mercredi 29 novembre 2017

Katanga : Nury et Vallée au meilleur de leur art !



J'ai écumé mon blog de long en large mais non, aussi incroyable que cela puisse paraître, je n'avais jamais évoqué la sortie de Katanga, la nouvelle tuerie scénaristique et graphique signée Fabien Nury et Sylvain Vallée, les deux compères du cultissime thriller historico-politique en 6 tomes, "Il était une fois en France".

Heureusement, je vais pouvoir me rattraper puisque le tome 2 (sur 3 prévus) vient de montrer le bout de son nez, à peine un an après la sortie du tome 1, une prouesse quand on admire le travail d'orfèvre du dessinateur Sylvain Vallée et des coloristes Jean Bastide et Luc Perdriset.

Retrouver Nury et Vallée ensemble est toujours un réel plaisir, un gage de qualité absolu mais il ont chacun collaboré de leur côté à de bien belles choses. De Fabien Nury, j'avais tout particulièrement apprécié La Mort de Staline (2 tomes) et Mort au Tsar (2 tomes également) avec le toujours formidable mais trop rare Thierry Robin (Rouge de Chine). De Sylvain Vallée, j'avais adoré le trait et le dynamisme sur le volet de XIII Mystery consacré à Betty Barnowsky, alors que j'avais pourtant depuis bien longtemps abandonné la série principale. Autant prévenir tout de suite : je ne peux pas être objectif sur Sylvain Vallée dont je considère, et je pèse mes mots, qu'il est l'un des dessinateurs actuels les plus talentueux, si ce n'est le plus talentueux. Son dessin semi-réaliste est d'une expressivité folle, sa mise en scène est toujours très inspirée, pleine d'audace et imprime un rythme d'enfer à l'histoire, quelle qu'elle soit.

Et autant dire que Nury a donné à son comparse Vallée de quoi s'en donner à cœur-joie. Katanga est un concentré de bruit et de fureur, de violence, d'explosions, de magouilles, de trahisons, de charme aussi. Autant de moments de bravoures pour lesquels Vallée façonne à chaque fois un écrin sur mesure, tant le monsieur est inspiré. Et que dire de la maîtrise scénaristique de Fabien Nury qui ancre toujours ses histoires dans une profonde réalité historique qu'il malaxe ensuite à loisir pour faire d'un univers existant le sien, peuplé d'êtres belliqueux sans foi ni loi, de barbares toutes machettes dehors de personnes avides, de femmes aussi belles que mystérieuses, offertes autant que vengeresses. Enfin, il est surtout question d'une ici, mais Sylvain Vallée les dessine tellement bien que je m'emballe, je m'emballe...

Si le premier tome de Katanga posait les bases (et les personnages) de l'histoire, sans manquer de sel pour autant, le second tome envoie du lourd niveau action, parfois à la limite de l'overdose. Et avec tous ces protagonistes dont il n'y en a généralement pas un pour rattraper l'autre niveau magouilles , j'avoue qu'il m'est arrivé de perdre un peu le fil niveau compréhension, jamais bien longtemps néanmoins. Mais on est tellement happé par ce tourbillon de violence, par les caractères bien trempés des personnages, par les dialogues aux petits oignons de Nury que les quelques menues réserves volent en éclat.

Et le pitch, me direz-vous, alors que mon billet touche à sa fin ? Et bien, quitte à me faire traiter de paresseux, ce sont les auteurs eux-même qui vous en parleront le mieux : j'ai trouvé sur le net plusieurs courtes vidéos très bien faites et réellement passionnantes où les propos de Nury et Vallée, pas avares en anecdotes et en révélations sur leurs méthodes de travail, apportent un réel éclairage sur la genèse de leur nouveau bébé. Régalez-vous ! Et plongez ensuite avec délectation dans l'enfer de Katanga ! 

Katanga : la bande-annonce du tome 1 

Katanga : le pitch ! 

Katanga : le camp de réfugiés

La caricature dans Katanga

Katanga : les références

Katanga : la méthode Vallée



dimanche 29 octobre 2017

Gaston : La Galerie des Gaffes (collectif)


(cliquez sur les images pour agrandir)

A l'occasion des 60 ans de Gaston Lagaffe, orphelin depuis 20 ans de son papa André Franquin, 60 auteurs ont décidé de rendre hommage à ce personnage emblématique et haut en couleurs de la BD belge. Entreprise risquée s'il en est et d'ailleurs l'exercice n'évite pas quelques écueils, notamment lorsque les dessinateurs s'éloignent un peu trop du trait de Franquin (certaines planches étant de surcroît visuellement bâclées) mais surtout de l'esprit de Gaston Lagaffe. A ce titre, il y a des gags vraiment décevants, honteusement expédiés et que l'on ne peut cautionner même si un hommage est avant tout infiniment personnel. Entre travail de commande et authentique respect de l'oeuvre de Franquin, on s'y perd parfois...

Mais, en refermant l'ouvrage, on est finalement surpris de constater qu'il y a de belles choses, de très belles choses même. Suffisamment pour encourager l'achat de ce recueil sans guère de réserves. Les quelques pépites de l'album rattrapent le reste et ce sont ces gags inspirés qui resteront. Par contre, s'il a évidemment fallu faire un choix pour sélectionner 60 auteurs, il est des absences que l'on s'explique assez difficilement tandis que certaines présences apparaissent comme largement dispensables. Je ne citerai pas de nom, dans un sens comme dans l'autre, cette critique étant largement subjective mais bon, c'est un peu frustrant tout de même.

J'ai sélectionné quelques planches parmi celles qui me semblent globalement incontournables. Que cela ne vous dispense en rien de vous procurer l'ouvrage, mes goûts personnels n'étant pas forcément susceptibles d'être représentatifs des vôtres. 

Delaf, que je ne connaissais absolument pas, signe ce qui est à mon sens la pièce maîtresse de ce recueil. Hormis le dessin d'une fidélité absolue, bel hommage au côté maniaque de Franquin qui cent fois sur le métier remettait son ouvrage, Delaf pond un gag extraordinaire et tellement dans l'esprit du maître que ça en est immédiatement émouvant. Je me considère comme un puriste concernant Gaston mais si la série devait finalement perdurer grâce à lui (on peut rêver), je crois que je m'en accommoderais sans souci.

Cromheecke et Sti signent une planche absolument dans l'esprit du matériau original, tout y est : l'humour, les jeux de mots aussi faciles que drôles et le sempiternel échec de signature des contrats. Mais alors, le dessin, je n'y arrive pas. Pas au point néanmoins de gâcher mon plaisir mais c'est vraiment parce que le gag est bon ! 

Trois gags, parmi d'autres, qui sont aussi pleinement dans l'esprit de l'univers de Franquin. Que ce soit au sein de la rédaction ou dans la Fiat de Gaston, ces saynètes nous semblent tellement familières. Côté dessin, c'est plus ou moins inspiré mais il y a là-aussi de très belles choses. 

Petit chef d'oeuvre signé Pascal Jousselin. Un petit bijou de poésie et d'émotion, avec un clin d’œil à la fameuse scène où Gaston, endormi au beau milieu de centaines de livres dont il avait en charge le rangement, dégageait une telle sensation de bien-être que personne n'avait à cœur de le réveiller. Et superbe illustration de l'impact de ces univers si précieux pour nous, enfants, et dans lesquels nous plongions avec tellement de gourmandise.

Rudy Spiessert livre une composition ma-gni-fi-que et inspirée des fameux running-gags sur les tenues costumées de Gaston et sur le non-moins fameux leitmotiv : "Ah oui mais... si on danse ?". Je trouve cette illustration réellement superbe.

José Homs livre un gag d'une facture très classique mais qui fait mouche. Il a surtout un trait monstrueusement fabuleux ! Sa mademoiselle Jeanne est de toute beauté ! Graphiquement, il faut vraiment que je m'intéresse à ce que fait ce dessinateur, je suis désormais officiellement fan ! 

Encore un bel exemple de planche remarquablement travaillée artistiquement, cette fois par William et Cazenove. Je n'ai toujours pas compris pourquoi la nappe prenait la poudre d'escampette mais la planche a un charme fou ! Et puis, Mademoiselle Jeanne et Gaston, ben, c'est mademoiselle Jeanne et Gaston, quoi... Indémodable ! 

J'ai mis du temps à m'attacher aux univers de Nob, le papa (c'est le cas de le dire !) de Dad. Mais alors que sa série principale me séduit de plus en plus, je trouve que les deux planches pondues pour ce recueil (seul ou avec le talentueux Alessandro Barbucci) sont remarquables. Dans la première, on retrouve toute l'émotion que Nob sait véhiculer dans ses histoires et dans la seconde, de facture certes plus classique dans son traitement, on replonge avec délectation dans le Gaston de la grande époque. La classe absolue ! 

J'ai décidé de conclure ce billet avec 4 planches inégales sur le plan graphique (celle d'Obion est néanmoins de toute beauté ! ) mais très originales quant à leur rapport avec Aimé De Mesmaeker, le célèbre homme d'affaire qui ne parvient jamais à signer ses contrats. La première (ci-dessus) est d'un cynisme absolu mais d'une remarquable intelligence. La chute est particulièrement bien trouvée. J'adore ce type de mise en abîme démontrant que l'on peut être fidèle et respectueux de l'univers de Franquin tout en se l'appropriant.

La version d'Obion traduit remarquablement l'obsession de De Mesmaeker pour Gaston qui prend désormais le pas sur celle de la signature des contrats. Une forme de pathétisme drôlement bien vue !

Toutes les conditions sont réunies pour que rien n'empêche la désormais fantasmée signature des contrats jusqu'à ce que... Prunelle craque, même en l'absence de Gaston. Mine de rien, belle revanche pour De Mesmaeker même si, définitivement, tout est à refaire.

Brillant gag de Bouzard malgré mon aversion pour son trait (et sa réappropriation de Lucky Luke). Une planche qui rappelle que finalement Gaston fut le seul, sous la plume de Franquin, à obtenir deux signatures de contrats (Qui a oublié le cosmo-coucou et la fameuse soupe ?) de la main de De Mesmaeker. Ici, Gaston, bien involontairement, inflige le coup de grâce à Fantasio en réussissant là où il a toujours échoué. Tellement bien vu ! 

Bref, après ce petit tour d'horizon, et malgré quelques réserves énoncées plus haut quant au manque d'implication de certains auteurs et à la variété parfois préjudiciable des différents univers graphiques, "Gaston : La Galerie des Gaffes" est un ouvrage que je vous recommande chaudement. D'autant plus que je suis habituellement hermétique à ce type d'initiative. Mais là, globalement, la mayonnaise prend. Alors pourquoi bouder son plaisir ?
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mercredi 20 septembre 2017

En trompe l'oeil (21)


©CDolls

Nous n'étions pas rassurés. Il semblait n'y avoir que nous sur cette planète froide et apparemment dénuée de vie. A perte de vue, des pierres, des cailloux, des gravats. Pas d'eau ni de verdure. Une absence totale de couleurs hormis des teintes de gris et de noir à n'en plus finir qui auraient déprimé le plus optimiste d'entre nous. Pas un bruit, pas un souffle, rien. Un silence de mort semblait s'être abattu sur nous depuis que l'Aigle avait atterri.
 
Avec nos deux sacs rouge-vif, nous devions ressembler à deux tomates géantes. Si la planète était douée de la moindre forme de vie, nous aurions fait des cibles parfaites. Mais les radars n'avaient rien détecté lorsque nous étions en approche. Nous n'avions tenté une mission de reconnaissance que parce que l'air de la planète avait une composition similaire à celui de la Terre et était donc parfaitement respirable. Mais la crainte que cet endroit inhospitalier soit impropre à l'émergence d'une nouvelle civilisation était en train de se vérifier. Nous ne pouvions pas nous installer dans un lieu aussi inhospitalier. Par contre, je n'avais toujours pas la réponse à mon interrogation première lorsque j'avais posé le pied sur ce reg immense. Pourquoi, sur une planète douée d'une bonne qualité de l'air, n'y avait-il pas la moindre trace de vie ?  Quel cataclysme, quelle destruction, quelle catastrophe avaient pu provoquer un tel paysage de désolation ? Je décidai, accompagné de mon fidèle ami, le professeur Victor Bergman, de pousser un peu plus nos investigations.
 
Commandant John Koening, Carnet de bord base Alpha, 25 novembre 1999.

lundi 18 septembre 2017

Zoom BD : Le Grand Jour (François Roussel)



Une fois n'est pas coutume, c'est sur un ouvrage estampillé jeunesse, aux éditions P'tit Glénat, que j'ai décidé d'attirer votre attention.
Alors oui, je ne suis a priori pas d'une objectivité folle : j'adore l'univers, ou devrais-je dire les univers de François Roussel. Que ce soit Matt & Higgins, Des Bêtes, le Bestiaire loufoque ou encore le professeur Iota, je suis un inconditionnel du ton, de l'humour et de la patte graphique de François Roussel. En plus, pour ce que j'en connais, j'apprécie vraiment le bonhomme, croisé à de nombreuses reprises avec toujours le même plaisir au festival BD de Gruissan.
François Roussel est donc de retour avec une histoire qui s'adresse clairement aux plus jeunes. Il est temps pour la petite coccinelle, sous l'œil bienveillant de sa maman, de prendre son envol. Mais elle ne veut pas, vraiment pas, tant tout ce qui lui est inconnu lui fait peur. Comment alors surmonter toutes ses angoisses et franchir ce palier qui la fera grandir un peu plus ?
Au travers d'un texte volontairement simple donc immédiatement compréhensible par le public auquel Le Grand Jour s'adresse, mais tout sauf simpliste, François Roussel nous parle d'énormément de choses en très peu de mots : le manque de confiance en soi, l'insouciance de l'enfance, la perception qu'un "enfant" peut avoir de l'extérieur (la peur de l'inconnu est légitime quand on n'y a jamais été confronté, d'où la dimension hostile de l'environnement), les capacités insoupçonnées qu'il peut mobiliser, les trésors d'ingéniosité (et de patience) d'une mère...
L'histoire est tendre, poétique (la scène dans la neige) et rafraîchissante mais surtout elle est drôle. La dernière scène est à ce titre une façon remarquable de boucler la boucle par une pirouette hilarante. Et puis il y a ce dessin, si expressif, que les amateurs du trait de François Roussel connaissent bien. D'ailleurs, dans Des Bêtes, il était déjà question, entre des dizaines d'autres bébêtes, de coccinelles, probablement les mêmes d'ailleurs. Mais là, elles ont le premier rôle et c'est mérité.
En tout cas, si figure la mention "à partir de 3 ans", il n'y a visiblement pas d'âge pour prendre du plaisir : trois lectures par des adultes, trois éclats de rires avant de refermer l'album. Car oui, j'ai aussitôt partagé ma découverte mais je n'avais pas d'enfant sous la main. Qu'importe ! Trois grands enfants (ma femme, ma belle-mère et moi-même) ont passé un excellent moment, quoique trop court, forcément.
Si vous avez des enfants en bas âge, foncez. Si vous avez gardé une âme d'enfant, n'hésitez pas davantage !

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mardi 8 août 2017

Avant / Après le 8 août 1987... Jean Frisano


Toutes les oeuvres © Jean Frisano, Lug / Marvel
excepté Strange 205 © Thomas Frisano, Lug / Marvel

Lorsque Jean Frisano a mis fin à ses jours le 8 août 1987, pouvait-il seulement mesurer l'importance du vide et de l'infinie tristesse qu'il allait laisser à ceux qui lui survivraient ? Ses proches bien évidemment mais aussi toute une génération de lecteurs avides de comics et particulièrement friands des peintures du maître. Les Strange, les Spécial Strange, les Nova, les Titans... Avant de s'y plonger avec gourmandise, il y avait le passage obligé mais tellement attendu de la couverture à dévorer, comme une mise en bouche pleine de promesses avant le plat de résistance.



De ce fait, résolument, il y eut un avant et un après 8 août 1987. 



Avant, ce fut la production incroyable d'un travailleur hors-pair extrêmement prolifique qui aura écumé, toujours avec talent mais sans forcément la reconnaissance qui allait avec, tous les domaines artistiques possibles, de la publicité aux affiches, en passant par les illustrations, les innombrables couvertures de petits comme de grands formats, en multipliant les univers : aventure, western, science fiction, super-héros évidemment et tant d'autres. L'histoire d'un homme discret, anxieux, passionné, solitaire, travailleur, en proie aux doutes face à un milieu qui peut se montrer aussi stimulant qu’ingrat. Un homme pour qui la disparition de sa femme Sylvia aura été l'épreuve de trop. Une vie pleine de contrastes remarquablement retracée par Philippe Fadde dans un ouvrage déjà évoqué sur ce blog et dont je reparlerai un peu plus tard.





Avant, ce furent aussi tous ces gamins, dont je fis partie, qui se ruaient chaque mois dans les maisons de la presse de leur quartier et dont les yeux s'émerveillaient dès lors qu'ils tombaient sur les revues tant convoitées. Avec ces couvertures dont on ne savait pas vraiment de qui elles étaient, à un âge où on s'en fichait tout de même un peu. C'était juste tellement beau à regarder, ces couvertures bourrées de charme. Et lorsque c'était notre personnage ou notre série préférés qui étaient mis en avant, alors là, on gardait le numéro encore plus précieusement, comme un trésor.



Après, ce fut l'incompréhension, bien entretenue à l'époque par l'hommage honteusement expédié rendu par les éditions Lug lors d'un entrefilet dans Le courrier des lecteurs de Strange. L'incompréhension de voir de nouvelles couvertures, moins belles, moins hautes en couleurs, comme un passage de témoin ou la fin d'un âge d'or. Où était donc passé le dessinateur magicien qui mettait des étoiles dans nos yeux ?



Après, ce fut bien évidemment la tristesse. D'autant que, l'âge avançant, la nostalgie faisait son oeuvre, rendant encore plus indispensable un artiste que nous savions désormais devoir conjuguer au passé. Les peintures qui nous avaient tant émerveillés prenaient alors un autre sens, comme la Madeleine de Proust d'une période certes révolue mais qu'on ne nous enlèverait jamais.



Après, ce fut la reconnaissance évidemment. Car si Jean Frisano l'eut ponctuellement de son vivant, ce n'est pas lui faire insulte, il me semble, de considérer que le regard posé sur son travail et sur son oeuvre est désormais entré dans une toute autre dimension. Les éditions Lug n'existent plus mais on continue à parler, regarder, collectionner Strange et cie. 



Parce que Jean Frisano manque, les hommages se multiplient désormais comme la reconnaissance posthume d'un artisan majuscule. Louis Cance, Eric Vignolles et Gérard Thomassian ont ouvert la voie avec un ouvrage considéré pendant longtemps comme la seule bible de référence sur Jean Frisano. Un ouvrage rare car autoproduit à excessivement peu d'exemplaires, pas exempt de défauts car bricolé avec les moyens du bord vers la fin des années 90, mais un ouvrage de passionnés désireux de rendre hommage à une pointure de leur enfance et adolescence. Une vraie belle initiative.


Et puis, avec davantage de moyens, de rédacteurs, de concours de la famille Frisano (ses enfants Thomas et Sylvia), de sources iconographiques précieusement collectées de par le monde et remarquablement mises en valeur, Jean Frisano eut finalement droit en 2016 à un pavé monstrueux : Jean Frisano, une vie d'artiste, par Philippe Fadde, sorti chez Neofelis Editions. Je ne vais pas m'étendre sur les si nombreuses qualités de cet ouvrage dont j'ai à peu près tout dit ICI mais ce bouquin d'une beauté et d'une richesse absolues est indispensable.



Le 8 août 1987, Jean Frisano s'en allait. Depuis, il n'a jamais autant été là. Et c'est tant mieux !

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vendredi 4 août 2017

Spider-Man par Alex Ross



(cliquez pour agrandir)

Billet sans parole aujourd'hui, hormis ces quelques lignes introductives. Alex Ross est un illustrateur hors-pair. Je le pense depuis plusieurs années maintenant même si ce ne fut pas un coup de cœur immédiat, d'autant que je suis moins fan du rendu global lorsqu'il dessine une BD complète. Mais quand il façonne ses couvertures de fou dont il a le secret, alors là, je me tais et j'admire ! Ross est tellement prolifique que je ne m'en suis tenu qu'à ses représentations de l'Araignée (et je me doute qu'il doit en manquer quelques unes). Multipliez ce travail par l'ensemble des univers Marvel et DC et vous comprenez que le monsieur ne chôme pas ! Bon brûlage de rétines ! Les illustrations sont en vrac, faut pas trop m'en demander non plus !