lundi 12 novembre 2018

Merci "Stan the Man" !



Stan Lee n'est plus et, désormais, après la disparition récente de Steve Ditko, John Romita doit se sentir bien seul à la table des dinosaures de l'âge d'or des comics Marvel. Certes, il reste bien des pointures comme son fiston JR JR, Miller ou Byrne, pour ne citer qu'eux, mais ils passeraient presque pour des jeunots, ces fringants sexagénaires.


Avec  Jack Kirby tout d'abord, Stan Lee créa pléthore de personnages inoubliables : les Quatre Fantastiques, en 1961, Spider-Man l'année suivante et tellement d'autres. Idem avec John Romita peu de temps après. Au final, ce furent des dizaines voire des centaines de créations qui avaient toutes un point commun : des fêlures, des problèmes, un microcosme où s'imbriquaient vie familiale et vie professionnelle, qui faisaient de ces super-héros (ou super-vilains) des personnages somme toute tellement ordinaires et auxquels il était par conséquent facile de s'identifier, tout particulièrement au travers du prisme de la vie bien foutraque de Spider-Man dont l'héroïsme était génialement plombé par des déconvenues incessantes mais réalistes. Ce fut la force et la marque de fabrique de Stan Lee : que chaque lecteur puisse se retrouver dans les personnages de papier dont il dévorait les aventures.






Pour ma part, je ne peux pas dissocier Stan Lee de l'immense John Romita. J'ai découvert le trait du grand John au travers des comics strips parus dans un quotidien de province que je dénichais dans le grenier de ma tante. Je détestais me rendre chez elle ou chez mon oncle pendant les vacances car, en parfaits agriculteurs rustiques qu'ils étaient, je n'étais considéré que comme un incapable de la ville. Mais lorsqu'ils me foutaient enfin la pain, j'allais m'isoler dans le grenier où il y avait ces vieux journaux jaunis inestimables. Avec des strips en noir et blanc d'une beauté absolue. Avec un sens de la narration et une façon de tenir en haleine l'enfant que j'étais qui était juste remarquable ! Je découpais soigneusement ces trésors que je collais dans des cahiers de brouillon que j'avais tout le temps avec moi.


Si ensuite j'eus le plaisir de revoir ces strips et d'en apercevoir d'autres dans les pages BD de Télé Poche, j'avais entre-temps découvert toutes les revues magnifiques des éditions Lug. Et là, ben... Merci Monsieur Lee, quoi... Lui et tant d'autres scénaristes par la suite qui firent de mon enfance et adolescence une boule à neige géante qu'il suffisait de secouer vigoureusement pour que des milliers de belles histoires, de belles images remontent à la surface. Images grâce auxquelles la part d'enfant en moi reste intacte. C'est dire si elles sont inestimables ! 


Autre chose dont je me souviens (et que, de mémoire, la VF a préservé), c'est la façon qu'avait Marvel de mettre en avant les artistes de chaque numéro. Même là, il y avait une accroche qui donnait déjà du rythme à l'histoire qui débutait. Et si c'était la suite d'un cliffhanger, on était tout de suite remis dans l'action ! Vraiment génial ! 


Stan Lee, pour moi, c'était aussi les fameux caméos qui le mettaient en scène dans chacune des adaptations ciné des séries Marvel, à l'instar d'un célèbre Alfred Hitchcock avant lui. Ayant pas mal décroché depuis quelques années avec la production cinématographique estampillée super-héros, j'en ai loupé un certain nombre (comme celui ci-dessous issu de Spiderman Homecoming) mais j'ai vu dernièrement, lors d'une diffusion TV, celui qui avait figuré dans le premier Deadpool.

Stan Lee est parti aujourd'hui à 95 ans après une vie extrêmement foisonnante où il aura traversé toutes les époques avec une bonne dose de génie dans le moteur. Mais pour moi, il a quelque chose d'immortel. Parce que, d'où que je regarde, mes plus belles histoires, mes plus belles évasions, c'est à lui que je les dois ! RIP Stan The Man ! 

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