lundi 21 mai 2012

La BD du Lundi : Les Schtroumpfs de l'ordre


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N'ayant rien lu de made in schtroumpf depuis la superbe version 2011 du Schtroumpfissime, c'est avec un plaisir non dissimulé que je me suis procuré le 30e tome, Les Schtroumpfs de l'ordre aux éditions du Lombard. Le thème était séduisant, renvoyant bien évidemment à la politique sécuritaire du moment. Parce que les schtroumpfs connaissent des querelles de voisinage de plus en plus fréquentes, le Grand Schtroumpf décide d'instaurer des lois et un "service d'ordre" pour les faire appliquer avec, à sa tête, le toujours très pointilleux schtroumpf à lunettes dont l'excès d'autorité et de zèle passera plutôt mal chez nos petits bonhommes bleus. Il y a donc forcément un peu du schtroupfissime dans le rapport autoritaire qu'entretiennent les schtroumpfs de l'ordre avec le reste de la population, toutes proportions gardées évidemment puisque l'on n'en vient quand même pas aux mêmes extrémités. 




Les Schtroumpfs de l'ordre est, pour moi, typiquement le genre de BD frustrante avec une première partie sans fausse note, avec un scénario remarquable de maîtrise et de drôlerie, et une seconde partie qui ne tient pas ses promesses et qui alourdit considérablement le propos... et l'histoire tout court d'ailleurs. Heureusement, les superbes dessins de Jeroen de Conink, très agréablement rehaussés par les couleurs de Nine Culliford, nous permettent néanmoins de passer le cap. Mais quand même, quel dommage que Alain Jost et Thierry Culliford aient soudainement embrayé de manière aussi poussive ! 




Car vraiment, la première partie confine au chef-d'oeuvre avec des situations extrêmement plaisantes, le scénario emporte l'adhésion, les répliques font mouche. Je me suis même fait la réflexion qu'il y avait, l'espace de quelques pages, un retour à l'âge d'or des schtroumpfs, du temps où l'immense Peyo nous régalait de ses histoires simples et pourtant si passionnantes. Jusqu'au début de la grande fête estivale organisée par les schtroumpfs, tout va bien. Ensuite, ça se gâte avec les méfaits d'un mystérieux individu qui sabote les installations de la dite fête, bien décidé à faire tourner en bourrique les schtroumpfs en général et les schtroumpfs de l'ordre en particulier. Là, ça traîne en longueur, les actes de vandalisme s'enchaînent au détriment de l'humour, la fin est expédiée et ne convainc guère une fois l'identité du fauteur de troubles révélée. On comprend bien le message que les scénaristes ont cherché à faire - maladroitement- passer mais l'ensemble tombe un peu à plat.




Les Schtroumpfs de l'ordre reste un bon album sur lequel on aurait été plus indulgent si la première partie n'avait pas été si réussie. C'est tout le paradoxe de ce 30e titre. L'excellence du début rend la suite forcément frustrante. Cela étant, l'univers de Peyo est respecté, le charme opère indiscutablement et, une nouvelle fois, le dessin est un régal pour les yeux. A défaut du millésime attendu, un bon cru donc. 

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