mercredi 4 décembre 2013

Les Robinsons du Rail




Inconditionnel de Franquin, essentiellement sa période Gaston Lagaffe et Idées Noires, je ne pouvais pas passer à côté de cette superbe réédition des Robinsons du Rail, récit scénarisé par Delporte et Franquin et illustré par Franquin et Jidéhem dans les années 60.

A l'époque, "Les Robinsons du Rail" constituait au départ une série radiophonique à succès avant d'être publiée peu de temps après dans Spirou. On y retrouve Gaston et Fantasio mais également Spirou dans une aventure qui vaut plus pour la galerie de ses (nombreux) personnages secondaires que pour l'intrigue proprement dite, quitte à choquer les puristes. Car l'histoire tient en une phrase : comment stopper un train nucléaire fou parcourant l'Europe (malencontreusement démarré à l'insu de son plein gré par Lagaffe le bien nommé) tout en protégeant la vie de ses passagers ?

C'est un avis qui n'engagera que moi bien évidemment et j'ai un peu honte de l'avouer mais, passé le plaisir de revoir des personnages familiers, je me suis ennuyé. En gros, on a d'un côté Gaston et Fantasio prisonniers d'un train et de l'autre Spirou qui va tout faire pour leur venir en aide. On parcourt ainsi l'Europe au travers de péripéties qui prêtent parfois à sourire mais qui ne passionnent guère. Même l'humour de Gaston nous laisse un peu à quai, probablement parce que ce personnage n'est jamais aussi bien mis en valeur que sous forme visuelle. Or, ici, il s'agit d'un long texte entrecoupé d'illustrations (splendides mais finalement trop éparses) où l'humour des personnages, bien qu'omniprésent, fait moins mouche. On visite l'Europe, de pays en pays, de gare en gare, de difficulté en difficulté, chaque péripétie laissant place à une autre mais la mayonnaise ne prend qu'imparfaitement. Et en plus l'ensemble est longuet.

Cela dit, l'esprit des personnages est bien évidemment respecté, avec quelques passages savoureux (cocotte). Et puis il y a, je le redis, ces dessins bluffants de maîtrise signés Franquin et Jidéhem reproduits pour la plupart à partir des originaux d'époque. L'occasion pour les deux compères de montrer que les trains n'ont plus de secret pour eux. Au final, c'est un ouvrage que je recommande malgré quelques réserves. Parce que c'est Gaston, Fantasio, Spirou. Parce que Delporte reste un merveilleux conteur, même en mode mineur. Et parce que c'est Franquin tout simplement. Le Maître.

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2 commentaires:

  1. Eh bien voilà une critique parfaite, très bonne analyse, avec un style qui fait mouche, comme d'hab quoi ! Désolée que tu aies été un poil déçu par le contenu de l'oeuvre...quoique rien de bien étonnant pour un féru de BD "pure et dure" comme toi !

    Nath

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    1. Ça reste du Franquin donc la déception est atténuée.

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