lundi 9 avril 2012

La BD du Lundi : L'apprenti cow-boy



Autant être direct : je ne suis pas un partisan des déclinaisons de nos personnages de BD cultes. Alors oui, je m'amuse des aventures du Petit Spirou parce que je trouve qu'il n'a rien à voir avec le Spirou tel qu'on le connait. Et puis, ayant peu ou pas lu Spirou, je n'ai pas d'éléments de comparaison et ça me convient parfaitement. Dernièrement, Gastoon, le neveu de Gaston Lagaffe, a montré à quel point la récupération sans inspiration est presque une hérésie et un manque de respect envers l'artiste original de l'oeuvre. Bien sûr, ça se lit. D'ailleurs, ce ne serait pas le neveu de Gaston, on trouve dans Gastoon des sketchs plus ou moins inspirés mais qui se situent dans l'honnête moyenne de ce que l'on peut trouver dans ce type de productions. Sauf que lorsqu'on joue sur les traces d'un personnage aussi culte que Gaston, il faut envoyer du lourd et ne pas se contenter d'un ensemble moyen et pas franchement hilarant.



Kid Lucky a plus d'éléments en sa faveur à faire valoir. Déjà, le personnage avait déjà été décliné en série du vivant de Morris, papa de Lucky Luke, à l'occasion des 50 ans du cow-boy solitaire si loin de son foyer etc, etc. Kid Lucky Apprenti cow-boy, qui retrace donc la jeunesse de Lucky Luke, apparaît davantage comme une volonté de relancer la série créée en 1995 qu'autre chose.

L'autre argument de poids, c'est Achdé. Difficile d'être objectif parce que j'aime vraiment ce monsieur auquel j'avais d'ailleurs consacré un billet sur mon précédent blog. Gentil, accessible, talentueux, il n'a d'autre but que de nous divertir et, à ce titre, c'est une excellente chose qu'on lui ait confié les rênes du dessin ET du scénario. 
Côté dessin, rien à dire. Ce n'est pas pour rien que Achdé a repris le flambeau pour dessiner les nouvelles aventures de Lucky Luke. Morris peut dormir tranquille au paradis du Neuvième Art.

La BD se présente d'abord sous la forme d'une courte histoire où l'arrivée de Lucky Luke, bébé abandonné, nous est comptée. L'ensemble n'est pas d'une originalité folle mais il y a tellement de tendresse et d'humour que Achdé embarque sans problème tout son monde. Ensuite, l'album est découpé en gags d'une page. Certains sont hilarants (lorsque, par exemple, Kid Lucky monte tout un stratagème pour apprivoiser un cheval), d'autres surprennent moins, mais tous divertissent et c'est bien là l'essentiel. Bref, on passe un bon moment. Ce n'est pas l'album du siècle, du moins pour moi, mais je n'ai pas boudé mon plaisir et je ne regrette pas mon achat. Et puis ça reste Lucky Luke, quoi ! Et Lucky Luke, ben, c'est Lucky Luke ! Même haut comme trois pommes.




J'ai en revanche été un peu décontenancé par les petites phrases explicatives à chaque fin de gag. En gros, pour le sketch ci-dessus par exemple où Kid Lucky est on ne peut plus galant avec cette jolie demoiselle, on nous explique que lors de grandes crues, il n'était pas rare que l'on doive installer des planches de fortune pour pouvoir circuler dans la "ville". Ces apartés qui apportent finalement un petit éclairage sur les moeurs de l'époque sont destinés, par le ton et le vocabulaire employés, à des enfants. Mais du coup, en tant qu'adulte, j'ai eu une sensation assez bizarre, comme si j'étais subitement exclu. C'est très étrange comme ressenti. Tout à coup, j'avais la sensation que le public visé par Kid Lucky était vraiment les enfants. Ca ne dérange guère l'enfant que je suis resté, mais ma part d'adulte ne savait plus trop où se mettre. Bref, c'est un détail mais ça m'a vraiment perturbé et je ne sais toujours pas vraiment pourquoi.

Ceci étant, faites vous plaisir et savourez ce "premier" tome prometteur de Kid Lucky. Merci Achdé ! 

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