Initialement prévue en 3 tomes puis en 8 devant l'ampleur de son succès, la série Magasin Général s'achèvera finalement avec le prochain fin 2013. J'ai déjà eu l'occasion de dire ici tout le bien que je pensais de cette extraordinaire série lors de ma critique toute personnelle du tome précédent. Du coup, celle-ci sera sans doute moins étoffée car il n'y a pas grand chose à dire de ce tome 8.
En effet, le plaisir de retrouver tout ce petit monde est immédiat, exactement là où on l'avait laissé avec Marie qui s'aperçoit qu'elle est enceinte, à défaut de savoir de qui. Le retour de l'hiver permet au duo Loisel / Tripp de ne proposer de superbes planches enneigées toujours rehaussées par le talent du prodigieux coloriste François Lapierre. Si, comme le titre l'indique, ce 8ème volume est centré sur la vie des femmes du village de Notre-Dame-des-Lacs en l'absence de leurs hommes partis travailler en forêt durant la saison hivernale, certains personnages masculins voient leur rôle étoffé, en particulier le jeune curé Réjean qui doute de sa foi au point de ne plus vouloir assurer les services religieux auprès de la communauté. Je ne veux pas trop en dire ici mais cette remise en cause donnera lieu à des scènes aussi émouvantes (son rapprochement avec le vieux Noël) que drôles (trois bigotes qui resteront à l'église de jour comme de nuit dans l'attente de la messe). Et puis, toujours, cet hymne vibrant à la liberté qui transpire à chaque page.
Finalement, dans ce tome, les personnages de Marie et de Serge sont moins exposés, les auteurs ayant semble t-il veillé à ce que chaque personnage "secondaire" prenne de l'épaisseur sur le rythme lent de l'hiver. Et si l'organisation et le déroulement du réveillon sont une occasion de casser un peu ce lent tempo sur la musique endiablée du Charleston, il faut bien reconnaître que la lenteur de l'ensemble laisse poindre un peu d'ennui. Pas beaucoup. Juste assez pour nous rappeler que tout a une fin et qu'un chef d'oeuvre ne saurait se prolonger à l'infini.
Du coup, l'ultime tome à paraître devrait être au centre de toutes les attentions. Encore que, d'un point de vue personnel, ce 8ème volume aurait constitué un dénouement tout à fait satisfaisant, surtout au vu de son épilogue. Mais Loisel et Tripp ont apparemment décidé de prolonger un peu le plaisir. Avec la maîtrise insolente dont ils ont fait preuve jusque là, nul doute que nous aurons de quoi nous régaler. Avant de définitivement tourner la page. J'en frissonne déjà tant je sais que tout ce beau monde va durablement me manquer.
En attendant, si vous découvrez par le plus grand des hasard l'existence de Magasin Général, laissez-vous séduire, vous ne risquez pas de le regretter. Indispensable dans toute bonne BDthèque qui se respecte !
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Ravi que le cadeau de Nath te fasse autant plaisir, ;)
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