lundi 5 décembre 2011

La BD du Lundi : Magasin Général, T 7, Charleston

(cliquez sur les images pour agrandir)


Cette formidable série de Loisel et Tripp avait fait l'objet d'un coup de coeur BD dans mon précédent blog, il y a tout juste un an, à l'occasion de la sortie du tome 6 "Ernest Latulippe"". Avec la régularité d'un métronome, les deux compères nous proposent, depuis le 23 novembre, le 7e et probablement avant-dernier volume de cette chronique rurale douce amère au gré des saisons québécoises. 




Je ne me rappelle plus si je l'avais souligné à l'époque mais nous offrir un tel bijou, 78 pages de pur bonheur, à seulement un an d'intervalle de son prédécesseur est un tour de force remarquable. Je regrette simplement que, une nouvelle fois, François Lapierre et Jimmy Beaulieu ne figurent pas sur la couverture au même titre que Loisel et Tripp. Le premier inonde les pages de couleurs magnifiques et le second a adapté les dialogues en québécois pour une immersion optimale dans le Québec des années 20.




Pour ceux qui souhaiteraient découvrir la série ou qui ne se sont pas encore procurés le T 7 Charleston, je les invite à ne pas poursuivre cette lecture et de s'en tenir au billet que j'avais précédemment écrit en décembre 2010. 



J'aurais bien parlé de Charleston un peu plus tôt mais j'ai patiemment attendu que mon amie Isa se soit assurée d'en avoir la primeur avant de me le procurer enfin ce samedi. Comment ça Isa, je déforme ?

Bref, quoi qu'il en soit, laissez-moi vous dire combien ce tome est une réussite. L'automne québécois ressemble à s'y méprendre à la saison des amours, ou plutôt des amourettes, de l'insouciance, des belles robes... et du Charleston forcément, tellement suggéré qu'on pourrait presque l'entendre à chaque page. Un album très festif, à l'entrain contagieux, à la paisibilité revigorante. Il fait si bon vivre à Notre Dame des Lacs.


Marie, fraîchement revenue de Montréal, n'en finit pas de s'émanciper de son veuvage dans ce tome où elle multiplie les expériences. Le regard tendre des auteurs pour leur héroïne transpire à chaque page et l'on se surprend souvent à être ému des situations qui entraînent la jeune femme dans une douce spirale de séduction.





Pour le reste, rien ne change vraiment, finalement, à Notre Dame des Lacs. La vie poursuit son cours. Les soirées endiablées se succèdent au rythme du Charleston, annonciatrices aussi du départ des hommes à l'approche des grands froids de l'hiver. Les liens se font et se défont aussi sûrement que les saisons se succèdent. Et le tome se referme sur une note moins insouciante qui nous laisse un peu dans l'expectative. Une fin qui devrait grandement conditionner le développement du prochain tome, le dernier en principe.





Autant j'ai envie de dire que je suis pressé de connaître la suite (et fin ?) des aventures de Marie, autant je redoute l'instant où il faudra se séparer de toute cette bande de caractères si bien trempés. Car c'est une histoire qui fait du bien, vivante et optimiste où les gens prennent le temps de vivre. On a d'ailleurs parfois que l'on est un peu hors du temps quand on traverse les campagnes québécoises avec Marie et ses compagnons.




Je crois que c'est la vraie force de Magasin Général : nous montrer des vies qui s'entrecroisent, faites de moments finalement anodins et si vibrants pourtant. Je ne soulignerai jamais assez la qualité de la mise en page, le choix toujours très judicieux des plans, des angles de vue, le souci du détail pour tous les "petits riens" dont regorge la série. Comment ne pas être attendri par le quatuor composé d'un petit ourson, d'un canard, d'un chien et d'un chat ? Comment ne pas s'émouvoir devant la maladresse de deux frères qui désirent la même femme ? Il y aurait tant d'exemples à relever.

Magasin Général, c'est du très lourd. Et Charleston en est peut-être le tome le plus plaisant. En revanche, gardez bien à l'esprit que les tomes ne sont pas indépendants et que vous devrez donc vous procurer les six premiers volumes avant d'acquérir celui-ci. Si vous en avez l'occasion, ne passez pas à côté ! 

3 commentaires:

  1. Tu as vraiment les mots pour décrire, raconter...Ce tome 7 est celui qui m'a le plus touchée mais ce sont tous de petits bijoux où l'on ne se lasse pas d'examiner chaque détail.On peut les reparcourir plusieurs fois pour en découvrir de nouveaux avec bonheur.
    Mais qui donc ( encore !!) a bien pu mefaire découvrir ces merveilles...

    Isa.

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  2. Après lecture de ton texte j'ai de plus en plus envie de m'acheter la série complète et de la déguster à tête reposée, tu es vraiment doué pour donner envie de découvrir, ça fait déjà plusieurs achats dus à la lecture de ton blog, te lire va finir par me coûter cher .....

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  3. En fait, Isa, je n'ai jamais trop su, et d'ailleurs ce n'est pas très important, qui de moi ou de Laurent t'avait fait découvrir Magasin Général... L'important, c'est le plaisir que nous prenons chaque fois, toi et moi, à la lecture d'un nouveau tome ! ;-)

    Christian, tu as dit l'essentiel : cette série, il te la faut ! Allez, fais toi ce petit plaisir forcément coupable !

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