mardi 4 juillet 2017

Comics Signatures n°2


C'est pas vraiment beau une bouche qui bave, mais je crois que, comme ça, je m'en sors pas mal

Après nous avoir gâtés avec un Comics Signatures n°1 de toute beauté en octobre 2015 consacré à Spiderman, après avoir provoqué la jouissance quasi collective et simultanée de l'ensemble de ses lecteurs en signant un ouvrage de tout premier ordre sur le regretté Jean Frisano en novembre 2016, Neofelis Editions remet le couvert en sortant un Comics Signature n°2 rempli jusqu'à la gueule de délicieux moments de lecture. à un tarif imbattable au regard de la qualité de ce qui est proposé, mais aussi de la quantité puisque ce ne sont pas moins de 32 pages supplémentaires qui nous attendent en comparaison avec le n°1 pour 16€ au lieu de 15€ précédemment. Un tarif quasiment à l'identique assez miraculeux quand on connait les coûts de production / fabrication d'ouvrages à "faible" tirage et tout en couleurs (800 exemplaires, 200 pour la variant cover façon Strange Spécial Origines, 600 pour l'autre, toutes deux signées Chris Malgrain). Bref, vous en aurez largement pour votre argent ! 

 La couverture "classique" imprimée à 600 exemplaires

J'étais impatient de recevoir ce volume 2 (livraison très rapide et soignée comme d'habitude, soit dit en passant) afin de savoir quel intérêt serait le mien face à un sommaire non uniquement dédié, contrairement au volume 1, à un seul personnage de l'univers Marvel, mon préféré de surcroît. Dans ce Comics Signatures n°2, on a du John Byrne (surtout), des X-Men (beaucoup), du Spidey, de l'Iron Fist, du Superman, de la Division Alpha, une interview du dessinateur qui monte, Chris Malgrain, une rubrique Jouet Culte consacré à Rom, le Chevalier de l'Espace et un bonus BD de quelques pages pour clore le numéro. Bref, de nombreuses thématiques que je connais et apprécie et quelques unes qui me sont moins familières (Superman) voire presque étrangères (Iron Fist dont j'ai du lire, ado, une poignée d’aventures, sans en garder grand souvenir, ou Chris Malgrain dont je ne connais pas bien l'oeuvre)

C'est là que le savoir-faire des rédacteurs de Comics Signatures prend toute sa dimension, dans la capacité des auteurs à nous emmener dans leurs mondes qui sont souvent aussi les nôtres mais pas nécessairement, à nous captiver, à partager leur passion, à réellement informer par des sources pointues ou des anecdotes vraiment méconnues ou inconnues du grand public. Pour moi qui en suis resté aux années Strange et qui le revendique haut et fort, ce voyage dans le temps n'a pas de prix. Alors quand en plus on apprend à chaque page ou presque, quand la nostalgie fonctionne à plein régime, on navigue dans une sorte de béatitude salvatrice. Bref, je ne vais pas me livrer à une litanie de superlatifs tous plus élogieux les uns que les autres, mais, comme à chaque fois, je me suis régalé. L'équipe de Neofelis Editions a encore frappé et ça commence vraiment à faire mal un peu partout sur le corps. Et comme on est maso, on y revient toujours, avec le même plaisir coupable !  


Allez, petit passage en revue des rubriques principales dans le but de me livrer à un petit récapitulatif (non exhaustif) de toutes les choses que j'ai aimées et de quelques menues réserves toutes personnelles (sachant que,vraiment, l'ouvrage est somptueux, tant sur le fond que la forme)

-La création des X-Men, par Jean Depelley. 
C'est pointu au possible, avec parfois la nécessité d'y revenir avec toutes ces références mais qu'est-ce que c'est bon ! J'ai notamment trouvé passionnantes les sources d'inspiration des auteurs qui font vraiment comprendre combien la création d'un personnage n'est en rien le fruit du hasard. Brillantissime ! Le reportage met également bien en lumière les liens parfois tendus entre collaborateurs qui ne se font pas nécessairement de cadeaux.

-X-Men, Cockrum, la renaissance, par Didier Klinger.
L'article est plaisant à lire, enthousiaste et léger, et tout ce qui peut rappeler Dave Cockrum à notre bon souvenir est une bonne chose. Cela donne envie de relire les épisodes concernés car, personnellement, j'ignorais beaucoup de choses concernant le rôle de ce dessinateur sur les X-Men, que j'associais plutôt à Spider-Woman. Il faut croire que les péripéties de Jessica Drew dans Nova m'avaient particulièrement marqué... 
Par contre, à mon sens, l'introduction n'est pas à la hauteur du reste.

-L'ère Claremont / Byrne sur les X-Men, courte mais foisonnante, et remarquablement expliquée par Phil Cordier. J'aurais peut-être privilégié une approche par arcs principaux plutôt que d'égrener un à un les Spécial Strange concernés (encore que cela revienne un peu au même) mais l'article est un réel puits de connaissances dans lequel on plonge avec délectation. Un de plus. Je me suis régalé.

-Phoenix : l'histoire secrète, par Thierry Mornet. Belle mise en page qui ne facilite pas la lecture mais néanmoins adaptée à cet article plutôt court qui retrace les étapes majeures de l'évolution de Jean Grey qui deviendra Phoenix jusqu'au dénouement que l'on sait. Un billet clair et très agréable à lire.

-L'araignée en France, par Eric Vignolles. L'article a un peu peiné à m'embarquer au début, surtout lorsque, sur une demi-page, on nous explique le choix des épisodes de lancement de la série dans Fantask 4 et 5. Mais tout le reste est passionnant et, du fait d'une parution tronquée, la chronologie Fantask / Marvel est extrêmement pertinente pour rendre parfaitement compréhensible l'arrivée du tisseur dans nos contrées dans le contexte de l'époque. Comme quoi, Spidey en a parcouru du chemin avant de pouvoir asseoir sa célébrité sur des bases solides ! 

-Le gros dossier sur John Byrne, juste énorme : le plaisir d'en apprendre davantage sur l'homme et ses œuvres,  de retrouver la Division Alpha, série essentielle pour moi mais tellement accessoire, voire à oublier, pour Byrne, de découvrir son Iron Fist et le travail de documentation sur les arts martiaux, de se remémorer les femmes peuplant ses univers (même si le titre de l'article emprunté à L5 fait encore mal à mes oreilles). Dommage par contre que son travail sur les FF et Namor soit juste évoqué mais c'est probablement en prévision d'un futur complément à ce dossier déjà fort fourni (62 pages tout de même !). Deux petites critiques toute personnelles si je peux me permettre : 
1) Les multiples renvois en bas de page concernant l'article sur Iron Fist cassent vraiment le rythme de lecture, de façon presque rédhibitoire pour moi. Vu leur nombre, je me demande s'il n'aurait pas été possible de directement les intégrer au texte principal. 
2) Une petite déception quant à la mise en page de l'article sur la Division Alpha, déséquilibrée dans son mélange textes et illustrations. Surtout au regard du reste, parfait par ailleurs.

Je ne m'étends pas sur les trois dernières "rubriques" de l'ouvrage (l'interview sympa de Chris Malgrain, vrai fan de Byrne, le jouet Rom par Olivier Bonnard et la BD de Jean-Marc Lainé et Thierry Olivier). C'est juste que je m'y suis personnellement moins intéressé, je les ai plutôt survolées, même si, concernant Rom, l'enthousiasme d'un fan trouvant enfin le Graal est forcément communicatif.

Voilà. J'ai refermé le livre. Momentanément. Car de par sa richesse, les possibilités de relectures sont infinies. Frédéric Stephan Stokman et toute l'équipe de Neofelis Editions ont une nouvelle fois franchi le mur de l'excellence et proposé un ouvrage à leur image : exigeant, pointu, accessible, passionné, passionnant et, comme toujours, infiniment respectueux de ses lecteurs. En un mot : indispensable ! 
.

5 commentaires:

  1. Je n’avais pas encore pris le temps de poster ici, honte à moi, mais je commence petit à petit à m’habituer aux divers blogs et autres réseaux sociaux et à m’y faire...
    Désolé pour les notes en bas de page, c’est une habitude qui vient du travail que l’on mène en Histoire où tous les livres sont ainsi rédigés. Je comprends que par manque d’habitude cela puisse vous gêner mais c’est la seule façon de donner d’autres informations sans justement trop alourdir le texte. La maquette de Néofelis était d’ailleurs parfaite pour équilibrer l’ensemble en faisant tenir le tout sur chaque page. J’espère malgré tout que ce petit article sur Iron Fist vous aura intéressé. C’était un sacré boulot que d’aller voir des spécialistes d’arts martiaux pour les questionner mais c’était la seule façon d’avoir un papier avec un angle d’attaque (sans jeu de mots) un peu inédit.

    Bien à vous,

    Philippe Fadde

    RépondreSupprimer
  2. Merci Philippe pour les précisions. C'est un reproche de confort de lecture mais en aucun cas de manque de pertinence dans le choix opéré. Concernant Iron-Fist, c'est un personnage qui ne m'est pas familier car je ne lisais pas Titans (ma seule exception fut pour les 21 épisodes d'Epsilon mais Iron-Fist n'était plus dans la revue depuis un bail). Par contre, oui, clairement, ça fait envie, surtout avec Byrne au dessin.
    Je profite de votre commentaire pour vous remercier de "vive voix" pour l'ouvrage sur Jean Frisano auquel j'avais d'ailleurs consacré un billet. Je le dis sans aucune exagération : c'est LE livre de ma BDthèque. Il est splendide à tous points de vue. Donc un immense merci !

    A bientôt j'espère,

    Franck

    RépondreSupprimer
  3. Oui, j’ai vu votre article sur Jean Frisano, une vie d’artiste, mais il est difficile de poster après tant d’éloges !
    Je vais juste me contenter de vous dire, du fond du cœur un grand merci pour vos commentaires.
    N’oubliez pas aussi, le 8 août prochain, d’avoir tous et toutes une pensée pour Jean Frisano car cela fera exactement trente ans qu’il est parti…

    Bien à vous

    Philippe Fadde

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est une date anniversaire que je ne suis pas près d'oublier...

      Supprimer
    2. https://epistolarts.blogspot.fr/2017/08/avant-apres-le-8-aout-1987-jean-frisano.html

      Supprimer