.


Ah ! Que seraient Larson & Fastner sans leurs pin-up ? Héroïnes aux formes plantureuses toujours fourrées dans des situations pas possibles (et encore, là, elle s'en sort bien !), les filles des deux collaborateurs renvoient au cinéma SF / Horreur des années 50. Merci à Doom de m'avoir fait découvrir ces dessinateurs ! Que c'est beau ! 


Rom, le chevalier de l'espace (Rom the spaceknight pour les puristes), était un des héros incontournables de l'univers Marvel dans les années 80 sous le trait très inspiré de Buscema. J'adorais cette série, très noire en comparaison des autres parues dans les Strange, Nova et consorts. Et encore, je suis bien persuadé que la censure, si frileuse à l'époque, a du faire de jolies coupes franches. Mais bon, c'était une série géniale et l'illustration hommage du duo pète un max. Quand je vous disais qu'il ne fait pas bon être pin up chez Larson & Fastner...


Là, c'est pour le plaisir. J'adore le visage plus offusqué qu'horrifié de la jolie demoiselle, sa chevelure flamboyante, son t-shirt, son...euh... ses...pfou... je m'égare, là... Moi qui étais vertueux et tout et tout, toute mon éducation est à refaire, merci les mecs ! 


La Chatte Noire est l'un de mes personnages préférés, surtout à ses débuts. La représentation qu'en font Larson & Fastner me laisserait presque sans voix. Et sans bras probablement si je devais l'acquérir. Je ne veux même pas savoir le prix, tiens, ça vaut mieux ! 


Quand je vous parlais des films des années 50 / 60, on y est et on s'y croirait vraiment ! Les deux compères s'y entendent pour recréer une atmosphère ! Quelle composition là-encore ! 


Et on termine parce que Larson & Fastner savent faire de mieux : des filles toutes en formes toujours mal barrées, dans une ambiance érotico-horrifique propre aux films et comics de l'époque. Vu la taille de la flamme, faudrait un sacré courant d'air ou un foutu miracle pour la sortir de là ! 

Bon, vous l'aurez compris : j'ai pris une claque ! Une vraie de vraie. J'ignorais tout de Larson et Fastner. Quand je pense que je me coucherai ce soir moins bête et plus émerveillé qu'au petit matin... elle est pas belle la vie, avec ses petits bonheurs simples ? :-)

(Larson & Fastner, c'est aussi à savourer ICI)

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lundi 7 mai 2012

La BD du Lundi : Clown

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Clown est un... clown. Jusque là, j'espère que vous suivez. Un clown itinérant qui se déplace de village en village avec sa roulotte et son cheval comme seuls bagages. Sa vie change lorsqu'il découvre un bébé abandonné qu'il décide alors de prendre sous son aile. La petite Zoé grandit et fait le bonheur du clown solitaire. Une nuit va tout changer, lourde de conséquences pour les deux personnages.




Cette BD est pour le moment un OVNI pour moi mais je pense que plusieurs lectures sont nécessaires pour bien s'imprégner de Clown, de Louis et Jean-Louis Le Hir aux éditions Mosquito. Et pour en capter toutes les subtilités, les non-dits, les richesses d'un dessin et d'une mise en couleurs qui créent une atmosphère si particulière. 

Les non-dits, il en est d'autant plus question qu'il n'y a aucun dialogue dans Clown. Juste quelques bouts de phrases, disséminés ci et là, apportent quelques précisions mais paradoxalement, ils seraient presque de trop et leur pertinence ne m'a pas toujours sauté aux yeux. 

Comme toute BD sans texte qui se respecte, l'ensemble se lit très (trop) vite, en quelques minutes mais je pense vraiment que l'ouvrage mérite qu'on s'y attarde, encore et encore afin qu'il se dévoile réellement à nous.


Clown a plusieurs atouts à faire valoir. Il est beau tout d'abord. Bougrement beau. Le panel des couleurs est superbe, tant dans des tons lumineux que dans d'autres plus sombres. Le dessin, particulier, a vraiment du charme et une identité propre qui sied à merveille ce genre d'histoire. C'est plutôt du côté scénario que j'aurais quelques réserves. Le pitch de départ n'a rien de franchement original mais ce n'est pas un problème tant le traitement est judicieux. 

En revanche, il y a un certain manque de lisibilité lors de certaines scènes. Vouloir tout suggérer au détriment des mots est fort louable et, la plupart du temps, bien maîtrisé. Mais c'est quelquefois un peu plus laborieux. Du coup, il manque un petit supplément d'âme qui m'aurait fait m'attacher un peu plus à Clown et à Zoé. Il y a un peu trop de silences pour que ces beaux personnages pourtant touchants nous attendrissent pleinement. Du coup, lorsque tout bascule dans l'horreur (avec une mise en scène très juste, sobre mais éprouvante et terrible), on regrette d'avoir le sentiment que les personnages nous ont un peu échappés depuis quelques pages, quelques cases. 




On peut aussi considérer que la fin est un peu expédiée. D'ailleurs, je m'étais fait la réflexion, aux deux tiers du livre, que Clown allait probablement être un diptyque. Ben non. Un peu dommage mais c'est tout le paradoxe de cette BD. Tout ne m'a pas convaincu et pourtant j'aurais aimé en avoir encore plus. Plus de jeunesse "insouciante" malgré les aléas de la vie et la pauvreté de leur condition de saltimbanques. Plus de moments partagés entre une Zoé adulte qui se cherche et un Clown un peu dépassé par une fille qui grandit et qui connait ses premiers émois. Un soupçon d'émotion supplémentaire lors de ces moments là et Clown aurait été, à mon sens, parfait.

Reste une très bonne BD dont la deuxième partie, bien plus sombre, la destine à un public averti. Nous ne sommes pas en présence d'une BD jeunesse mais bel et bien d'une BD adulte aussi tendre que tragique. Ce serait dommage, malgré les quelques réserves que j'ai pu faire et qui ne sont absolument pas rédhibitoires, de ne pas se laisser tenter.

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samedi 5 mai 2012

Le Dessin du Samedi

(cliquez pour agrandir)


François Roussel me rend maso, enfin, il faut croire. Après avoir tenté de reproduire son gorille qui faisait la couverture du tome 1 des Bêtes, je m'attaque aujourd'hui à Matt et Higgins. Bon, quand je dis aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait exact puisque je ne suis pas là. Mais bon, ce blog n'a ni queue ni tête, vous avez l'habitude ! 

Je suis mauvais pour les arrondis, les cercles, je n'arrive jamais à obtenir ce que je veux. Et je ne peux quand même pas passer ma vie à gommer ! Bref, vous l'aurez compris, ma difficulté chez Matt, c'est sa tête. Une fois cet écueil passé avec plus ou moins de réussite, ça déroule.

Higgins, ce fut une autre paire de manche ! Mettez le à la verticale et vous avez le fuselage d'une fusée (oups, pléonasme ???). Des courbes. L'horreur pour moi. Je ne sais jamais comment tourner ma feuille mais à l'horizontale, y'a pas moyen, j'y arrive pas. Ça parait tout con à dessiner mais pour avoir quelque chose de propre à l'arrivée sans entraînement, c'est un poil délicat. Mais on y arrive. Et une fois le dessin achevé, on se rend compte que, quand même, ces satanées pattes arrières sont bien éloignées de celles de devant et que Higgins n'est pas vraiment un teckel. Alors on repart au combat muni de sa gomme et hop, on y va gaiement. Ah, c'est mieux ! Pas parfait mais bien mieux ! 

Quand je pense que, gamin, je dessinais tigres, lions, girafes, rhinocéros d'après toutes les revues animalières possibles et inimaginables ou autres encyclopédies... et que maintenant je peine à dessiner un chien de BD ! C'est vraiment trop injuste !