Quand je démarre la semaine à la bourre, du genre le mardi pour le lundi avant d'antidater honteusement mon billet, c'est rarement bon signe et ça signifie en général que je vais me traîner pendant plusieurs jours.
Cette fois, j'ai néanmoins une vraie excuse : j'étais plongé dans le Spider-mag de Phil Cordier, tant et si bien qu'il m'a fallu plus de temps que prévu pour vous rendre compte de mes impressions.
Concernant Phil Cordier, je vous renvoie au billet que je lui avais consacré, ainsi qu'à son blog, ici. Et je passe directement aux choses sérieuses. Spider-mag clôt un "triptyque" disséquant 3 oeuvres majeures de la BD américaine : Spiderman donc, Daredevil et The Spirit. J'évoquerai les deux derniers, également signés Phil Cordier lors des deux prochains lundis.
Spider-mag est aussi une façon de fêter dignement les 50 ans du tisseur de toile, apparu pour la première fois en 1962. Je vais être clair d'entrée de jeu : ce mag est un indispensable, passionnant de bout en bout et qui, au passage, cloue le bec à deux ou trois idées reçues.
Je dois être honnête : j'appréhendais vraiment la qualité de cet ouvrage, pas tant sur le fond mais surtout sur la forme. J'avais souvenir de certains fanzines de passionnés pour passionnés qui étaient pétris des meilleures intentions mais qui étaient parfois trop amateurs. Là, on a affaire à du lourd. La mise en page est exemplaire, la numérisation des sources (et leur mise en valeur !) tout autant. Je me suis même fait la réflexion qu'un ouvrage de cette qualité, avec une couverture brochée en sus, aurait tout à fait sa place parmi les plus beaux fleurons des librairies. Bref, j'insiste sur ce point, c'est du très bel ouvrage !
Mais alors, que dire du fond ! C'est... c'est... passionnant de bout en bout. C'est ça, passionnant. Pourtant, j'en connais un rayon sur Spider-man ! Faut dire que je suis son parcours depuis gamin et même au delà puisque j'ai aussi rattrapé mon retard de lecture, n'étant pas né en 1962. Bref, le texte de Phil Cordier pose non seulement d'une manière très claire les bases de ce que l'on sait déjà (l'âge d'or avec Lee, Dikto, Romita Sr et Jr) mais trouve le moyen de nous intriguer avec des pans moins connus de l'histoire de Spidey ou par le biais de petites anecdotes qui offrent un éclairage nouveau de nos propres connaissances. Outre le style très agréable, je signale aussi qu'il y a visiblement eu un travail de relecture conséquent ou que Phil est un maître es orthographe car il n'y a pas ces fautes que l'on trouve parfois et qui peuvent gâcher un peu le plaisir de lecture. Encore un bon point donc. Un de plus et pas le dernier.
Bien sûr, l'ouvrage est très richement illustré. Roughs, crayonnés, encrage, documents rares, hommages, planches encore inédites en France, on s'en met plein les rétines. Et on pleure forcément devant tant de merveilles. De nombreux artistes, connus ou en devenir, ont ainsi participé à cet anniversaire, donnant un résultat forcément inégal selon la sensibilité de chacun mais extrêmement diversifié et respectueux du mythe.
Et puis, parce que je parlais plus haut d'idées reçues qui volent parfois en éclat, je ne peux que remercier Phil de m'avoir réconcilié avec Klaus Janson dont j'étais l'un des détracteurs, gamin, supportant difficilement son travail de l'époque sur le Spiderman de John Romita Jr. Une large partie de l'ouvrage lui est consacrée et il ne faut vraiment pas passer à côté tant elle nous éclaire sur le talent d'un artiste immense.
Voilà, en dire plus serait superflu. J'ai pris une claque et j'ai tendu l'autre joue le temps d'une deuxième lecture. Je conseille cet ouvrage à tous, y compris à ceux qui ne seraient pas franchement attirés par le milieu des comics. C'est un livre à posséder absolument. Un livre fait avec passion et ça transpire à chaque page. Evidemment, ce type d'ouvrage ne jouit pas d'une diffusion très étendue et reste disponible en quantités très limitées donc n'hésitez pas à vous rendre sur le blog de Phil Cordier si vous souhaitez acquérir l'un des 3 ouvrages ou le lot. On se retrouve lundi prochain avec Daredevil, l'homme sans peur !
Super sympa ce retour, c'est le moins qu'on puisse dire
RépondreSupprimerMerci Franck