lundi 15 avril 2019

Neofelis Editions (3) : Jack Kirby, par Jean Depelley




Ces pavés titanesques, Jack Kirby, le héros de la bande-dessinée, cumulant 800 pages à eux-deux sont désormais les ouvrages de référence sur Jack Kirby. Quinze années de travail ont été nécessaires à l'auteur Jean Depelley pour récolter la mine d'informations permettant de retracer la vie du King dans ses moindres détails, de son enfance new yorkaise aux années de guerre en France, de ses travaux pour Marvel, puis DC, ainsi que pour pléthore d'éditeurs indépendants, à ses incursions dans le milieu du dessin-animé. Des textes passionnants entrecoupés d'illustrations, d'études, d'originaux à foison.

Les ouvrages sont passionnants,oui, et je le répète à l'envi car, au départ, je ne suis pas du tout un inconditionnel de Jack Kirby et, sans doute, ne le serai-je jamais, quand bien même je pose un regard sur ses travaux bien plus enthousiaste et bienveillant qu'avant cette lecture. Mais, que l'on aime ou pas Jack Kirby, que l'on soit sensible ou non à cette sensation de puissance et de démesure qui se dégage de ses oeuvres et de son trait si particulier et en même temps immédiatement identifiable, on ne peut qu'être happé par le tourbillon de la vie extraordinaire qu'aura vécu Jack Kirby. Mille vie en une devrais-je presque dire. J'ai plongé dans la carrière de ce grand monsieur des comics avec une certaine réserve et j'en suis ressorti heureux d'avoir découvert le King et d'avoir tant appris. J'ai bien failli passer à côté de cette bible magnifique et je mesure vraiment ma chance d'avoir ces deux beaux ouvrages dans ma BDthèque. Kirby restera toujours assez inaccessible pour moi, ne l'ayant que très peu lu de surcroît lorsque les éditions Lug ont réédité des pans entiers de son âge d'or chez Marvel, mais je n'ai plus le moindre doute sur le talent de l'artiste et sur son apport titanesque au monde des comics.



Frédéric Stephan Stokman revient pour nous sur cette aventure, à laquelle il a finalement "peu" participé. Il nous explique pourquoi...

Epistol'Arts : En tant que lecteur, j’ai toujours été fasciné par la capacité de Neofelis Editions de réussir à fédérer autour d’artistes certes mondialement reconnus mais pas forcément aussi accessibles au grand public qu’il n’y paraît. Pour ma part, originellement, comme je le précise plus haut,je ne suis pas un inconditionnel de Jack Kirby. Pourtant, lorsque l'on plonge dans la bible fantastique en deux tomes signée de Jean Depelley, c’est impossible de décrocher.

Frédéric Stephan Stokman : Personnellement, je ne pourrais pas éditer des ouvrages sur des auteurs que je n'admire pas. Je voue un culte sans borne pour les frères Buscema, Alfredo Alcala , Klaus Janson, Gil Kane, John Romita Sr, Jack Kirby, Steve Ditko et tant d'autres ! Il faudrait un titre par mois pour couvrir le spectre de mes chouchous (et celui de tant d'autres lectrices et lecteurs, je suppose). Les deux ouvrages de Jean sont des livres merveilleux et je suis très content qu'ils soient sortis ! Quand il m'a proposé l'idée d'une monographie sur Jack Kirby alors que je l'avais contacté pour un tout autre projet (un livre sur la censure dans les comics) j'ai dû y réfléchir… 5 minutes et c'était entendu ! Il avait carte blanche sur le nombre de pages du livre… ou des livres en fait (sourire)

Epistol'Arts : Quel était ton propre rapport avec l’œuvre de Jack Kirby ? Tu nous as parlé de la claque que tu avais prise sur la cover de l’aventure des FF « Les Robots de Fatalis » mais elle était de Jean Frisano. L’intérieur était de Kirby. Son trait te plaisait-il déjà à cette époque où tu découvrais les comics ? En quoi ?

Frédéric Stephan Stokman : Oui, gamin j'adorais aussi Kirby que l'on retrouvait dans beaucoup de productions Lug sans vraiment savoir que c'était le « patron » et qu'il avait eu une vie bien remplie avant son arrivée chez Marvel. Les albums des Quatre Fantastiques étaient somptueux dans ce grand format. Je me souviens que je lisais et relisais «  Le Pharaon du futur », « Le micro-monde de Fatalis » ou encore  «  Le Maître de la haine ». Je pense que c'est le travail que je préfère de Kirby chez Marvel !

Sur les genoux du jeune Frédéric, "Le Pharaon du futur" de Lee et Kirby


Epistol'Arts : C’était un projet d’envergure. Quel fut précisément ton rôle en tant qu’éditeur ? 

Frédéric Stephan Stokman : C'est l'un des seuls ouvrages que je n'ai pas maquetté. Jean (Depelley) travaillait conjointement avec ID Studio pour la mise en page. Je me suis juste occupé de celle des couvertures avec les magnifiques portraits du King par Gregory Manai. Nous étions étroitement liés avec la fille de Jack Kirby et le Kirby Estate.

Epistol'Arts : Probablement pour des raisons de coûts pour le lecteur (mais ce n'est peut-être pas la seule raison ?), ces deux tomes consacrés à Jack Kirby,  aujourd’hui épuisés, sont souples et en N&B. L’alternative d’une version couleur et d’une couverture rigide a-t-elle été envisagée ?

Frédéric Stephan Stokman : Oui, c'était l'un des premiers ouvrages de la collection « Culture Comics », juste après le Flash Gordon de fin 2012. Il était encore délicat de proposer un livre en couleurs et cartonné, surtout que les deux tomes cumulent plus de 800 pages. Je ne savais pas trop quoi en penser. Nous avions évoqué l'idée de sortir une édition « de luxe » toute en couleurs et cartonnée puis même une édition seulement avec le texte et sans photos. Si le livre sortait maintenant il serait en couleurs, oui mais en 2013 il en était autrement.

La suite de l'aventure Neofelis et de l'interview... très bientôt ! 

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