Si on m'avait dit que ce serait par le biais de mon hypnothérapeute que ce blog quelque peu vieillot renaitrait de ses cendres, je ne l'aurais pas cru. Mais ma lutte acharnée contre la procrastination passe par plus de lectures (et donc moins de livres sous blister, les vils et vilains moqueurs se reconnaitront) et aussi par plus d'écriture, histoire de remettre mes deux passions sur le devant de la scène.
Certes, les blogs sont tombés en désuétude mais l'essentiel de ma démarche étant ailleurs, j'espère que vous prendrez du plaisir à passer par ici. L'idée étant bien de produire un billet BD par jour, week-end et jours fériés non garantis, et surtout de prendre du plaisir et de retrouver des sensations.
J'ouvre le bal avec Picsou et les bit-coincoins, la toute nouvelle incursion des éditions Glénat dans le microcosme Disney. Jul, capable du meilleur (Silex in the city) comme du pire (la plupart de ses Lucky Luke) est au scénario tandis que le toujours impeccable Nicolas Keramidas signe dessins et mise en couleurs.
Sur le papier, l'ouvrage, qui se décline en deux versions, une lambda et une collector assortie d'un dos toilé, d'une jaquette et de quelques chiches illustrations (même pas un cahier graphique à se mettre sous la dent), avait tout pour plaire. Quoi de mieux que de confronter Picsou, l'homme le plus riche du monde, à l'argent virtuel symbolisé par les bitcoins ? Sauf que justement, ledit Picsou n'est plus le plus riche. Il s'est fait damer le pion par un jeune canard aux dents longues, Carsten Duck, qui a en l'espace de quelques mois fait exploser tous les compteurs et dispose désormais d'une fortune astronomique en bitcoins. Pas question donc pour Picsou de s'en laisser compter et il n'aura pas de trop de son neveu Donald, de ses petits-neveux Riri, Fifi et Loulou et de Géo Trouvetou pour retrouver son rang.
Picsou et les bit-coincoins n'est pas un mauvais album. On dit que l'argent n'a pas d'odeur et en mode virtuel c'est encore plus vrai. Et ça déteint sur un album bien trop sage, bien trop explicatif (même si nécessaire sur le principe), aux rebondissements guère nombreux et peu passionnants. J'ai attendu tout au long de l'album quelque chose qui dynamiterait un peu le rythme ronflant de l'album. Les jeux de mots sont légions, les clins d'œil aussi. Mais tous ne se valent pas et comme tout y passe, il y a une certaine redondance qui s'installe.
Côté dessins, Nicolas Keramidas fait le job mais le scénario avare en variété et en scènes d'anthologie ne l'aide pas à exprimer la plénitude de son talent. Jul n'a pas la folie d'un Trondheim (excellentissime sur Mickey Craziest Adventures et Donald Happiest Adventures où, à mon sens, Keramidas était à son tout meilleur) et en plus le sujet paie son originalité par un traitement somme toute classique.
Au final, un album qui se laisse parcourir sur un sujet original parfait pour Picsou. Mais à aucun moment, passé le plaisir de retrouver toute cette joyeuse bande, je n'ai été embarqué. Rien de bloquant ou de rédhibitoire mais j'aurais juste aimé vibrer davantage.


