Nous avons tous dans un coin de notre tête un de ces rêves inaccessibles, coin d'Amérique, terre de découvertes avec ses grands espaces et ses héros . Racontez une chose à laquelle vous avez rêvé, un projet apparemment inaccessible qui s'est finalement réalisé en dépit du scepticisme de votre entourage...
Possibilité de choisir entre autobiographie ou création d'un personnage se racontant !
Voilà quelle était la teneur du dernier atelier d'écriture de Maître Christian. Une thématique qui m'a énormément contrarié. Parce que je ne souhaitais pas repartir sur de l'imaginaire alors que j'avais déjà créé une biographie de toutes pièces il y a peu avec Emile, le maître de Toby. Restait l'autobiographie.
Sauf que je n'ai pas de ces rêves dits inaccessibles. Je vivrais bien à Oléron ou au Québec, en tout cas je m'y verrais bien une partie de l'année, mais c'est juste dans un coin de ma tête alors de l'eau aura coulé sur les ponts avant que ça se réalise éventuellement. Je reviendrais bien sur Rodez, ma ville de cœur que Sarlat ne sera jamais, mais niveau héros et grands espaces, on ne peut pas dire que les images affluent.
Je n'ai pas de rêve démesuré qui se soit réalisé. J'ai ma bulle mais je n'y rêve plus vraiment lorsque je m'y isole. Du coup, je n'ai pas eu à subir un quelconque scepticisme ambiant autour de ma personne vis à vis d'un projet qui m'aurait vraiment tenu à cœur.
Il y a bien mon projet d'auto-édition. Il se fera sans doute mais pour le moment je n'y suis pas davantage que le reste. Je suis par ailleurs entouré de livres qu'un passionné de BD comme moi devrait engloutir. Même pas.
En fait, je suis incapable de me projeter autrement qu'au jour le jour en ce moment. Même pour ce qui est de savoir ce 28 décembre ce que je ferai le 31 par exemple (et non, ne voyez là aucun message subliminal, je ne cherche pas à me faire inviter en urgence, c'est juste pour dire que même m'occuper de choses a priori simples devient compliqué).
Mon rêve tournerait plutôt autour de la réussite professionnelle. Je suis las d'une certaine précarité, pas seulement financière d'ailleurs. Je me contenterais pleinement d'un travail qui me comblerait professionnellement et humainement auprès d'un patron qui aurait à cœur d'apprendre des compétences mais aussi d'enseigner des valeurs. Alors certes, je travaille quelques heures par semaine mais je me sens en complet décalage avec ce que je suis et ce que j'aimerais faire. Je me demande ce que je fais là. Le travail n'est pas harassant en soi (encore qu'émotionnellement, ça se discute) mais c'est tellement pas moi que je m'y rends souvent à reculons. J'ai besoin de me sentir utile, de toucher les gens. Parfois j'envie les artistes, pas pour leur notoriété ni pour leur argent quand ils en ont mais juste parce qu'ils véhiculent des émotions, parce qu'ils me font vibrer au travers de personnages ou de valeurs dans lesquels je me reconnais. Je voudrais m'épanouir dans le social, l'humain, probablement un peu égoïstement sans doute. Aider les autres pour s'aider soi-même. Et vice-versa. Le voilà mon rêve... Inaccessible dans la société actuelle où, en plus de jongler avec la crise, il faut avoir de l'expérience ou être jeune pour bénéficier de quelques largesses de nos dirigeants ou de la considération de nos employeurs.
Par contre, même si ce n'était pas un rêve à proprement parler, je suis à chaque fois émerveillé de la solidité du couple que je forme avec ma chère Nathalie. J'ai raté pas mal de choses dans mon existence, pas toujours fait les bons choix dans quelque domaine que ce soit, et ça reste encore vrai aujourd'hui, mais concernant ma vie privée, je n'aurais pu rêver mieux que l'existence que je mène avec ma chère et tendre. Tout n'était pas gagné au départ (là, pour le coup, le scepticisme de certains membres de notre entourage était bien marqué) et notre relation aura parfois été émaillée de menues zones de turbulences mais aujourd'hui, nous sommes plus unis et amoureux que jamais. J'ai même cette sensation depuis plusieurs années maintenant que rien ne pourrait altérer le ciment de notre couple et qu'il se renforce même au fil du temps. Je suis au moins apaisé de ce côté-là. Enfin, aussi apaisé que je puisse l'être. Un anxieux reste un anxieux. J'ai tout le temps peur qu'il lui arrive quelque chose, qu'un collègue lui manque de respect au boulot, ce genre de stress inutile, quoi... Je me demande en permanence si je lui témoigne suffisamment d'attentions ou de moments de complicité à deux. Et, bien évidemment, parce que cette relation est magique a bien des égards, il m'arrive encore de me demander ce qu'elle a bien pu trouver à un gars comme moi. Résultat, je m'émerveille 15 ans après avec une intensité sans cesse accrue du regard qu'elle me porte, sans trop savoir si je mérite autant d'égards.
Alors oublions un instant les rêves plus ou moins inaccessibles, les grands espaces et leurs héros. Je n'ai plus de rêve en stock pour le moment excepté l'obsession d'une vie professionnelle épanouissante. Mais à défaut de rêves, j'ai une réalité. Avec ma femme en point d'orgue de mon existence. Dont les qualités que je connais pourtant sur le bout des doigts parviennent encore à me surprendre et à m'émerveiller. Cette luminosité de tous les instants, cette capacité à ne garder que le verre à moitié-plein y compris les jours de forte houle, cette gentillesse qui la rend incapable du moindre calcul ou de la moindre mesquinerie, cette émotivité intacte y compris après vingt rediffusions des épisodes plus ou moins larmoyants de La Petite maison dans la prairie, ce débordement d'amour en toutes occasions.... Cet amour qu'elle donne sans compter et dont elle a tant besoin en retour.
Alors je ne sais pas si Maître Christian considérera que j'ai bien fait mes devoirs ou si je suis complètement hors-sujet. Je sais simplement que je n'aurais pas pu traiter le sujet autrement que sous cet angle avec l'état d'esprit qui est le mien en ce moment. Au final, je me suis encore dévoilé, un peu, beaucoup. Certains s'y retrouveront, d'autres moins probablement. J'assume. Et je dédie ce texte, dans sa partie rêve éveillé (histoire de quand même coller au sujet), à qui vous savez...
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Et bien c'est le texte que tu as écrit qui m'a le plus touchée...Merci pour ce petit moment de grâce.
RépondreSupprimerIsa.
Merci pour ces jolis compliments, bisous !
SupprimerSuperbe très juste et très émouvant, d'une grande sensibilité, tout en retenue et en pudeur, ce texte correspond parfaitement à l'ami que j'aime depuis si longtemps ! La plus belle de toutes les réussites et après tout la seule vraiment importante dans une vie c'est celle de ton couple avec la femme exceptionnelle que tu as la chance d'avoir à tes côtés pour les bons comme les mauvais jours ! Merci mon ami pour ce beau moment d'émotion !
RépondreSupprimerBien content que tu aies apprécié. J'ai certes dévié de la thématique de départ mais un peu comme une évidence finalement ! Merci pour ton indéfectible amitié !
SupprimerMerci pour ce texte qui m'a touchée en plein coeur. J'espère que 2014 te permettra de t'épanouir aussi professionnellement, tu le mérites tellement ! Bisous
RépondreSupprimerNath
Pas gagné mais je fais le plein de bonnes ondes, ça ne peut pas faire de mal, merci !
SupprimerTrès touché par ce billet, sinon carrément remué car j'y trouve beaucoup de moi même. Heureusement que nos femmes sont là pour nous tenir la tête hors de l'eau.
RépondreSupprimerGarde le cap Francky;-)
Jean°Louis°°
Merci pour ton commentaire. Je suis surtout touché que tu lises mes écrits et que tu t'y retrouves parfois ! Hop, un toast pour nos femmes, un !
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