lundi 25 juillet 2016

En trompe l’œil (14)


(cliquez pour agrandir)

Elle revient du diable vauvert cette rubrique puisque je ne l'avais plus alimentée depuis... janvier 2011 ! Je vous en rappelle le principe simple : mon cousin Christophe, Titof pour les intimes et photographe à ses moments perdus, m'envoie une photo au hasard. C'est important, je ne la choisis pas. A partir de ce qu'elle m'inspire, j'écris une histoire courte. Le but est double : d'une part, ne pas refuser le challenge, quelle que soit la photo et surtout, surtout, entretenir la gymnastique de l'écriture quand on est, comme moi, régulièrement en manque chronique d'inspiration. Cela s'apparente donc davantage à un atelier d'écriture qu'à une production écrite qui se voudrait réellement intéressante. Bon, j'ai rédigé cette petite introduction pas bien intéressante non plus, pour vous resituer tout ça, mais dès la semaine prochaine, j'envoie direct ! C'est parti ! 

Vu de l'extérieur, le cadre est idyllique. Un endroit paisible qui fleure bon les vacances, une vue imprenable sur une mer bleu-vert du plus bel effet et un ciel azur qui n'est pas en reste, un banc tout en sobriété pour laisser l'esprit vagabonder.

Et puis il y a ce couple. Enfin, il me semble que c'en est un. Il a l'air tranquille, ce couple, à profiter de l'espace devant lui sans rien demander à personne. Ces gens, sont-ils simplement dans la contemplation ? Se posent-ils des questions ? Sont-ils heureux ou essaient-ils de s'en persuader ? C'est fou comme je m'en pose, moi, des questions, à simplement les regarder. Si ça se trouve, ils sont au bord de la rupture et leur histoire va s'arrêter ici, allez savoir ! Ce serait moche, quand même, ils ont l'air tellement mignon. 

C'est comme ce banc, là. Il est bizarre, vous ne trouvez pas ? Avec sa double assise qui fait qu'un côté tourne le dos à la mer. Pourquoi une double assise ? Vous en connaissez beaucoup, vous, des gens qui trouveraient un endroit comme celui-là, une sorte de petit paradis sur Terre, et qui lui tourneraient le dos ? Il faudrait quand même être un peu con, non ? Enfin moi, vous savez, ce que j'en dis... Et puis même si des hurluberlus préféreraient imaginer la mer de dos que de la voir de face, vous croyez qu'ils oseraient déranger ce couple tellement touchant ? Ce couple qui ne fait de mal à personne alors que, si ça se trouve, il est au bord de l'implosion. Quand on arrive à donner le change à ce point, pour moi, c'est touchant, y'a pas d'autre mot ! 

Ce couple, je me demande quand même depuis combien de temps il est là. Et pendant combien de temps il compte encore rester. Je les aime bien les deux tourtereaux qui ne roucoulent quand même pas des masses, mais bon, faut que je vous dise : j'ai un problème parce que c'est mon banc. Ce n'est pas qu'il m'appartienne, non, mais je m'y assois tous les jours à cette heure-là donc c'est forcément devenu le mien. Alors oui, je veux bien le prêter aux passants qui passent, aux amoureux, ceux qui le sont, ceux qui l'étaient et le redeviendront, aux solitaires contemplatifs et j'en passe... mais quand j'arrive, faut vraiment que tout ce beau monde dégage. Parce que c'est mon banc. Alors il va me faire plaisir, le couple fadasse, là, il va aller se prélasser ailleurs. A l'extrême rigueur, je lui permettrai de tourner le dos à la mer. Si c'est demandé gentiment ! 
Parce que, quand même, c'est MON banc ! 

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