J'ai achevé la lecture / relecture / rerelecture des 3 tomes existants de Matt et Higgins, datant respectivement de 2003, 2004 et 2005 et réédités en ce pluvieux mois d'avril chez Max Milo. A ce titre, c'est très intéressant d'avoir lu Des Bêtes avant Matt et Higgins car la trilogie, à mon sens, pose vraiment les bases de ce que sera l'univers des Bêtes dès 2007. D'ailleurs, certains gags auraient pu se retrouver dans les deux séries comme celui où on voit différents insectes glisser le long d'une paroi en gros plan avant que le champ ne s'élargisse, montrant le chien Higgins uriner sur un tronc d'arbre sur lequel se trouvaient jusqu'alors les petites bébêtes. Bref, on lit Matt et Higgins, que dis-je, on dévore Matt et Higgins, et on se dit vraiment que la série Des Bêtes est une évidence dans la carrière de François Roussel.
Higgins est typiquement le genre de chien qui se trouve où on ne l'attend pas et surtout où on voudrait qu'il ne soit pas. Enfin ses maîtres surtout. Le jeune Matt n'est également pas le dernier à souffrir des "bêtises" de son chien mais il est surtout bien content d'avoir un compagnon plutôt barré pour faire les 400 coups.
Higgins fait un peu penser à Garfield par son côté sans gêne parfois même destructeur (Essayez de priver Garfield de ses lasagnes et Higgins de ses chocolats) et par l'aspect parfois très absurde des situations mais, au final, la comparaison s'arrête là, d'autant que le chien ne dispose pas de la parole. Le tour de force de François Roussel est d'avoir créé une sorte d'univers parallèle où Higgins, par le biais de ses cauchemars, n'en mène pas large alors que ça reste quand même une petite "terreur" le reste du temps.
Matt n'est pas en reste et le duo qu'il forme avec Higgins me fait parfois penser, en moins trash quand même (quoique...) à l'excellente série Andy et Gina de Relom. Là encore, c'est un avis tout personnel, le genre de réflexion que je me suis surpris à avoir en lisant ces 3 tomes. En tout cas, je me suis régalé et surtout le plaisir n'a cessé de croître au fur et à mesure de ma lecture. Je me souviens d'un tome 2 particulièrement fendard. Comme souvent dans l'oeuvre de Roussel, poésie et émotion ne sont jamais bien loin lors de quelques gags plus intimistes. Et le potentiel de relecture est important. C'est vrai que c'est un critère dont je parle souvent mais il n'y a rien de pire pour moi qu'une BD dont on se dirait au bout d'une unique lecture qu'on en a fait le tour.
Je vous vois venir avec vos gros sabots. "Tu n'es pas objectif". "Tu parles de François Roussel tout le temps". "Tu copines pour être bien vu et avoir tes dédicaces". "Tu ne te sens plus péter depuis qu'on voit ta tête sur son blog" et patati et patata... Jaloux, va ! Oui, Matt et Higgins est une série que j'adore et je suis bien content de mes achats. Et je peux le prouver messieurs-dame : voici quelques planches glanées sur le site Amazon qui vous permettront de vous faire une idée. Chanceux que vous êtes ! Le premier gag renvoie justement aux cauchemars d'Higgins dont je parlais tout à l'heure. Ils sont d'ailleurs assez nombreux sur cette thématique et certains sont particulièrement drôles.
Les parents n'interviennent qu'assez rarement dans Matt et Higgins, d'une part parce qu'ils ne sont pas les personnages principaux et d'autre part parce que François Roussel n'a jamais caché qu'il aimait surtout dessiner des animaux et pas tellement les humains. Mais quand ils interviennent, c'est souvent hilarant. J'adore ce gag où les mots dépassent la pensée sous l'effet d'une grosse contrariété.
Voilà typiquement le gag culte pour moi. Pas un mot et pourtant tout est dit. J'adore ça et le côté "avant / après" me fait hurler de rire. Higgins ou la force dévastatrice mais tranquille. Terrible !
Un gag qui tient sur une case. Un splash comme disent les américains. Du texte juste ce qu'il fait, un effet comique garanti. On sent qu'il y a du vécu derrière tout ça. Le genre de gag que je peux connaître par coeur et revoir à foison.
Que rajouter ? Laissez-vous tenter, vraiment ! Matt et Higgins jouit ici d'une réédition amplement méritée. Longue vie à eux !
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