vendredi 24 mars 2017

Giorgio Cavazzano ou l'art Disney à l'italienne



 Toutes les illustrations © Giorgio Cavazzano


La galerie 9ème Art, située à Paris, c'est bien ma veine, a la bonne idée de proposer depuis le jeudi 23 mars et jusqu'au mardi 11 avril , une exposition vente à l'occasion des 50 ans de carrière et des 70 ans de Giorgio Cavazzano, un artiste majuscule qui a énormément travaillé pour Disney Italia mais qui s'est également ouvert à bien d'autres frontières, à commencer par les nôtres puisqu'il a aussi beaucoup dessiné Pif et Hercule. Pour ma part, j'ai adoré son trait dans les aventures de Donald et consorts que je dévorais dans le Journal de Mickey. On parle beaucoup de Carl Banks comme référence absolue mais je trouve Giorgio Cavazzano excellent de rondeur, de fantaisie et d'expressivité. Il a un dessin immédiatement identifiable que je trouve superbe.
C'est donc peu de dire que je suis très déçu de ne pas pouvoir me rendre à cette expo, je pense que j'y resterais des heures, d'autant qu'il y a pas mal de crayonnés et que je suis assez friand de ce type de rendus. Quant à acquérir une pièce, j'en parle même pas, bien que les crayonnés notamment soient relativement abordables vu leur qualité. Le fait que l'artiste soit prolifique le rend accessible à pas mal de budgets.
 



Si je devais faire un choix parmi la multitude d’œuvres proposées à cette expo, ce serait sans aucun doute les 3 pièces ci-dessus, couverture et 4e de couverture, ainsi que les crayonnés. Dans l'univers de Donald, la maléfique Miss Tick a toujours eu ma préférence, de même que dans celui de Mickey, j'adorais voir surgir le Fantôme Noir. Miss Tick et son chaudron magique, Miss Tick et le Vésuve, Miss Tick surtout et le fameux sou magique dont elle essayait invariablement de déposséder Picsou. S'il y avait une compilation des histoires de l'époque mettant en scène ce personnage tordu à souhait, je pense que je me le procurerais dans l'heure.


A l'époque, en plus des revues du Journal de Mickey, je me souviens de cette BD cartonnée que j'ai du user jusqu'à la corde tant j'en garde un profond souvenir. Les dessins étaient de Giorgio Cavazzano bien que la (superbe) couverture soit de Claude Marin et Picsou avait fort à faire pour récupérer son sou fétiche avant que Miss Tick ne le fasse fondre dans les laves du Vésuve.

Je vous laisse avec quelques unes des nombreuses planches ou illustrations disponibles à la galerie. Je ne saurais que trop recommander aux veinards vivant en région parisienne de se rendre à cette rétrospective et d'en prendre plein les mirettes. A défaut, le site de la galerie propose un large panorama des œuvres présentées. A noter que le dernier jour, Giorgio Cavazzano sera présent et qu'un pot en milieu d'après-midi clôturera l'exposition.














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dimanche 19 mars 2017

Le peu que j'ai admiré de Bernie Wrightson



L'immense dessinateur Bernie Wrightson vient de tirer sa révérence à 69 ans. Je suis triste parce que c'est un Grand de la BD qui s'en va mais, en même temps, j'avoue que je connaissais mal l'oeuvre du monsieur. C'est pour cela que, pour ce petit hommage, j'ai décidé de ne m'intéresser qu'aux œuvres que j'ai pu lire, et il y en a peu. Le reste, notamment ses œuvres majeures dont j'ignore tout, vous le retrouverez un peu partout sur le net. Je ne désespère pas néanmoins, dans les prochains mois, de m'intéresser un peu plus à l'ensemble de sa carrière, je pense que certains potes seront de bons conseils pour combler mes lacunes.



La BD que j'associerai à vie à Bernie Wrightson est le Top BD n°13 des Editions Lug sorti en 1988 : Hulk et la Chose. Je ne saurais pas expliquer aujourd'hui pourquoi cette BD m'aura marqué à ce point ado (j'avais 16 ans) d'autant que, de mémoire, le scénario de Jim Starlin ne cassait pas trois pattes à un canard, mais j'avais adoré ! Il me semble que je l'avais rachetée il y a quelques années mais pas moyen de me rappeler ce que j'en ai fait, moi qui suis pourtant maniaque en la matière. Et l'effet madeleine de Proust avait été immédiat en revoyant les dessins bien barrés du talentueux Bernie. Cette BD gardera une place bien à part pour moi. C'est probablement réducteur par rapport à tout ce qu'il a pu faire dans sa vie mais j'assume pleinement ce pied incroyable pris à l'époque.




L'autre ouvrage qui m'aura durablement marqué est L'année du Loup-Garou, 12 mois, 12 nouvelles signées du maître du fantastique et de l'horreur Stephen King et magistralement illustrées par Bernie Wrightson. Un must absolu que je garde précieusement et que je compulse encore de temps à autre. Il faut aimer le genre, évidemment, mais si on adhère, on passe un très bon moment. Plaisir de lecture, plaisir des yeux, que demander de plus ? 







Je terminerai ce bref hommage par une curiosité autour de Spiderman, moi qui aime tout particulièrement ce personnage de l'univers Marvel. Dans Hooky, le tisseur a fort à faire avec des créatures belliqueuses et bien laides. De mémoire, j'avais détesté le scénario (je ne sais plus qui en était l'auteur et j'ai même pas envie de chercher, c'est dire) mais le travail de Bernie sur l'homme-araignée était intéressant. 



RIP Monsieur Wrightson
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vendredi 17 mars 2017

Gaston Lagaffe : Intégrale (in)dispensable ?


Il fallait s'y attendre : avec les 60 ans de Gaston Lagaffe, couplés aux 20 ans de la disparition de son génial paternel, André Franquin, une énième intégrale était à prévoir. Elle va débouler dès le 7 avril prochain, au tarif conséquent de 299 €, dans toutes les bonnes crèmeries. Ou presque puisqu'elle ne sera tirée qu'à 5 000 exemplaires. Il n'y en aura pas pour tout le monde.


J'ai beau savoir qu'une nouvelle intégrale est un appeau grossier pour attirer le gros naïf que je suis, il n'en reste pas moins que je m'interroge... Dois-je me laisser tenter ou me montrer raisonnablement... raisonnable ? Parce qu'au bout du compte, objectivement, elle n'apporte rien de vraiment neuf.


Même le packaging n'est pas folichon à première vue... Un colis d'anniversaire préparé par Gaston himself donc forcément bien laid, mais cohérent si on se souvient que Gaston était censé s'atteler au courrier en retard... Des gags qui respecteraient enfin la chronologie d'origine... De nouveaux visuels de couverture, ou tout au moins actualisés... Les contrats de Mesmaeker planqués entre deux BD... Moui... Mais encore ?




En fait, et ça pourrait surprendre ceux qui me considéreraient comme un puriste vis à vis de tout ce qui touche Gaston Lagaffe, je suis déjà plus intéressé par la recolorisation des planches qui apportent, je trouve, un réel cachet supplémentaire à l'ensemble. Tant que l'éditeur ne se risque pas à une quelconque retouche du trait de Franquin, je suis preneur. Je n'ai pas nécessairement la nostalgie de certaines couleurs délavées d'époque, à condition qu'une nouvelle colorisation s'intègre parfaitement à l'ensemble. Pas envie de couleurs flashy tellement photoshopées qu'elles en deviendraient indigestes pour la rétine. Mais là, j'avoue trouver le résultat séduisant et a priori respectueux du matériau originel.



Le détail de l'intégrale fait apparaître la présence de frontispices. Je n'avais jamais entendu ce mot, c'est dire si j'étais intrigué... Renseignements pris, il s'agit d'une illustration placée en regard de la page de titre d'un livre. En gros, cela nous garantit la présence de quelques inédits du maître ou, à défaut, de quelques raretés puisque l'intégrale offrira également la présence de quelques dédicaces que Franquin avait accordé à ses lecteurs.




Les différentes photos montrent encore quelques zones d'ombres. Tranches toutes vertes comme présenté ici ou, plus vraisemblablement, de couleurs différentes comme vu plus haut ? Le suspense est à son comble...


Avec tout ça, je ne me suis toujours pas décidé. Ce ne serait pas Gaston, je ne me poserais même pas la question. Mais là... C'est un choix cornélien, entre collectionnite chronique et raisonnabilité (très) mesurée. Entre cri du coeur et hurlement hautement probable de la maîtresse de maison si je m'aventure en ces eaux troubles, ma marge de manœuvre parait bien mince. M'enfin ! C'est quand même Gaston, non ? D'ailleurs, le principal intéressé ne dit pas autre chose : 


CQFD