dimanche 27 octobre 2019

Notre Albator est de retour !


 Sauf mention contraire, toutes photos © Jérôme Alquié / Kana
(merci Jérôme !)

J'avais prévu de parler de ce titre, sorti il y a déjà 4 mois, bien plus tôt mais je manque de temps depuis que je travaille à temps plein et malheureusement la production de ce blog s'en ressent, on va tâcher d'y remédier.

C'est très compliqué de parler d'Albator, mémoires de l'Arcadia tome 1, à la fois parce que c'est une oeuvre qui remue durablement mais aussi parce que l'histoire qui entoure la genèse de ce titre est très belle. Du coup, les émotions se bousculent et trouver les mots n'est pas simple.


Effet madeleine de Proust garanti ! 

C'est pour cela que, d'entrée, j'ai choisi un titre de billet qui soit évocateur : "Notre Albator est de retour". C'est tellement ça : personnellement, j'ai eu l'impression de revenir 40 ans en arrière et de reprendre les choses où je les avais "laissées". L'esprit est infiniment respecté, on sent à chaque page combien Jérôme Alquié est avant tout admirateur du matériau original et comment il s'en nourrit pour nous proposer, dans un premier temps une relecture pour poser les bases puis très vite une aventure inédite où tous les codes de la série originelle sont là. Ce n'est pas un Albator que je découvre, c'est le mien que je retrouve, celui du môme que j'étais, aussi terrifié que fasciné par ce qui se passait sous ses yeux, surtout l'assassinat d'une noirceur absolue du père de Tadashi Daiba et la vision des Sylvidres se désagrégeant lorsqu'elles sont abattues. J'en profite pour remercier Jérôme d'être parti des événements d'Albator 78, série qui aura toujours ma préférence à la version 84. Retrouver l'équipe originelle et les Sylvidres, c'est juste énorme ! Et l'Arcadia première version, superbe ! 

Albator retrouve la petite Stella

Un grand cru avec son lot de Sylvidres. Comme il se doit.

J'ai passé un très bon moment à la lecture de ce tome et j'ai découvert un Jérôme Alquié scénariste que je ne connaissais pas. Un scénario intrigant et plus complexe qu'il n'y parait où on ne sait qu'imparfaitement où l'auteur veut nous emmener. Un tome qui apporte son lot de réponses mais qui soulève pas mal d'autres interrogations très prometteuses pour les deux tomes restants. Hâte d'avoir entre les mains le tome 2 que l'on nous annonce comme bien plus sombre que le précédent et dont la date de sortie est fixée au 15 novembre ! 


Visuel de la couverture du tome 2 et planche intérieure que l'on nous annonce comme étant le calme avant la tempête. Vivement la sortie ! 


Et que dire de la claque graphique ! Je ne m'attendais pas à une telle qualité d'ensemble, que ce soit au niveau du trait, du découpage malin et très dynamique ou de la mise en couleurs, à tomber. J'ai toujours dit que je préférais Jérôme Alquié illustrateur car je pensais que le grand format convenait mieux à son style. Sauf que sa façon de travailler garantit des planches parfaites et un souci du détail constant. Jérôme ne travaille pas sur des planches comme on l'entend habituellement mais dessine séparément chaque élément de sa page dans un format plus grand que celui de l'impression. Personnages et décors sont ensuite ré-assemblés selon le découpage voulu par l'auteur. C'est pour cela que, sur les salons, les originaux mis en vente ne sont que partie d'une page existante. J'ai personnellement la chance de posséder deux œuvres de l'artiste rattachées à Albator, mémoires de l'Arcadia et elles sont de toute beauté.

La planche d'où est extraite l'oeuvre originale

Le dessin original (approx 16 x 40 cm)

Même chose pour Sylvidra, issue d'une planche vers la fin du volume

Ci-dessus : petite photo de mon bonheur d'il y a quelques mois. 

A noter que le tome 1 existe aussi dans une version collector agrémentée d'une couverture inédite sobre et puissante et d'un cahier graphique de huit pages, avec quatre illustrations pleines pages et quatre pages de recherches et de crayonnés passionnantes. C'est simple : je rêve désormais, à l'issue de la parution des 3 tomes, d'une intégrale de luxe enrichie en face de chaque page finalisée de la page de crayonnés correspondante. Ou d'un bel artbook comme d'un parfait écrin pour tous ces travaux intermédiaires et qui reviendrait aussi sur la genèse du projet. 

Superbe version collector, épuisée dès sa sortie

Car, en plus, l'histoire est belle : celle d'un homme passionné par l'animation japonaise mais qui découvre finalement Albator sur le tard et qui se prend une claque monumentale, claque qui le pousse dans un premier temps à vouloir tout savoir sur Albator 78 avant, de fil en aiguille, à réaliser deux rêves inespérés : être associé à un projet d'envergure sur le corsaire de l'espace et rencontrer l'homme humble et bienveillant à l'origine du mythe Albator : monsieur Leiji Matsumoto ! 

Leiji Matsumoto et Jérôme Alquié au moment de la Japan Expo. Je n'ose imaginer ce qu'il se passe dans la tête de Jérôme à ce moment là ! Les émotions doivent se bousculer au portillon ! 

Japan Expo où Kana avait fait les choses en grand ! Wow ! 

Matsumoto, emballé par le trait et la passion de Jérôme, l'adoube immédiatement dans son désir de rendre hommage à son héros d'adolescence, un adoubement visible ci-dessous, sur la quatrième de couverture du tome 1 d'Albator. Une belle histoire esquissée par Jérôme dans la (forcément trop courte) vidéo que je partage en fin d'article et sur laquelle il revient plus longuement sur sa page Facebook au travers de cinq ou six billets passionnants et enthousiastes.



En tout cas, vous l'aurez compris : j'ai adoré cet album ! Je vous le recommande donc chaudement. Et comme annoncé un peu plus haut, je vous laisse avec Jérôme qui vous parle de tout ça bien mieux que je ne l'ai fait. A très vite pour d'autres aventures BD et bonne lecture ! 


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