Après deux semaines de pause salutaire, je reprends les rênes du blog. Ne ratez surtout pas la caricature de Sébastien Dieu, mercredi, qui vaut son pesant de cacahuètes ! Et jeudi, je vous ferai un petit topo des vacances, pour celles et ceux que ça pourrait intéresser.
En attendant, on reprend les bonnes habitudes du lundi avec non pas une BD mais un ouvrage globalement très intéressant sur le neuvième art. Ce Hors-Série de la revue Philosophie, avec sa couverture rigide du plus bel effet qui en fait forcément un objet de collection (on pestera juste sur le papier un tantinet trop fin, pas très adapté à des reproductions BD), est disponible depuis quelques semaines dans toutes les bonnes maisons de la presse. S'il attire immédiatement le regard en mettant en avant le cultissime Gaston Lagaffe de Franquin, le HS décortique la BD sous toutes ses formes, jugez plutôt : le (non) sens de la vie et des choses, l'utilité des héros, la maîtrise de notre destin, vivre ou mourir, la vie et le rêve etc. Toutes ces considérations comme autant d'interrogations, au travers de personnages et d'oeuvres cultes (Charlie Brown, Calvin & Hobbes, Superman, Spider-Man, Rantanplan, Lucky Luke, Gaston forcément, Maus, Franquin, Manara...), sont disséquées par des pointures philosophiques semble t-il.
Si le magazine s'avère passionnant en certaines occasions (l'étude de Calvin & Hobbes en tête, à mon sens), il demeure inégal. Car la philosophie, angle bien évidemment choisi ici pour revisiter une bonne partie de l'histoire de la Bande Dessinée, devrait être limpide en toutes occasions. Or, ce n'est pas toujours le cas. En utilisant parfois un vocabulaire destiné aux initiés ou en se montrant friand de phrases à rallonge dont on ne sait plus très bien à la fin quel en était le début, les auteurs se coupent ainsi d'une partie de leur "nouveau" lectorat. Moi-même, si je me suis vraiment régalé sur certains thèmes, j'ai un peu plus peiné sur d'autres et pesté d'être parfois déposé en cours de route. Heureusement, d'autres auteurs ont bien compris que l'on pouvait philosopher tout en s'adressant au plus grand nombre et ceux-là ont toute ma reconnaissance. Car une fois que l'on est embarqué, le propos est réellement passionnant. Seule réserve : Les philosophes de la revue ont trop tendance à croire que leurs propres réflexions aient pu être celles des auteurs de BD. Je ne suis pas persuadé que Franquin se posait autant de questions lorsqu'il voulait simplement distraire et faire rire, bien que ses gags aient très souvent eu un impact hors-norme...
Au final, c'est un ouvrage que, malgré mes petites réserves, je ne peux que conseiller. A lire et à relire en prenant tout son temps. Certains sujets auront forcément votre préférence, que ce soit dans leur choix même ou dans l'angle choisi, et c'est tant mieux. Certains pêchent par un excès de termes propres à la philosophie alors que ce HS était vraiment une réelle opportunité de fédérer le plus grand monde, mais franchement il y a tellement de quoi faire que chacun y trouvera son bonheur sans problème. D'autant que certains auteurs rendent une copie vraiment parfaite. De toute façon, cela reste du très bel ouvrage et une acquisition indispensable pour tout fan de BD qui se respecte.
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