L'avantage que j'avais avec mon cousin Titof, c'est que je voyais ce que ses photos représentaient. Après, je laissais libre court à mon imagination avec plus ou moins de réussite mais au moins je partais d'une image "claire" dans ma tête.
Quand j'ai reçu cette photo de mon amie Isa, je suis resté... sans réaction. Et je peux vous dire que ça a duré un moment. Je ne voyais rien, ne comprenais rien. Un Keskecé en quelque sorte. Du coup, ma première idée a été de naturellement me défiler. Heureusement, la liste de mots de Denis de la semaine passée me permettait d'avoir un délai supplémentaire. Sauf que les jours avançaient alors que je ne l'étais pas, moi, plus avancé ! Mais bon, j'ai quand même décidé de relever le défi ! Voici donc un petit texte, exercice du jour, sur ce qu'a bien pu m'inspirer ce cliché dont j'ai la sensation, en plus, qu'il a été retouché.
Bref, je suis un peu frustré mais après tout, c'est de bonne guerre, vu que je vous cuisine chaque mardi avec mon énigme. Ça me fait penser que je n'ai guère eu de propositions cette semaine de votre part, amis lecteurs. J'ai pas tellement entendu Denis et son cri de victoire. Denis qui voudrait me faire croire qu'il a trop de boulot ! Je le vois bien, moi, qu'il sèche lamentablement ! D'accord, d'accord, je dois bien confesser que l'énigme de mardi dernier est très complexe, tirée par les cheveux, pensée pour agacer Denis et probablement introuvable d'ailleurs. Mais quand même, je ne sais pas moi, surprenez-moi !
Allez, il est grand temps de s'y mettre. C'est parti !
Certains livres anciens avaient déjà évoqué l'existence de la Girafe des Cathédrales mais très honnêtement, je n'y avais jamais cru. N'étant pas croyant moi-même, je m'étais quand même résolu à admettre qu'il pouvait y avoir éventuellement des brebis dans un édifice religieux. Mais une girafe ! ! !
Elle se tenait pourtant là, face à moi, visiblement peu décidée à me laisser passer. C'était quand même une drôle de créature. Trois yeux dont un central, tous ornés de (faux ?) cils qui lui donnaient un aspect plus coquet qu'inquiétant. En guise de museau, elle avait une sorte de gros bec de canard très large qui ne la mettait pas vraiment en valeur. Pour le reste, elle était gigantesque et toute en pierres. Mais je m'étais fait la réflexion qu'elle ne devait pas forcément être très stable sur ses pattes. Ses genoux étaient rabotés de toutes part, tant et si bien que j'avais d'abord cru qu'il s'agissait de ses dents. C'était avant qu'elle ne baisse la tête et son long cou et que je puisse effectivement me rendre compte qu'il s'agissait de la fameuse Girafe des Cathédrales.
Je ne la sentais pas hostile mais en attendant elle me bloquait l'accès et je n'avais pas que ça à faire. Ou alors elle avait senti que les maisons de Dieu, c'était pas mon truc et que par conséquent je n'avais rien à faire ici. J'avais quand même du mal à croire que la Girafe des Cathédrales, la seule, l'unique, s'était déplacée jusqu'ici pour si peu. En plus, je ne demandais rien à personne, moi, je n'avais aucune intention de me faire remarquer. Je voulais juste me poser quelques minutes et profiter de l'air frais. Parce que dehors, c'est un tel cagnard qu'on ne tient plus ! Pfou ! ! !
Je tentai d'avancer mais la Girafe des Cathédrales fit alors claquer son bec de canard et fronça les faux cils.
-Je sens que vous êtes l'élu, dit-elle soudain d'une voix de... cathédrale (ben oui, forcément). Je n'en peux plus d'être ce monstre de pierre, je veux retrouver ma forme originelle. Vous êtes l'élu, c'est écrit et pi c'est tout alors vous allez m'aider !
Elle avait prononcé ces derniers mots de manière plus appuyée comme si ça ne souffrait d'aucune contestation possible. En même temps, je ne suis pas du genre à me laisser marcher sur les pieds, y compris par un animal de plusieurs tonnes.
-Non mais dites donc, m'écriai-je à mon tour, vous vous prenez pour qui ? Vous êtes qui pour m'empêcher d'entrer dans la maison du Seigneur ? Hého, athée peut-être, mais demeuré certainement pas, je connais mes droits ! Alors allez prendre un bain de soleil si ça vous chante et laissez-moi me refroidir tranquille !
C'est à cet instant que je compris mon erreur. J'eus juste le temps de me jeter sur le côté. Il y eut un bruit assourdissant qui fit trembler les fondations même de l'édifice puis un épais nuage de poussière de plusieurs mètres de hauteur. La créature avait violemment planté sa tête dans le sol à l'endroit même où je me trouvais une seconde plus tôt.
Je m'étais lamentablement trompé. La vérité m'apparaissait enfin. Et allait changer à jamais la face du monde et ébranler toutes les croyances !
La Girafe des Cathédrales était en fait... une Autruche ! ! !
A croire que tu lis dans mes pensées puisqu'au moment ou tu as posté ton billet, j'écrivais mon commentaire en employant quasiment les mêmes mots que toi pour décrire mon désarroi face à cette énigme. Impressionnant....
RépondreSupprimerAu passage, c'est quand même fou de voir où peut t'entraîner une photo qui soit disant ne t'inspire pas. Impressionnant bis...
SupprimerQue veux-tu, tu n'as plus aucun secret pour moi...
SupprimerEt merci pour le joli compliment ! :-)
Bravo oui pour ce texte !!Drôlement bien trouvé.Pour tout te dire, tu es trés proche de ce que c'est: un des piliers de la Sagrada Familia!!Je suis certaine que Gaudi aurait apprécié l'image que tu décris face à ce haut de pilier.Bravo encore !!
RépondreSupprimerIsa.