Nath et moi fêterons en 2018 nos
20 ans de vie de rencontre, voire même de vie à deux si l’on considère que nous
avons emménagé ensemble presque instantanément. Mais si je ne devais avoir
qu’un regret concernant notre histoire, c’est qu’elle n’ait jamais été
traversée de passion commune. Elle danse tout autant que je reste vissé sur mon
siège, j’écume le net tout autant qu’elle passe d’heures à dormir affalée, le
dos en souffrance, sur le canapé. Mais surtout, je n’ai jamais pu la convertir
à ma passion pour les BD. Comme beaucoup, elle a épisodiquement grandi au
milieu des Tintin, des Astérix et des Boule et Bill. Mais ces lectures
n’étaient que des intermèdes d’enfance, voire d’adolescence. Désormais, il n’en
reste plus rien et, si elle a du feuilleter distraitement un Gaston Lagaffe en
20 ans, plus pour me faire plaisir que par conviction, l’effort ne s’est pas
prolongé au delà.
Aujourd’hui, je me suis rendu
compte que je souffrais tout particulièrement de ne pas pouvoir partager mes
lectures, mes ressentis, mes coups de cœur, de ne pas pouvoir échanger,
débattre, comparer, conseiller et être conseillé dans une sphère amicale aussi
enrichissante que salutaire.
Bien évidemment, Nath n’est pas
le problème. Celui-ci est bien plus large : il s’avère tout simplement que
je n’ai pas d’amateurs de BD dans mon entourage et que, du coup, mes lectures
sont particulièrement solitaires et partiellement stériles. Mes amis ont tous
des centres d’intérêts dont la BD est exclue. Il y a bien François-Marie qui en
connaîtrait un rayon mais, d’une part nous avons des goûts globalement
différents (ce qui apporterait néanmoins de la richesse dans nos échanges du
fait de ces différences justement) et d’autre part, je ne pense pas qu’il s’y
consacre autant qu’à une époque. Surtout, la distance géographique ne nous
permettrait pas, même si nous le voulions, de pouvoir deviser autrement que par
le biais de quelques commentaires de blog, les rares fois où j’y consacre un
billet BD.
A une époque, l’un de mes cousins
était tombé amoureux d’une chouette nana férue de BD. Je l’imaginais déjà
secrètement cousine par alliance, d’autant qu’entre nous le courant passait
plutôt bien. Ca aurait été cool de pouvoir parler BD par médias interposés, à
défaut de mieux, mon cousin étant en région parisienne. Las, l’histoire n’a pas
tenu et je regrette encore aujourd’hui l’échec de cette idylle prometteuse et
ces échanges BD avortés.
Nath voudrait faire l’effort de
s’y mettre mais le principe même d’effort me gêne. La BD attire ou pas. C’est
un domaine pour lequel il existe finalement assez peu de nuances dans l’intérêt
que l’on y accorde. Et puis, pour pouvoir parler BD, échanger BD, débattre BD,
je reste persuadé que cela doit couler de source, que cela ne s’improvise pas
et qu’il faut un peu baigner dedans quand même. Après, je considère qu’il y a
des BD que tout individu, BDphile ou non, devrait avoir lu (Maus par exemple)
mais c’est sans doute valable pour tous les arts.
Enfant et adolescent, la lecture
était un plaisir solitaire et cela m’allait très bien. Aujourd’hui, c’est plus
compliqué. Le plaisir de lecture est le même, pour peu que j’aie le temps de
m’y consacrer autant que je le souhaiterais, l’immersion dans des univers de
tous horizons est globalement tout aussi délectable, une part d’enfant en
moins, mais l’absence de prolongement, dans le partage et l’échange, me
frustre. Alors, peut-être un peu vainement, je cherche des solutions… sans trop
savoir s’il y a seulement un problème.
Je pense que je vais recentrer
mon blog Epistol’Arts sur sa finalité première : les écrits et les arts.
Avec résolument plus de billets BD, ce qui me permettra aussi de retrouver une
assiduité de lecture. Et puis, sans doute par le biais de Facebook dans un
premier temps, je vais créer une page sur les amateurs de BD en Dordogne qui
souhaiteraient échanger et partager leur passion et leurs lectures. Avec
idéalement des rencontres qui déboucheraient de cette première prise de
contact. Un peu comme les cafés littéraires mais adaptés au mode d’expression
de la BD. Bon, c’est encore flou et tout cela doit être mûri. Je vais laisser
passer les exams de mai et juin avant d’y plancher réellement mais voilà au
moins les grandes lignes de ce que je projette de faire d’ici la rentrée prochaine.
A part faire un bide, je n’ai pas
grand chose à perdre…
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