jeudi 29 août 2013

Les devoirs du Jeudi de Maître Christian




On pourrait me demander quelle serait ma ville préférée que je serais bien incapable de répondre. Je pourrais citer Rodez pour l'enfance, Limoges pour les virées étudiantes, Toulouse pour les puces dominicales de Saint-Sernin, Paris pour ses boutiques de BD planquées un peu partout, Périgueux pour franchement pas grand chose etc. La vérité est que, finalement, je suis bien partout et nulle part. Je suis où je dois être quelles qu'en soient les raisons. Aujourd'hui ici. Demain ailleurs. Ou pas.

Finalement, la ville qui aurait mes préférences serait sûrement issue de mon imaginaire. Je la contemplerais du haut de ma bulle revigorée. Et si je devais partager avec vous tout ce que j'y verrais alors j'opterais pour un portrait chinois. On y va ? Laissez-vous porter et prenons de l'altitude...

Un parfum ? Ses quartiers auraient un parfum de nostalgie avec de multiples odeurs comme autant de Madeleines de Proust car qu'y a t-il de mieux que de replonger avec délectation dans des moments délicieux que l'on pensait enfouis ?
Un animal ? Le caméléon probablement, une ville en perpétuel changement, mais pas trop, harmonieuse et se fondant autant que possible dans le paysage qu'elle ne dénaturerait en rien.
Une fleur ? La ville de mon imaginaire serait la seule ville connue où fleurirait le muguet toute l'année car je suis toujours frustré de voir cette herbacée mourir après seulement quelques semaines. Il y en aurait un peu partout. Avec des jonquilles aussi. Et des étendues de coquelicots à perte de vue dans la campagne environnante.
Un son ? Celui de la vie dans les espaces verts, les oiseaux, le clapotis de l'eau, le vent. Le bruit du silence aussi, de temps en temps. Parce que... quoi de plus beau que les sons de la vie qui s'écoule ?
Un monument ? Pas nécessaire selon moi. Ou alors si, un immense tas de pierres correspondant à chaque pierre que chaque habitant apporterait à l'édifice. Une ville faite par les gens pour les gens. Où l'individualisme n'aurait plus de sens.
Une couleur ? Du bleu en abondance, des dégradés de bleus. Pas des bleus fadasses, non, de beaux bleus qui inviteraient au rêve, au voyage et à l'apaisement. Parce que j'aime le bleu tout simplement. Sans être réfractaire aux autres couleurs évidemment. Encore que l'orange...
Une époque ? Si je devais situer ma ville idéale dans une période donnée, ce serait assez flou mais ce serait bien avant toute cette avancée technologique où tous ceux que l'on croise ont un portable greffé dans la main. Peut-être une quarantaine d'années en arrière. Une période plus insouciante sans que tout soit forcément acquis. Une période où l'émerveillement devant des choses simples aurait encore un sens.
Un pays ? S'il était aussi imaginaire que la ville qui s'y trouve, ce serait idéal. Mais sinon, ce serait au coeur des grands espaces du Québec. Des contrées magiques et des gens chaleureux que je ne désespère pas de retrouver un jour.
Un personnage célèbre ? Dans cette ville issue de mon imaginaire et bien que l'intéressé aurait probablement détesté ça, je mettrais une immense représentation d'André Franquin, je ne sais pas trop sous quelle forme ni où précisément mais j'aurais vraiment à coeur de rendre hommage à son talent et à son sens du rire et du merveilleux. Je mentionnerais aussi cette phrase de lui "Un adulte est un enfant qui a mal tourné" pour que certains habitants ne grandissent pas trop vite. De manière plus générale, tous ceux qui auraient gardé une âme d'enfant seraient plus que bienvenus par ici.
Un mot ? Respect forcément. De soi comme des autres. Franchement, dans le monde tel qu'il est aujourd'hui, cette requête relèverait de l'utopie. Mais dans ma ville, pourquoi pas ? L'espoir fait vivre, non ?

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Voilà ! Je vous donne maintenant les clés de l'exercice du jour au cas où certains seraient restés perplexes. Je devais faire le portrait en dix touches d'une ville que j'aime en utilisant des comparaisons et des métaphores en expliquant mes choix selon des structures de phrases libres. J'espère m'être acquitté honorablement de ma tâche. L'idée d'une ville imaginaire est de moi car elle me permettait de faire appel à mon propre imaginaire justement et de ne pas trop m'enfermer dans le carcan du thème imposé tout en le respectant.


jeudi 22 août 2013

Les devoirs du Jeudi de Maître Christian





Attention, mesdames, messieurs, ça ne rigole plus : Maître Christian, retraité de l'Education Nationale, me lancera un défi littéraire chaque jeudi ! Et visiblement, on n'est pas parti pour rigoler ! L'excellence sera de mise si je ne veux pas finir le derrière rougi par ce qui me semble bien être un martinet. 

Vous l'aurez compris, on part sur des exercices de type atelier d'écriture, un par semaine, le jeudi donc. Chaque jeudi, je vous présenterai un texte en expliquant au préalable les contraintes imposées.

Pour cette première, les consignes étaient simples. Je devais utiliser sur un texte de 10 à 15 lignes les constructions de phrases suivantes, dans l'ordre de mon choix :

-Je n'aimerais pas... mais parfois si.
-J'aimerais... mais parfois non.
-J'aimerais... mais pas toujours.

C'est parti mon kiki ! Houlàlà, c'est vrai qu'il n'a pas l'air commode Maître Christian, j'ai pas intérêt à bâcler le travail.

Je n'aimerais pas être un cheval mais parfois si.
J'aimerais bien m'ébrouer dans l'herbe mais parfois non.
J'aimerais peut-être, de temps à autre, avoir quelqu'un sur le dos mais pas toujours.
Je n'aimerais pas passer des journées à sauter des haies mais parfois si.
Je n'aimerais pas davantage passer mes nuits dans un box de 3m sur 4 mais qui sait, parfois si.
J'aimerais peut-être, bien que j'en doute, faire mes besoins où bon me semble mais pas toujours.
J'aimerais que l'on me frotte un peu partout avec une brosse mais pas toujours.
J'aimerais, pour changer, intervertir ma position avec celle du jockey mais parfois non.
J'aimerais passer mes journées à galoper, crin au vent, mais pas toujours.
Je n'aimerais pas le fait que remplir ma panse me prenne des heures mais parfois si.
Je n'aimerais pas dormir debout mais, histoire de garder de la hauteur, parfois si.
J'aimerais bien être un cheval... mais pas toujours ! 

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